CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  991 

 

 

n°991
 
" La mauvaise éducation "

 

 

(2004)-(Esp)(1h50)  -      Drame, Thriller  

 

Réal. :     Pedro Almodovar   

 

 

Acteurs:  G.Bernal, F.Martinez, J.Camara ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Zurban   Le Point    Le Nouvel Obs    La Croix 

 

Abandonnant un instant les oripeaux de la postmodernité, Almodovar se laisse alors aller à des images d'une délicate gravité, comme s'il tombait un masque : le plus exhibitionniste des cinéastes nous montre enfin son côté pudique.

La Mauvaise Education est une magnifique enquête sur l'imagination. Celle qui permet de changer de sexe et de vie, au risque d'en mourir, celle, pas moins aventurière, qui pousse à faire des films et à en vivre.

Le cinéaste signe un pur film noir avec retournements brusques, femmes fatales (pardon, hommes fatals) et ambiance torve. Structurellement Almodovar fait preuve d'une rigueur implacable qui renvoie aux oeuvres américaines de Fritz Lang. Se laisser entraîner dans cet écheveau manipulateur est un délice. Plus que jamais chez le metteur en scène de Parle avec elle, le feu brûle de l'intérieur. Consume-toi avec lui.

La Mauvaise Education est ainsi, tour à tour, une fantaisie, un drame et un film noir - et cette dernière partie est celle qui nous convainc le plus, peut-être parce qu'elle fait figure de relative nouveauté chez Almodovar.

Loin du rose bonbon des premières oeuvres d'Almo dovar, l'homosexualité fait ici plutôt dans le sordide et le tragique. Cela n'empêche pas que le spectateur suive, captivé par cette histoire à tiroirs multiples, racontée ici par un cinéaste au summum de son talent, qui multiplie les difficultés narratives : flash-back, film dans le film, voix off, sans que cela ne gène en rien la fluidité du récit. Ajoutez à cela une superbe brochette d'acteurs : Gael Garcia Bernal, homme fatal et vous avez vraiment de la très belle ouvrage.

Avec ce film très noir, hanté par la pédophilie, Almodóvar signe un nouvel éloge de la fiction.

C'est savamment tricoté, extrêmement bien monté et curieusement distancé. On est loin du choc Tout sur ma mère ou Parle avec elle. Mais l'on découvre un film qui, en dépit de ses maladresses, s'avère peut-être comme le plus personnel du réalisateur...

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Du grand art, même si parfois on est un peu perdu. Almodovar arrive a nous parler de sexualité enfantine sans être scabreux, de nous parler de de l'hypocrisie des curés sans sombrer dans le grotesque, et de nous parler d'homosexualité avec naturel. Une mention spécial pour l'acteur mexicain Gael García Bernal qui porte le film et dont le rôle en travesti est extraordinaire (l'un des plus beaux rôlex de travesti de l'histoire du cinéma)

La mauvaise éducation est un film précieux , soyeux, superbe comme bien d' autres almodovar. Ils nous compte la relation , les liens indéfectibles de deux jeunes hommes depuis leur premier émois de collégien jusqu' à leur ulitme "retrouvaille" sur un fond de film noir avec un scénario à tiroir très captivant. Sublime photographie , couleurs vives , jeux et directions des acteurs brillants , envolés baroques , sentiments à fleur de peau et le film qui prend fin sur le mot "passion", déclaration d' amour du réalisateur espagnol envers le cinéma ; décidemment plus je découvre cet Almodovar , plus il me plait.

De tous les Almodovar que j'ai vu jusqu'ici, "La Mauvaise éducation" est de loin celui qui m'a le plus déçu. Disons que je n'ai vraiment réussi à me plonger dans cette intrigue à base d'homosexualité, de meurtre, de souvenirs d'enfance, de monde du cinéma, de pédophilie car elle donne l'impression d'être plus alambiquée qu'ambitieuse. Et qui dit alambiqué dit confusion mais aussi généralement absence d'émotions ; ce qui est le cas ici bien sûr. Mais la plus source de déception vient de la direction d'acteurs. La faute en revient surtout à la quasi-absence de rôle féminin ; domaine qui est la grande spécialité du cinéaste et en conséquence ne parvient pas à trouver l'état de grâce qu'il a avec ses comédiennes fétiches. Ce que l'on retient surtout de tout cela c'est qu'il est à croire qu'un Almodovar sans femmes est un Almodovar sans vie.

