CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  997 

 

 

n°997
 
" L' héritage "

 

 

(1977)-(It)(2h04)  -      Drame   

 

Réal. :     Mauro Bolognini   

 

 

Acteurs:  D.Sanda, A.Quinn, F.Testi ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Le grand Mauro Bolognini s'appuie presque toujours sur des bases littéraires extrêmement solides! Dans cette oeuvre faste et intelligente, adaptée du roman de Gaetano (Carlo Chelli) "L'eredità Ferramonti" qu'avait grandement louè Pasolini, Bolognini transcende de nouveau le portrait psychologique et la chronique familiale pour saisir les mutations subies par la bourgeoisie dans la jeune Italie de la fin du XIXe siècle! De fait, "L'héritage" montre l'installation d'une centralisation bureaucratique qui colonise l'économie régionale et modifie même le mode de vie et les mentalités des gens! Seul ètranger à la famille romaine des Ferramonti, le gendre venu du Nord se fait en fait injurier dans la première scène qui réunit le vieux père et ses trois enfants! L'instrument de la ruine s'appelle ici Irène, nouvelle Messaline à face d'ange incarnée par une sublime Dominique Sanda, romaine elle aussi, qui s'introduit dans la famille pour capter la fortune en se servant des attributs de sa féminité! Peu à peu, tous les personnages se rèvèlent rèservant quelques bonnes surprises! Un grand film, minutieusement reconstitué (la Rome umbertienne est à tomber), bènèficiant d'une interprétation brillante (Anthony Quinn, Fabio Testi et Dominique Sanda qui reçut au Festival de Cannes 1976 un Prix d'interprétation féminine mérite)...

Le hasard du calendrier des reprises a permis en l’espace de trois mois de (re)voir des films mettant en vedette Dominique Sanda, une actrice absente des écrans de cinéma depuis trop longtemps à mon goût. Autant dire que mon cœur de cinéphile bat la chamade. « L’Héritage » permet également de replacer voire de réévaluer un grand réalisateur italien, Mauro Bolognini en l’occurrence, pas assez reconnu à mon sens et dont ce film démontre toute la maestria de son art. Esthète mais pas seulement, le cinéaste se complaît avec ce film à nous exprimer la rivalité et la cupidité qui anime la famille Ferramonti en cette fin du dix-neuvième siècle avec pour toile de fond la capitale italienne et sa mutation aussi bien sociale que territoriale. Un régal pour l’esprit mais aussi pour l’œil (l’image est somptueuse) agrémenté d’une superbe partition musicale de Ennio Morricone. Face à une Dominique Sanda magnifique et machiavélique à souhait, il y a aussi le plaisir de revoir un géant du cinéma américain, Anthony Quinn ainsi que le ténébreux Fabio Testi, acteur sous-estimé et sexy en diable.

Tout est parfait dans ce film, de l'interprétation à l'image, en passant par la bande son d'Ennio Morricone. Ce tableau cruel de la société petite bourgeoise du début du 19ème siècle évoque l'univers de Zola. Aucun personnage n'inspire vraiment la sympathie. Tous ne sont animés que par l'appât du gain. Pourtant, le splendide personnage de Dominique Sanda sort du lot car il s'agit d'une femme qui se bat avec les armes dont elle dispose, la séduction et la ruse, dans un monde largement dominé par les hommes. La chute est à la hauteur d'un scénario subtil et sans concession. C'est la bourgeoisie combinarde la plus médiocre qui triomphe, avec l'aide de la justice, annonçant la société italienne moderne. Peu de mélos historiques en disent autant sur l'âme humaine et le caractère corrosif de l'argent. Une magnifique réussite de Bolognini.

L'un des chefs-d'oeuvre de Mauro Bolognini, un réalisateur honteusement sous-estimé qui s'est fait éclipser par ses contemporains (Visconti, Antonioni) et par la brillante génération des années 40 (Fellini, Pasolini). Pourtant Bolognini est un réalisateur subtil, d'une grande liberté de ton et d'une ironie souvent mordante. Dans "l'héritage", outre l'excellence du casting et de la photographie, on retrouve cette veine très incisive. Il s'agira des intrigues de petites gens, pour accéder à la fortune et au pouvoir, au sein de la bourgeoisie romaine des années 1880. Les enfants d'un boulanger acariâtre (Anthony Quinn) se disputent sa fortune. Irène (Dominique Sanda, excellente), l'épouse d'un des fils, séduit un à un les membres de la famille pour se rapprocher de la fortune du père. Douceur des images contre bassesses des manigances. La crudité et la violence, travesties sous des apparences policées, trouvent dans la magnifique photographie du film (signée Ennio Guarnieri), un envers complémentaire et doucement ironique.

 

Ce type de film n'est pas forcément ma tasse de thé mais faut reconnaître que une fois passé la première scène qui est un peu bancale le reste est intéressant. Cette histoire d'une famille qui se déchire est prenante, une oeuvre très littéraire bien dialogué et la reconstitution est réussie.

Bon film assez acide sur la cupidité et la famille, il manque juste un peu de liant pour enchainer crescendo.

 

 

 

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