CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  963 

 

 

n°963
 
" Cléo de 5 à 7 "

 

 

(1962)-(It,Fr)(1h30)  -      Drame   

 

Réal. :     Agnès Varda   

 

 

Acteurs:  C.Marchand, A.Bourseiller, D.Davray ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Franchement ce film m'a offert un beau voyage. L'idée de faire le film en temps réel ça peut être à double tranchant, parce qu'il va y avoir forcément des moments un peu plus lents, et il ne peut pas se passer des milliards de chose en 90min, on n'est pas dans 24h chrono. Et au final ça fonctionne à merveille. Voir un film nous proposer un trajet en taxi de 5min, où il ne se passe rien de spécial c'est génial. On est avec les personnages, on se balade, on se laisse porter, la caméra capte plein de petits moments, c'est jamais long. Le film m'a un peu énervé par moment car l’héroïne, bien que très belle et innocente joue un peu un enfant gâté, et il est dur d’éprouver de l'empathie pour elle. Du coup pendant un peu plus d'1H le film m'a laissé un peu sur ma faim, jusqu'à la rencontre avec Antoine. Et là le film est devenu sublime, il y a une vraie alchimie, on y croit, c'est poétique, Antoine Bourseiller est incroyable de douceur. Le trajet en bus est un merveilleux moment d'évasion. Et la fin est très touchante. Un peu énervant parfois au début, avec une fin sublime, c'est vraiment un film à voir.

Une nouvelle vague fraîche et délicate, où l'on ose encore prendre le temps de vivre, avec en prime le Paris d'avant la Tour Montparnasse. Beauté, futilité, chansonnette, sentimentalité, langue piquante, le cinéma au féminin, qui ne se prend pas au sérieux. Je suis touchée - à défaut d'être émue.

Un film qui a bien vieilli tout simplement parce que la poésie brute qu'il distillait en 1962 s'est bonifiée en nostalgie poétique aujourd'hui. La caméra qui scrute Paris tout au long de cette oeuvre y est pour quelque chose, à tel point qu'on se demande si Agnès Varda n'a pas fait la promotion de la ville. Car finalement le scénario est ultra plat, mais évidemment voulu, et les personnages secondaires. Il s'agissait surtout pour la réalisatrice de création. Nouvelle vague alors, vieille rengaine aujourd'hui ? Non. Il y a eu maturation, contrairement à d'autres oeuvres qui ont sombré dans le ringard. On se laissera donc bercer encore longtemps au fil des rues parisiennes en regardant ce film qui n'a pas eu le succès qu'il méritait, bien qu'il ne fût, à l'époque, pas non plus absolument boudé. Corinne Marchand est magnifique.

Avec Cléo de 5 à 7, Agnès Varda émerge de la nouvelle vague avec brillance. Son approche au féminin lui donne une portée plus profonde et plus large que celle de ses confrères et lui assure du même coup une meilleure postérité. Désolé messieurs☺. Elle emprunte pourtant la même avenue qu’eux, pour exprimer le mal être de sa génération, soit celle de l’errance. Plusieurs films de cette époque s’écrivent autour d’un personnage vivant une détresse passagère, déambulant et ne sachant pas où cela les mènera. Certains vont provoquer le destin (À bout de souffle, Classes tout risque) d’autres vont chercher le réconfort dans l’humour, l’amitié et l’amour. C’est le cas de Cléo, une chanteuse de métier qui entreprend une ballade angoissées de deux heures à travers les rues de Paris, convaincue que le médecin l’attend avec un diagnostic de cancer. La caméra la prend en filature saisissant autant ses états d’âme que le monde qui l’entoure. Paris est merveilleusement filmé, tout comme le peuple qui l’habite. La réalisatrice emprunte quelques procédés à la mode à ce moment-là, mais de manière très sobre. La scène d’ouverture en couleur, un close up repris en mitraille, des surtitres découpant l’histoire en treize chapitres faisant référence aux cartes de tarot tirées en levée de rideau. Pas d’effets gratuits, rien pour déranger le spectateur du cheminement de la protagoniste. À défaut d’être toujours juste, Corinne Marchand demeure crédible et intéressante à suivre. La musique et la présence de Michel Legrand contribuent à immortaliser l’œuvre.