La Mauvaise éducation est , n'ayons pas peur des mots , un chef-d'oeuvre de Pedro Almodovar . En effet , tout le talent du cinéaste espagnol se retrouve dans cette réalisation superbe et poignante qui est sans doute son film le plus personnel jusqu'à ce jour . La Mauvaise éducation est un film qui semble extrêmement dur à raconter et à résumer . Pour faire simple , il narre le destin de deux garçons se nommant Enrique et Ignacio qui grandissent dans un internat religieux et dont l'un d'entre eux fascine le prêtre et enseignant de littérature , le Père Manolo . Ces trois personnages vont être amenés à se revoir et le film va sombrer dans une sorte de tragédie ( ou du moins de drame ) . C'est un film qui est sur un plan d'écriture et d'idées , absolument fantastique et intéressant puisque cette histoire mélangeant à la fois amour , passion , trahison , vengeance , chantage , manipulation et meurtre , donne au spectateur l'occasion d'assister à un travail cinématographique sur le papier vraiment complet , achevé et précis . Et dans la mise en scène , dans la réalisation en elle-même , comme beaucoup de films du cinéaste espagnol , La Mauvaise éducation ne déçoit pas , le film est magnifique , extrêmement esthétique et plaisant et il est également intéressant de noter une mise en abîme intéressante dans le long-métrage . En conclusion , c'est avec talent de cinéaste que Almodovar arrive à dresser à filmer l'écoulement du temps , les ravages , les relations fatales et destructrices . Magistral .

'' La Mauvaise Éducation '' jouit d'un scénario solide et d'une intrigue bien ficelée certes difficilement compréhensible au début (on a la fâcheuse tendance à confondre les personnages et les époques) mais qui, finalement, s'avère redoutablement efficace. Pedro Almodovar traite d'un sujet sensible, la pédophilie, et il s'y prend avec délicatesse et originalité (j'entends là que le film est tout sauf académique en matière de réalisation). Le casting, sans bavure, tient parfaitement la route dans cette histoire parfois vertigineuse. On se laisse facilement entraîner dans le récit qui nous tient en haleine jusqu'au bout. '' La Mauvaise Éducation '' est assurément un film à voir. Almodovar, là encore, ne déçoit pas le public par la qualité de ce film qu'il mit plus d'une dizaine d'années à concevoir.

Un très grand film sur un sujet complexe et délicat. Un film poignant, difficile, superbement joué et filmé, pas toujours facile à aborder, le film crève l'écran, ça reste pour moi son meilleur film.

 

Fiévreux labyrinthe que cette "mauvaise éducation" où un réalisateur reçoit la visite d'un jeune homme qui prétend être son premier amour! Entre flash-backs et intrigue à tiroirs, Pedro Almodovar signe un troublant et sensuel jeu de dupes digne d'un film noir! Un drame intimiste sur la pédophilie où le cinéaste espagnol aborde comme souvent des thèmes profonds et difficiles à traiter avec une belle habilité! Avec en tête de distribution, l'ange sexy Gael García Bernal (assurément l'un des plus grands acteurs de sa gènèration), très dèsirable, à la fois comme homme et comme femme, filmé ici comme un objet de désir! Même si "La mala educación" n'est pas une oeuvre majeure d'Almodovar, elle n'en reste pas moins intéressante sur le plan de la mise en scène et de l'interprétationS! Et c'est aussi pour la petite anecdote, le premier film espagnol a avoir fait l'ouverture de Cannes en 2004...

Plus personne ne peut le nier, il y a eu de nombreux actes sexuels commis sur des enfants de la part d'hommes d'église partout dans le monde. Ce qui est moins relayé, ce sont les rapprochements de certains élèves dans les collèges réservés aux garçons : on pourra approfondir le sujet grâce à l'excellent film de Delannoy "les amitiés particulières" sorti en 1964. Dans la mauvaise éducation, ces deux thèmes sont évoqués avec brio dans un thriller rondement mené par le maître du genre. La seule fausse note restera chez Almodovar cette obsession à faire des personnages trop gays, soit efféminés ou soit travestis, mais jamais représentatif de la majorité des personnes de cette communauté, ce qui a pour cause de perpétuer les amalgames ou les stéréotypes.

 

Ce n'est pas ce que Almodovar a fait de pire, mais de là à en faire un chef d'oeuvre ! En fait, ce qu'il y a de meilleur dans ce film, et même de magnifique, c'est la beauté de la lumière et de l'image, c'est-à-dire le travail de José Luis Alcaine, le Directeur de la photographie. Sinon, c'est quand même assez confus et toujours aussi outrancier.

J'ai eu beaucoup de mal à renter dans cet Almodovar. Non seulement le scénario est totalement confus et alambiqué, ça parle de beaucoup de choses, de pédophilie, de meurtres, d'homosexualité... Il y a beaucoup trop de thèmes/sujets, du coup je pense que le réalisateur a du se mélanger les pinceaux... Ce qui m'a le plus perturbé c'est qu'il n'y a presque aucune femme dans ce film, et pourtant c'est presque la patte d'Almodovar, ses personnages féminins sont forts, avec un caractère très marqué.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA