qu'

MAGALMA

 

LECTORIUM

 

 

 

Encore la boîte du bouquiniste ou le carton du libraire d'occasions. Tous genres et éditions pêle-mêle, c'est  l'éclectisme assuré. Un livre au hasard qu'on ouvre à une page plus ou moins quelconque et cette courte lecture qui s'ensuit, généralement de quelques lignes tout au plus. Curieux ou pas mal...Au fait de qui est-ce ? Alors en le refermant on regarde sur la couverture le nom de l'auteur et le titre de l'ouvrage. (Ici ces derniers, dans un même esprit et pour inciter peut-être aux devinettes, ne sont dévoilés que le lendemain).

 

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n°420
 

       On peut cependant  distinguer dans ces quelques fragments le goût particulier d'Agoracrite pour certaines formes sa prédilection pour tel type ou telle composition de draperie. Je croirais volontiers que la partie la plus intacte de la frise Est du Parthénon, où figurent Poséidon, Apollon et Artémis, est de la main du disciple chéri de Phidias. 

        Les traits un peu efféminés d'Apollon, le dessin trop appliqué du torse et du manteau de Poséidon, la jolie draperie moulant à petits plis le buste d'Artémis ont leurs répondants parmi les fragments du relief de Rhamnonte.

 

Jean Charbonneaux - La sculpture grecque classique (1945)

 

n°419
 

       La logique exige que la notion d'intimité se définisse d'abord pour que l'on puisse ensuite soupçonner les gestes qui échappent au vécu communautaire de la cellule familiale. Il fallait que la transparence fût incomplète pour que l'ombre projetée sur certains moments de la vie de l'individu en fasse un pêcheur potentiel.

        Entre conduites secrètes et conduites coupables il n'y avait qu'un pas à franchir ...En ce sens, l'histoire de la masturbation est liée à celle de la vie privée.

 

Didier-Jacques Duché - Histoire de l'onanisme - (QSJ n°2888-1994)

 

n°418
 

       On doit juger que les premiers mots dont les hommes firent usage eurent dans leur esprit une signification beaucoup plus étendue que n'ont ceux qu'on emploie dans les langues déjà formées ; et qu'ignorant la division du discours en ses parties constitutives, ils donnèrent d'abord à chaque mot le sens d'une proposition entière.

 

Jean-Jacques Rousseau - De l'inégalité parmi les hommes (1755)

 

n°417
 

       Vichy ne parvient à aucune de ses fins à Madrid. Le blocus anglais se relâche, certes, en septembre et si la navigation reste interdite au sud de Dakar, la flotte marchande peut cependant quelques mois au moins sillonner la Méditerranée et même emprunter le détroit de Gibraltar, à telle enseigne qu'à la fin novembre le trafic de Marseille a repris à 80%.

        Cette tolérance s'explique moins par un accord que par l'insuffisance numérique de la marine anglaise, comme le montrera le resserrement du blocus en 1941. En fin de compte, les denrées alimentaires et le pétrole viendront des Etats-Unis par l'Afrique de Nord, aux termes de l'accord Murphy-Weygand du 10 mars 1941, accord que l'Angleterre n'accepte qu'avec réticence.  

 

Robert O. Paxton - La France de Vichy (1972) 

 

n°416
 

       We had human visitors, too - a passing fisherman who presented us with lumpfish from his catch, which Trondur skinned  and cooked up into fish stew ; and a party of hunters in a speed boat. They had been shooting guillemot for the pot, and they also gave us part of their catch, much to Trondur's delight.

       He plucked, boiled, then fried and finally sauced the guillemot, with sour cream to produce as fine a meal as any French chef. "One guillemot!" he announced judiciously  as he ladled out our helpings "is same as two fulmar, as three puffin, all good food."   