 

"Cléo de 5 à 7" voit la vie d'une jeune femme basculer, car cette dernière attend ses résultats médicaux, avec la possible annonce d'un cancer. A partir de cette idée dramatique, Agnès Varda filme donc l'attente de la protagoniste avec beaucoup de platitude. En effet, on suit ce personnage de Cléo (très bien interprété par Corinne Marchand), avec un sentiment le plus souvent proche de l'indifférence. Pourtant, Varda ne ménage pas ses efforts. Elle multiplie les effets originaux de mise en scène, mais en vain. Ils n'apportent absolument rien au récit, qui ne gagne presque jamais en intensité. Si la dernière rencontre effectuée par la jeune femme est intéressante par ses dialogues et donc, par son dynamisme, elle a du mal à effacer un bilan général qui reste plus que mitigé. Dans le style de la "Nouvelle Vague", un film loin de marquer les esprits.

Autant Varda accroche vite avec son film qui ne perd pas de temps pour entrer dans le vif du sujet, pour présenter son héroïne, autant la chute abrupte et sans relief est une grosse déception. En conclusion je dirai que Cleo de 5 à 7 est avant tout un exercice de style, pas déplaisant certes, mais bien moins emballant que ce qu’il aurait pu être compte tenu du sujet. Sauvé par son esthétique très soignée et par quelques beaux moments qui parsèment l’ensemble plus mineur, un Varda à voir, mais pas mémorable.

Considéré comme le chef d'oeuvre de la réalisatrice, surfait comme tous les films de la Nouvelle Vague, Cleo de 5 à 7 possède néanmoins d'indéniables qualités. Bien entendu, il s'agit d'un film décousu, qui voit s'enchaîner différentes scènes. Certaines sont artificielles, mais d'autres recèlent d'une belle émotion, comme la fin du film. La conclusion est d'ailleurs maligne, la terreur de la mort s'évanouissant avec l'arrivée du diagnostic, qui présage pourtant une chimio éprouvante, mais qui brise l'incertitude si oppressante. Comme toujours dans ce mouvement, un certain nombre d'effets sont malvenus voire mal maîtrisés, mais l'ensemble dégage un charme certain, reconnaître les lieux de l'action aide à cela.

 

Voici donc le chef d'oeuvre d'Agnès Varda, l'un des films essentiels de la Nouvelle Vague, la pièce maîtresse du cinéma au féminin... Pour ma part, Cléo de 5 à 7 m'a laissé de marbre. Si le long métrage part d'un dispositif amusant ( celui d'avoir une durée similaire à l'intrigue : mais rien de très nouveau cependant ), l'histoire n'a pas grand-chose d'intéressant et se perd dans les futilités les plus insignifiantes. Sur le plan de l'interprétation, tout est surfait : l'actrice principale peine à nous procurer l'émotion, son jeu sonne proprement faux et creux. Par ailleurs, la photographie est d'une beauté tout à fait relative ( c'est à dire assez laide ): en effet, les décors naturels et les acteurs baignent dans un Noir et Blanc pisseux, aussi terne qu'un chewing-gum usagé. La musique de Michel Legrand, répétitive jusqu'à la saturation, est insupportable.

J’avouerai être passé complètement à côté de la dimension poétique du film et avoir trouvé la thématique de fond (un prétexte) particulièrement légère, niaise et chichiteuse. De plus, je regrette l’héritage qu’a pu avoir ce film aujourd’hui (involontairement certes), nous valant des légions de films français, portés aux nues au nom d’une soi-disant politique d’auteur, mais d’une vacuité déprimante et d’une bêtise insondable, rendant presque plus attrayant le divertissement.

Je trouve ce film déloyal. La fin est prévisible dès le départ (quand on se rend compte de l'optique de la réalisatrice dont on ne dira jamais assez la profonde bassesse). Révolutionnaire sans doute dans son utilisation du temps réel (mais c'est plus simple aussi niveau montage et remplit le métrage utilement et fait paraître intègre, non?). Je n'ai pas accroché au personnage de Cléo. Dans la vie rencontrer des gens c'est plus que passer le temps, c'est entrer dans une dimension dans laquelle le temps n'existe plus identiquement. Là tout se mélange et les rencontres sont purement utilitaires. Coup bas, gros succès.

 

 

 

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