CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  994 

 

 

n°994
 
" Du rififi chez les hommes "

 

 

(1955)-(Fr)(1h56)  -      Thriller noir   

 

Réal. :     Jules Dassin   

 

 

Acteurs:  J.Servais, C.Möher, R.Manuel ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Noir, c'est noir, y a plus d'espoir. Cette petite phrase incarne parfaitement le ton de ce "Rififi chez les hommes", sorte de classique parmi les classiques du film noir. Car au-delà d'une histoire on ne peut plus classique (pour ne pas dire légèrement prévisible), c'est avant tout la mise en scène somptueuse de Jules Dassin qui donne toute sa dimension au film. Elégante, raffinée et d'une subtilité de tous les instants, cette dernière permet au film de se faire proche du transcendant parfois, surtout que quelques scènes restent longtemps gravés dans les mémoires (la scène du casse bien sur, de la chanson dans le cabaret mais également la fuite en voiture à la toute fin). De plus, c'est ce mélange assez extraordinaire des genres qui se fait également des plus attrayants à nos yeux, Dassin réussissant en quelques instants à nous faire passer du polar anglais au pur policier à la française, tout en évoquant régulièrement le film noir à l'américaine (dont il fût bien entendu l'un des maîtres incontestés). Qui plus est servi par des acteurs des plus convaincants et un rythme presque endiablé, il est donc peu dire que ce "Rififi chez les hommes" est à découvrir absolument, au risque de se priver d'un véritable bijou du septième art. Immanquable.

Au début, on pense à un énième film noir sur un casse, à la française, avec un Jean Servais qui fait son Gabin (en plus fatigué et ténébreux), une plongée dans les lieux mal famés de la capitale, l'argot de circonstance et, surtout, une intrigue bien virile, voire machiste. Puis vient la scène du cambriolage, d'anthologie, qui lance le film et lui donne son originalité. Trente minutes sans dialogue, avec simplement les bruits de l'action. Précision de la mise en scène et du montage, tension palpable. C'est fascinant. Ensuite, le mécanisme fatal propre au genre s'enclenche et broie les hommes, un par un, jusqu'à la scène finale : une course contre la mort dans les rues de Paris, un dernier baroud d'honneur. Dassin laisse parler sa virtuosité et son sens de l'ironie tragique. Du grand art. Victime du maccarthysme, mis au ban du système hollywoodien, Jules Dassin a pu reprendre du service en France avec ce film, après quatre ou cinq ans de disette. Il a changé de décors mais gardé un style réaliste, minutieux, et un ton implacablement noir. Par sa thématique du "casse", Du Rififi chez les hommes s'inscrit dans le lignée de Quand la ville dort, L'Ultime Razzia ou encore Les Inconnus dans la ville. Autant de films qui tournent autour d'un "coup minutieusement préparé par un groupe d'indépendants. Leur habileté professionnelle, qui entraîne une certaine intégrité dans leur travail, les rend sympathiques aux yeux du public ; leur échec n'en est que plus tragique" (François Guérif, Le Film noir américain). Une définition qui collera plus tard à certains films de Melville.

Un chef-d oeuvre de bout en bout. La séquence du casse constitue évidemment le clou du spectacle (nouvelle vague ? quelle nouvelle vague ?) mais tout le reste est à l'avenant, à commencer par les acteurs. Et puis Magali Noëlle toute jeune dans une robe suggestive, ça met du piment, un peu trop même pour certains protagonistes. Ah la la, les femmes... Le lien parental avec ces trois autres sommets que sont l'ultime razzia, le trou et le cercle rouge est évident. Une oeuvre incontournable donc.

Les comédiens sont excellents, Jean Servais n’a rien a envié aux figures du film noir américain et même Jules Dassin se révèle bon comédien dans le rôle de l’ouvreur de coffre. On pourrait peut-être reprocher à Robert Manuel d’en faire un tout petit peu trop dans son rôle de gangster italien toujours de bonne humeur, mais ce serait vraiment chercher la petite bête. La musique est admirablement utilisée, encadrant habilement le silence pour amener de la tension, elle est signée par un certain George Auric. Se rajoute à tout cela des dialogues de qualité et une ambiance du Paris des années 50, Du Rififi Chez Les Hommes est un grand film.

L'évènement du cinéma policier français des années 50 est la redécouverte du milieu! Milieu avec le brillantissime "Du rififi chez les hommes" de Jules Dassin d'après Auguste Le Breton! Cette fois, les vrais hommes sont de retour avec code d'honneur et autres fariboles! Ce polar pur et dur est connu surtout pour sa séquence de cambriolage virtuose (le mythique parapluie qui permet de récupérer les gravats du plafond) et sans parole! Une séquence d'anthologie qui dure vingt-cinq minutes montre en main, qu'on pourrait qualifier de muette, pour un morceau de bravoure à couper le souffle qui n'a jamais été rééditée par la suite! Visage ravagè, Jean Servais, acteur bien oublié aujourd'hui, trouve là son plus beau rôle au cinèma dans ce grand classique qui a révolutionné le genre en France...

 

Le film est intéressant parce que c’est un des premiers exemples de polar avec un braquage compliqué et une certaine tendance autodestructive parmi les délinquants, due a leur agressivité et avidité. Comme l’annonce le titre c’est une histoire d’hommes et les personnages féminins sont à peine plus valorisés que des objets, utilisés selon les besoins des dominants. La dramatisation est un peu grossière et les acteurs un peu vieux pour leurs rôles. En toile de fond, on voit un Paris désert et assez pauvre qui met en évidence les cicatrices encore visibles de la guerre et j'aime ces images documentaires en noir et blanc de rues désertes et de grosses voitures. Cependant à mon avis c’est un film qui a vieilli et que d’un point de vue actuel on peut trouver un peu limité. J’ai lu que François Truffaut aimait ce film et c’est un mystère pour moi, parce que le style rude de Dassin était particulièrement détesté par les jeunes furieux de la Nouvelle Vague.

Très bonne scène de casse dans la bijouterie... J'ai aussi bien aimé le parler parisien des années cinquante, mais par contre je ne trouve pas très crédibles ni très bons les acteurs de ce film, loin des Gabin ou Ventura.

Le positif et le négatif s'équilibrent dans ce film noir légèrement surcôté. Au crédit du film la longue scène de casse quasiment documentaire; la photographie, une merveille. Quelques très beaux moments de mise en scène à retenir aussi : notamment la course de la mère de Tonio au palais Royal. Au débit, des dialogues très plats, des seconds rôles caricaturaux et un héros touchant mais avec une carrure de poids mouche. Un très net cran au dessous de Touchez pas au Grisbi.

 

La dramatisation est un peu grossière et les acteurs un peu vieux pour leurs rôles. En toile de fond, on voit un Paris désert et assez pauvre qui met en évidence les cicatrices encore visibles de la guerre et j'aime ces images documentaires en noir et blanc de rues désertes et de grosses voitures. Cependant à mon avis c’est un film qui a vieilli et que d’un point de vue actuel on peut trouver un peu limité. J’ai lu que François Truffaut aimait ce film et c’est un mystère pour moi, parce que le style rude de Dassin était particulièrement détesté par les jeunes furieux de la Nouvelle Vague.

 

 

 

 

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