 

Tim Severin - The Brendan Voyage (1978)

 

n°415
 

       Enfin le vestibule, fait d'une double rangée de sept colonnes campaniformes d'une très belle envolée, s'appuie au pylone, lequel est légèrement dévié pour s'adapter à la direction de chapelles qui avaient été élevées  au-delà par Thoutmosis III.

        L'ensemble qui s'étage ainsi parallèlement au Nil et reflète dans les eaux ses hautes colonnes, se place au rang des grands sites de l'Egypte ancienne.

 

Pierre du Bourguet - L'art égyptien (1967)

 

n°414
 

       Non seulement Céline a beaucoup voyagé, s'est frotté à toutes sortes de milieux, s'est livré à de nombreuses activités, mais il a recueilli des renseignements et des connaissances sur à peu près tout ce qu'il a découvert ou vécu. Chez l'auteur de D'un château l'autre , nous avons affaire à une nature en continuelle expansion qui, avec le même enthousiasme, a versé dans son oeuvre ce qu'elle a précédemment éprouvé dans sa traversée du jour et de la nuit.

 

Marc Hanrez - Céline (1961) - (essai)

 

n°413
 

       Aux  "entretiens de Bichat" de 1974, plusieurs conférenciés ont rappelé tout l'intérêt de la cellulose dans le traitement des constipations qui atteignent la moitié du monde civilisé. Une petite ration quotidienne de pain bis, contenant du son, paraît un moyen facile et à la portée de tout le monde de favoriser le transit intestinal. En fixant les sels biliaires en excès, la cellulose s'oppose aussi à l'apparition des calculs vésiculaires.

       Pour l'Américain Dennis Burkitt, l'élimination des fibres cellulosiques de l'alimentation humaine élève le taux de cholestérol du sérum et favorise notamment les affections coronariennes. Il préconise lui aussi l'usage des céréales non décortiquées. 

 

Brigitte d'Heucqueville - Les pratiques du Livre de Poche (1987)

 

n°412
 

       La grammaire se propose de définir les règles du bon usage et doit s'appuyer sur la structure même de la langue, autrement dit sur l'emploi des formes. Du point de vue scientifique aussi bien que pédagogique, il est essentiel de ne pas confondre la grammaire avec l'expression des idées et la création individuelle du style, autreùent dit avec la psychologie et la stylistique.

       Toutefois la grammaire n'en est pas pour cela réduite à être un simple recueil  de recettes formelles. Si elle a le devoir primordial de définir la règle, rien ne lui interdit de l'interpréter et d'en faire comprendre le sens et la portée.

 

Oscar Bloch - Grammaire française (1945)

 

n°411
 

      L'existence d'un Etat de savane, particulièrement lorsque le nombre de ses dignitaires et fonctionnaires est élevé, crée une division de la société en deux grandes strates superposées : les gouvernants, c'est à dire non seulement ceux qui ont pouvoir de décision, mais tous ceux dont les revenus proviennent de l'impôt, et les gouvernés, c'est à dire tous ceux qui remettent une partie de leur surplus agricole aux premiers.

       Les privilèges des gouvernants sont liés à leurs fonctions, aussi essayent-ils de les rendre héréditaires. Ainsi se forme une classe noble. Ce phénomène social s'est produit de façon assez nette chez les Kuba.

 

Jacques Maquet - Les civilisations noires (1966)

 

n°410
 

       - Un jour, j'étais si faible, comme morte...vous avez dit aux internes : "Pauvre petite Antoinette ! avant la fin de la semaine, elle aura vu les splendeurs de son Paradis." Après la visite, vous êtes revenu seul, et vous m'avez fait une piqûre là où j'ai mal maintenant...

       - Alors, vous...

       - J'avais ma connaissance, mais je ne bougeais pas... J'ai eu l'idée, tout de suite, que vous tentiez quelque chose de hardi.. A présent que la mère supérieure a prononcé le mot, je me rends bien compte de ce que vous avez essayé... Nous avions une soeur qui est morte de cela vers Noël... Il fallait, pendant les derniers jours, beaucoup prendre sur soi pour l'approcher... (Un silence)

       - Comment appelle-t-on les gens qui font ce que j'ai fait ?

