CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  996 

 

 

n°996
 
" Clash "

(Eshtebak)

 

(2016)-(Fr,Egy)(1h38)  -      Drame, Thriller  

 

Réal. :     Mohamed Diab   

 

 

Acteurs:  N.Karim, H.Adel, A.Malek ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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Un film aussi efficace et virtuose dans la mise en scène très théâtrale du huis clos que dans le découpage très cinématographique, à travers les fenestrons, de la guérilla urbaine.

Cette mise en abîme, véritable tour de force, est proprement passionnante puisqu’elle permet au public d’observer les protagonistes en train de contempler, dans la fureur et la peur, le spectacle d’une déroute collective. Glaçant.

A peu près comme dans "Les Femmes du bus 678", la surcharge est donc de nouveau le problème du film, dans la mesure où il n’y a pas lieu de penser qu’elle fasse l’objet de la moindre distanciation. Restent le récit et sa parabole, aussi honnêtement et impartialement menés que possible

Mohamed Diab expolore les différentes perspectives de la guerre civile égyptienne au lendemain de la destitution de Morsi. Un huis clos oppressant mais à la construction inégale.

Malgré quelques scènes très fortes, dont d'impressionnants affrontements de rue, et une louable volonté d'éviter le manichéisme, ce huis clos suragité étouffe le spectateur autant que ses personnages.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

C’est ce moment crucial d’un pays divisé en deux dont ce panier à salades est le témoin. Deux enfants y sont pris au piège avec leurs parents : ils tracent sur une paroi un jeu de morpion qui fait aussi l’affiche du film, ronds contre croix, c’est le clash. Discutez avec des Egyptiens : ils vous diront que c’est encore le cas. Il faudra un camion à eau pour séparer les prisonniers qui en viennent à s’étriper. Le sang coule. Mais pris au piège dans la même galère, confrontés aux mêmes tortures, condamnés à se parler, ils devront bien composer. C’est là que la tension du film prend tout son sens : plutôt qu’un film politique, Mohamed Diab fait un film humain.

En Egypte, le 3 juillet 2013, un coup d’état militaire a renversé le gouvernement de Mohamed Morsi et des Frères musulmans. Et alors, comme il est annoncé au début du film, « Les jours suivants, Frères musulmans et partisans de l’armée s’affrontent dans toute l’Egypte ». C’est durant cette période particulièrement agitée que se déroule "Clash", film choisi pour faire l’ouverture de la sélection Un Certain Regard à Cannes 2016. Toute l’action du film se déroule dans un fourgon dans lequel la police va entasser dans des conditions indignes des manifestants venant des deux camps ennemis. Même si le film permet de voir tout ce qui se passe autour du fourgon, ce choix générait une difficulté : arriver à ce que, dans ce quasi huis-clos, l’intérêt du spectateur reste éveillé durant toute sa durée. Pari réussi : il se passe toujours quelque chose.

Puissant, édifiant, CLASH est un film absolument essentiel. La mise en scène de Mohamed Diab, anxiogène et pressante donne tout le loisir aux comédiens, impeccables, d'exprimer la complexité de leurs personnages.

Ce huis clos en plus d'être intéressant dans sa démarche et dans ce qu'il propose est également intense et oppressant. Ce n'est pas un simple film politique, c'est construit comme un thriller avec un fond dramatique. Un film avec des scènes très fortes, impressionnantes et réalistes ce qui marque encore plus notamment lors des moments de chaos total. L'immersion est complète et vraiment réussie. Si la forme prend peu à peu le pas sur le fond, le film n'en est pas moins efficace comme en témoigne cette montée en puissance et ce final spectaculaire. Bref, un vrai bon film.

 

Les anecdotes ne sont pas non plus toujours à la hauteur d'un cinéma ambitieux... Et donc il faut attendre la deuxième partie, la nuit, pour enfin connaitre un peu ces cairotes, pour avoir de vrais dialogues personnalisé, plutôt que la succession de cris du début de film et enfin une émotion pour les personnages, quelques uns du moins .... Reste un film qui fait mouche, qui a de la personnalité mais qui n'arrive pas à la hauteur du Hors jeu de Panahi (iran, 2006) qui traduisait de façon plus indirecte et donc moins primaire des jours troublés à Téhéran....Je conseille cependant pour le côté réaliste de ce que put être cette révolution égyptienne, mon regret, j'aurais aimé plus d'émotions et moins de jets de projectiles.....

 

L'idée de filmer en permanence dans le fourgon est plutôt bonne, mais finit par se retourner contre le film, car avec la multitude de personnages, on n'arrive pas à s'intéresser collectivement à l'ensemble. Le principal défaut est qu'on met ensemble des personnes avec des convictions ou croyances différentes, mais jamais aucun dialogue d'échanges sur leurs idées. Le film dérive vers une sorte de film catastrophe (qui va réussir à s'en sortir et comment ?) où chaque personnage a un rôle bien défini et s'y tient. Finalement le suspense n'est pas vraiment emballant et le film perd vite son intérêt, pourtant assez prometteur au début.

Cette oeuvre du cinéaste Mohamed Diab se résume à un huis clos assez suffocant (pour les spectateurs et les acteurs). Elle a pour qualité de montrer les tensions entre ces protagonistes obligés de cohabiter malgré eux. Cependant, je me suis retrouvé un peu perdu au milieu de tous ces personnages et le chaos incessant qui règne dans ce fourgon ne permet pas vraiment de s'attacher à quelqu'un et pire encore de comprendre les motivations de ceux-ci. Un film oppressant et plutôt décevant s'il voulait mieux faire comprendre la révolution égyptienne.

 

 

 

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