CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  99  

 

 

n°99
 
 

 

" Marie-Octobre "

 

Comédie( 1959 )(Fr)-( 1h35 )  -     Drame 

 

Réal. :     Julien Duvivier 

 

 

Acteurs  :  D.Darrieux, B.Blier, P.Meurisse, L.Ventura ...  

  

 

 
  Critiques Presse

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Les films noirs français de cette époque sont pratiquement toujours des réussites. Ce huis clos à la recherche d'un traitre est exceptionnellement lourd d'angoisse et de mélancolie. Le casting au top et la photographie noire et blanche exceptionnelle apportent une touche oppressante à une histoire déjà pesante et sans faille. Haletant malgré le peu d'action qui se déroule, jusqu'à la fin.

Une pièce de théâtre filmée qui rappelle "douze hommes en colère". Un huis clos de qualité. Duvivier a rarement fait des films moyens. Des dialogues soignés et l'action qui avance avec la suspicion. L'homme qui regarde le match de boxe, clin d'œil au match tendu qui les opposent tous les uns contre les autres. Une fin tendue à l'extrême. Très réussi comme film.

15 ans après la Libération, une femme réunit les membres d'un réseau de résistance qui se sont perdus de vue, au prétexte d'un dîner de retrouvailles. En réalité, elle leur annonce qu'elle vient d'apprendre que l'un d'entre eux est un traître, qui a "vendu" ses compagnons à la Gestapo, provoquant à l'époque l'assassinat de leur chef vénéré. Un climat de méfiance et de suspicion s'installe alors, chacun des membres du réseau se voyant tour à tour suspecté. "Marie-Octobre" est un polar sur fond de Résistance agréable à suivre, au suspense savamment entretenu, interprété par une troupe d'acteurs prestigieux, parmi les meilleurs de l'époque.

La tension monte, soutenue par d'impeccables dialogues (signés Henri Jeanson) prononcés par des acteurs aussi brillants que complémentaires, du flegmatique Paul Meurisse au bouillonnant Lino Ventura en passant par l'inimitable Bernard Blier. Sans passage à vide, le film tient son suspense jusqu'au bout et reste un bel exemple du savoir-faire de Duvivier, même si l'on regrette quelque peu de ne pas y trouver l'audace et la férocité de ses meilleurs films, comme le puissant "Panique".

Ça, ça s'appelle un film. Un vrai. Du vrai cinéma. Une pléiade d'acteurs immortels, des dialogues savoureux, un scénario original et un bon suspense. Marie Octobre fait partie des films qui resteront à jamais dans l'histoire du cinéma.

Film superbe. Une palette d'acteurs incroyables, tous plus convaincants les uns que les autres, une tension psychologique alimentée par une succession de retournements de situation. Ce film est un Cluedo, mais ce n'est pas votre petite soeur et votre voisin qui sont vos compagnons de jeu mais Reggiani, Ventura, André Pousse, Blier, Danielle Darieux. Un film nuancé, beau, complexe, un huis clos comme il en existe peu. A voir !

 

Avec une telle distribution, on était en droit d'attendre un huis clos fort et spectaculaire; celui-ci se révèle assez décevant, non pas à cause d'acteurs qui prennent un certain plaisir à camper des personnages s'accusant à tour de rôle, mais plutôt à cause d'une écriture qui bégaye et qui donne l'impression que le film tourne en rond. Ce ne sont pas les dialogues qui posent problème mais un scénario finalement peu progressif, au point que les nombreux indices dévoilés paraissent interchangeables sur la durée. La tension dramatique, au lieu de monter en puissance, n'agit que par intermittence, dans ces moments où la mise en scène se fait plus inventive et filme les visages avec une réelle intensité. On suit cette histoire avec un certain détachement en se disant, au bout du compte, qu'elle était bien ficelée mais que le film, lui, était peu habité.

Le suspens est bien présent, le jeu des acteurs est excellent, mais, et c'est là que j'ai été gêné, au total ce film ressemble plus à une pièce de théâtre filmée qu'à du cinéma.

 

On a beau penser tout le bien qu’on veut de Julien Duvivier,« Marie-Octobre » n’est pas l’une des ses franches réussites. La mise en scène paresseuse et théâtrale de Duvivier qui se contente visuellement de résoudre une énigme revue et corrigée par Agatha Christie. Quand on se dit que juste un an plus tard la Nouvelle Vague commençait et que Jean-Luc Godard sortait le séminal « A bout de souffle », on comprend mieux alors l’immense fossé générationnel et l’envie des jeunes futurs cinéastes d’en découdre avec ce passé moribond.

 

 

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