       - Comment ?

       - Assassins, n'est-ce pas ?  

 

François de Curel - La Nouvelle Idole (1899) - (théâtre)

 

n°409
 

       On rencontre beaucoup de salamandres  lucifuges en Amérique du Nord (par exemple Eurycea). Les Typhlotriton sont déjà beaucoup plus liés au domaine souterrain. Enfin, quelques espèces ne sauraient vivre en dehors des réseaux et des grottes ; elles appartiennent aux genres Gyrinophilus, Eurycea, Typhlomolge et Haideotriton.

        Leur étude a été très poussée. Nous y reviendrons. L'animal certainement le plus classique est le¨Protée, Proteus anguinus Laurenti 1768, des grottes de Carniole, dont l'élevage a été parfaitement réussi au Laboratoire souterrain du C.N.R.S. à Moulis.

 

C.Delamare Debouteville - La vie dans les grottes (QSJ n°1430-1965)

 

n°408
 

       Saint-Georges monte un cheval blanc et enfonce sa lance dans la gueule du dragon situé sous les pieds de son cheval. Vêtu en soldat romain, saint-Georges porte une armure octe-brun aux décors d'or, une robe vert-clair, un pantalon vert foncé. Son bouclier brun, au décor en forme de rosace, est fixé à son bras gauche. Il est revêtu d'un manteau rouge, décoré d'or qui flotte derrière lui.

       L'incarnat est brun, les traits du visage brun foncé, aux ombres vertes. Saint-Georges tient les rênes du cheval dont l'arnarchement et la selle sont ocre-brun et rouges avec des rehauts de blanc. Le dragon brun dont le pourtour est noir, a le corps pointillé d'ocre-blanc. Sa tête est rouge, ses pattes rouges, striées d'or.

 

Icônes d'une collection privée - Musée d'Art et d'Histoire de Genève (1974)

 

n°407
 

       Ils remontèrent encore pendant deux heures dans la direction de l'occident, et, tout à coup, devant eux, ils aperçurent quantité de petites flammes.

       Elles brillaient au fond d'un amphithéâtre. Ça et là des plaques d'or miroitaient, en se déplaçant. C'étaient les cuirasses des Clinabares, le camp punique ; puis ils distinguèrent aux alentours d'autres lueurs plus nombreuses, car les armées des Mercenaires, confondues maintenant, s'étendaient sur un grand espace.

 

Gustave Flaubert - Salammbô (1862) - (roman)

 

n°406
 

       Mallarmé est un autre cas de Bélier combattu. En effet, né le 18 mars 1842 à 7h, deux astres dominent son ciel et se combattent : Mars et Saturne. Il finit par donner à ses deux natures une personnification poétique : Hérodiade, fille hivernale et glacée du Capricorne, et le Faune, fils brûlant de l'été, revanche de la volupté, librement épanouie, d'un Mallarmé trop longtemps refoulé par son propre refus.

        A la suite de Baudelaire, Mallarmé appartient à la lignée des grands aventuriers (Mars-Bélier) mais il fut un aventurier introverti (Saturne-Capricorne), un explorateur qui poussa très loin la conquête des pouvoirs intérieurs.

 

F-R Bastide - Bélier (1981) - (astrologie)

 

n°405
 

       Un soir, après dîner,  M.Utterson était assis au coin de son feu, lorsqu'il eut la surprise de recevoir la visite de Poole.

        - Bonté divine, Poole ! que venez-vous faire ici ? s'exclama-t-il. Puis le regardant une seconde fois : Qu'est-ce que vous avez ? ajoutat-t-il. Le docteur est-il malade ?

        - Monsieur Utterson, répondit l'homme, il y a quelque chose qui ne va pas.

        - Asseyez-vous, dit l'avoué, et buvez ce verre de vin. A présent, prenez votre temps et dites-moi tout simplement ce qui vous tourmente.

       - Vous connaissez les façons du docteur, monsieur, et ses manies de s'enfermer. Eh bien ! il s'est encore enfermé dans son cabinet et je n'aime pas cela, monsieur. Qu'on me pende si j'aime cela, monsieur Utterton ! J'ai... j'ai peur !    

 

Robert Louis Stevenson - Docteur Jekyll et Mister Hyde (1886) - (roman)

 

n°404
 

       Un peu avant l'aube, le cri du muezzin avait tiré Lalla Zahra de son sommeil. Elle s'était levée hâtivement, toute vêtue, et après avoir trouvé ses sandales au bord de la natte de roseaux, elle avait ouvert la porte. L'air était franc comme s'il avait neigé sur les sommets, mais à midi il faudrait se garder du soleil qui brouillerait le sang, les yeux et nouerait jusqu'au souffle.

       Guettant vers le haut, elle se demandait comment le jour allait fuser dans l'immensité des ténèbres et en quel point il apparaîtrait.

         - Si tu te mets en route avec les étoiles, disait Lahcen et que les étoiles tout à coup disparaissent, alors retourne chez toi, reviens en arrière, c'est un présage funeste.

 

Simonne Jacquemard - Le mariage berbère (1975) - (roman)

 

n°403
 

       Plutôt qu'il me soupçonne de vouloir lui faucher son blot...j'aurais préféré cent fois qu'on me foute à la porte tout de suite... mais où aller après ça ? C'était des grandes résolutions... Bien au-dessus de tous mes moyens... Fallait au contraire que je m'accroche, que je m'évertue, que je m'innocente... J'ai essayé de le détromper. Il me croyait plus. L'autre charogne, le Magadur, il l'avait complètement tanné.

        A partir de ce moment-là, il se méfiait à bloc de mes moindres intentions. Il me montrait plus jamais sa bite. Il craignait que j'aille répéter. Il allait seul aux chiots exprès pour fumer plus tranquillement. Il en parlait plus du Palais-Royal... Entre deux virées au septième, à me farcir tous les cargos, je me ratatinais sous le lambris, j'enlevais mes grolles, mon costard, j'attendais que ça se passe...

 

Louis-Ferdinand Céline - Mort à crédit (1936) - (roman)

 

n°402
 

       Le seizième jour, il ouvre les yeux. Sa mère, déçue -elle espérait un monstre- , se désintéresse de lui et le fait transporter dans  "l'autre chambre", celle d'Antonio son fils aîné. L'enfant a grandi dans le secret de l'amour exclusif de son frère, Antonio, initiateur du plaisir et du savoir par lequel le monde s'est ouvert à lui. L'enfant se découvre un passé, il déchiffre autour de lui sa propre histoire.

        Il ne vit que par l'amour qu'il porte à son frère et par la haine qu'il voue à sa mère, les deux faces d'un même sentiment. Sa mère meurt, son frère le quitte. Il s'expatrie. Il ne lui reste qu'à écrire son histoire en attendant le retour de son frère dans la maison de leur enfance.

 

Agustin Gomez-Arcos - L'agneau carnivore (1975) - (roman)

 

n°401
 

       Quand, le soir, j'arrive en vue de ma maison, il y a un instant où, tandis que les fenêtres de ma chambre me sont encore cachées, j'aperçois l'ombre d'une de leurs grilles encorbellées, démesurément agrandie contre le mur rosé de lune, et, avant de le voir lui-même, je vois l'ombre de mon chat dormant sur une planche, dans la grille, suspendu au-dessus de la rue, une ombre elle aussi fantastique, à six mètres de haut contre le mur.

        Il suffit. Comme d'autres se sentent chaud au coeur lorsqu'ils voient, au retour, de la lumière derrière leurs vitres, mon humble chat, mystérieux sans mystère, me porte à croire que je n'ai pas perdu tout à fait la journée où je lui procurai cette quiétude.          

 

Henry de Montherlant - Service inutile (1963)

 

n°400
 

       - Qui es-tu donc ?

       - Celui qui t'a remis les mille philippes, je suis Charmide.

       - Non, par Pollux, tu n'es pas Charmide, ni aujourd'hui ni jamais, pour ce qui concerne cet or du moins. Va donc, conteur de sornettes ; tu prétends en conter à un conteur.

       - Je suis Charmide.

       - Il ne te sert à rien de l'être, par Hercule, car je n'ai pas une once d'or sur moi. Tu es fin, comme tu sais profiter de la moindre occasion ! A peine ai-je eu dit que je portais de l'or, que tu es devenu Charmide : auparavant, tu ne l'étais pas. Eh bien, tu t'étais encharmidé, décharmide-toi !

 

Plaute - L'homme aux trois deniers (254-184av) - (théâtre)

 

n°399
 

       Seule une aggravation, parfois très sensible, de la progressivité pourrait permettre aux pays en voie de développement d'obtenir un rendement relatif à l'impôt  sur le revenu équivalent à celui des pays occidentaux. mais cette majoration de l'impôt serait difficile à faire admettre aux contribuables pour lesquels elle pourrait constituer une contrainte insupportable compte tenu de l'état de pauvreté de ces pays.

       De plus, de telles mesures risqueraient d'inciter les contribuables à maintenir leurs activités dans le cadre de l'économie de subsistance afin d'échapper à l'impôt. Enfin l'augmentation de l'impôt sur le revenu en diminuant l'épargne pourrait entraver le développement des investissements que ces pays essaient au contraire de susciter.

 

Pierre Beltrame - Les systèmes fiscaux (QSJ n°1599-1979)

 

n°398
 

       Chez le vieil officier demeure toujours quelque chose du sous-lieutenant, de la première épaulette. Pour entraîner les jeunes, je m'en vais faire un tour dans le no man's land. Curieux, ce no man's land ! On n'y rencontre vraiment personne, si ce n'est des escadres de corbeaux. Savent-ils que la guerre est déclarée ? Peut-être en poussant jusqu'à Berlin, finirait-on par découvrir du Boche ? Cinq cent mille soldats français contemplent la belle lune rousse de novembre, au commandement.

       Un incident cependant. une patrouille allemande qui s'est perdue vient se heurter à l'aube à la sentinelle double... qui garde la face arrière du bataillon réservé, à six kilomètres en arrière des postes avancés. Les cinq cent mille hommes ont des trous. la sentinelle double dort, bien entendu.

 

Georges Loustaunau-Lacau - Mémoire d'un Français rebelle (1948)

 

n°397
 

       On sait comment finissent ces succès de camaraderie, par un four. Ce fut le sort d'Artemire le 15 février 1720. Voltaire furieux des sifflets et des quolibets bondit de sa loge où il bouillait de rage et il apostropha le public. Fallait-il qu'il fût habile, oui habile comédien, car ce fut un coup de théâtre. Il retourna la salle. Quand on se représente ce qu'est une salle déchaînée, s'en donnant à coeur joie du plaisir cruel de couler une pièce, on ne peut qu'admirer ce pouvoir, un peu magique, de la parole d'un homme qui n'avait pour lui, ni la prestance, ni la voix, ni la puissance, rien de physique, rien qu'un regard éblouissant et des phrases enchanteresses qui tombaient du balcon sur le parterre  en cascade de diamants.

        Et le miracle se produisit : le parterre applaudit l'auteur dont il venait de siffler la pièce.

 

Jean Orieux - Voltaire ou la royauté de l'esprit (1977)

 

n°396
 

       La consommation de vin est très différente suivant les régions. Si l'on en croit les affiches du nord de la Loire, le vin serait presque un poison, tandis que dans le sud il serait presque un remède. La réalité est évidemment dans un juste milieu et tout le monde est d'accord pour dire qu'il est normal pour un homme de boire de 3/4 à 1 l  de vin par jour suivant les cas.

        Si l'on n'y comptait pas les femmes et les jeunes enfants, les statistiques seraient assez rassurantes puisqu'elles nous disent qu'on en consomme  2 l  par semaine. 

 

Jules Carles - L'alimentation par les plantes (QSJ n°1558-1974)

 

n°395
 

       -Les sources printanières... Les feuilles nouvelles... Le jardin enchanté a sombré dans la nuit, a glissé dans la boue... Notre amour dans la nuit, notre amour dans la boue... Notre jeunesse perdue, les larmes deviennent des sources pures... des sources de la vie, des sources immortelles... Les fleurs fleurissent-elles dans la boue...

      -Ce n'est pas ça, ce n'est pas ça. Tu perds ton temps, tu oublies Mallot, tu t'arrêtes, tu t'attardes, paresseux... et tu n'es pas dans la bonne direction. Si tu ne vois pas Mallot dans les feuillages ou dans l'eau des sources, ne t'arrête pas, continue. Nous n'avons pas le temps. Toi tu t'attendris, tu t'attendris sur toi-même et tu t'arrêtes, il ne faut jamais s'attendrir, il ne faut pas t'arrêter.

 

Eugène Ionesco - Victimes du devoir (1954) - (théâtre)

 

n°394
 

       I realized that as soon as the hunting got under way and the collection increased, most of my time would be taken up in looking after the animals, and I should not be able to wander from camp. So I was eager to get into the forest while I had the chance, and while the camp was still in the process of being cleared, I sent a message to the Chief of  Eshobi, saying that I would like to see him.

        He arrived with four council members at a crucial moment when I was watching, with increasing exasperation, the effort of five men to erect my tent, with conspicuous lack of success.

 

Gerald Durrell - The Overloaded Ark (1963) - (roman)

 

n°393
 

       Il y avait sur le vapeur un homme vieillot, à la figure si épanouie que, si elle ne mentait pas, il devait être l'homme le plus heureux de la terre. Et il l'était, d'ailleurs, disait-il : je l'ai entendu de sa propre bouche ; il était Danois, mon compatriote, et directeur de théâtre ambulant. Il avait tout son personnel avec lui, enfermé dans une grande caisse ; il était montreur de marionnettes.

        Sa bonne humeur naturelle, disait-il, avait été purifiée par un ingénieur, et grâce à cette expérience, il était devenu tout à fait heureux. Je ne le compris pas tout de suite. mais alors il m'exposa clairement toute l'histoire et la voici...

 

Andersen (1805-1875) - Le montreur de marionnettes - (conte)

 

n°392
 

       Ce lundi matin, avait lieu, avant la messe, la première procession des Rogations. Sur deux files, les petits passaient d'abord, les grands à leur suite. Alexandre et Georges s'étaient souvenus de l'occasion manquée à la procession des Rameaux, car l'un avait fait en sorte d'être le dernier de sa division, et l'autre de se placer immédiatement après lui.

        Depuis l'incident du mois de mars, ils n'avaient jamais été si proches dans une cérémonie religieuse. Jamais non plus ils n'avaient été ensemble en plein air de si bon matin.

 

Roger Peyrefitte - Les amitiés particulières (1945) - (roman)

 

n°391
 

       Souvent le soir, je me sauvais de la maison vers huit heures et demie et je marchais seul à sa rencontre sur la route de Vichy. Le chemin était parfois long, inquiétant, personne en effet ne s'aventurait la nuit venue sur les routes désertiques de cette France occupée. Aussi, quand j'apercevais deux phares, je savais sans aucun doute possible que c'était lui, que j'étais sauvé.

 

La Guerre à neuf ans - Pascal Jardin (1971) - (récit)

 

 

 

 

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