CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  959 

 

 

n°959
 
" Bleeder "

 

 

(2016)-(Dan)(1h38)  -      Thriller, Drame   

 

Réal. :     Nicolas Winding  Refn   

 

 

Acteurs:  K.Bodnia, M.Mikkelsen, R.L. Andersson ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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La sortie de "Bleeder" permet de remettre de l’ordre dans l’œuvre morcelée de Refn, comme elle permet de lui redonner la place qui lui est due.

Refn fait peut-être l'un des cinémas masculins les plus sensibles et émotifs du cinéma contemporain.

Découvrir aujourd’hui son deuxième film, datant de 1999 et encore inédit sur les écrans français, c’est aussi revenir sur une période de sa filmographie durant laquelle le réalisateur rêvait encore de perpétuer l’histoire d’une contre culture héritée des années 1970.

Le metteur en scène est déjà reconnaissable dans une sophistication de l’image qui ne fera que (trop) s’amplifier et un art du montage percutant, à l’image d’un William Friedkin. Du solide.

"Bleeder" se caractérise par un mélange de précision naturaliste et d’emphase lyrique, d’âpreté sociale et de stylisation voyante, une approche documentaire et une violence de série B. C’est le portrait de quatre personnages tout autant que la description d’un déroulement fatal et horrible des événements. L’interprétation est remarquable.

Une certitude effleure aussitôt après avoir vu "Bleeder" : pour Nicolas Winding Refn, le cinéma tient du sacré, de la religion profane dont il serait l'un des prophètes.

La passion de Refn pour les couleurs vives, et notamment le rouge, est déjà bien présente. Sa mise en scène nerveuse secoue le public comme un bon ratier et le rend indulgent pour un scénario trop touffu. La naissance d’un auteur est évidente devant cette œuvre de jeunesse.

Ce drôle d'objet vaut surtout comme témoignage précoce des grandes lignes et obsessions d'une filmo travaillée par deux courants antagonistes : l'amour et la violence. Winding Refn y déploie une mise en scène ultra-réaliste, sèche, directe, rythmée par de violentes accélérations.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Nicolas Winding Refn, non content de traverser un moment de pur narcissisme dans sa filmographie, aurait tout eu à gagner en gardant la simplicité et l’efficacité dont il fait preuve dans Bleeder. Cinéaste de la marge au Danemark à l’époque, N.W.R ne s’était pas encore enfermé dans la course aux prouesses esthétiques et dans ses délires épileptiques. Tout en sobriété, le réalisateur nous plonge dans les dessous de Copenhague, un voyage plus autobiographique qu’autre chose. Film minimaliste et percutant, Bleeder est sans doute le chef d’oeuvre caché de l’artiste N.W.R.

Quelle claque ! Effectivement le film ne conviendra pas forcément à tout le monde, mais pour les amoureux de la trilogie Pusher dont je fais partie, ce film est un immense réservoir d'idées géniales. L'humour (quand ce n'est pas le rire aux éclats) et la violence se côtoient volontiers dans un style punk métal moderne qui pourrait faire pâlir Quentin Tarantino. Une belle brochette d'acteurs dont les 2 principaux ont depuis fait leur trou dans le cinéma.

Fascinant, le film méconnu de NWR est magistral. Après Pusher, place à Bleeder. Puissant, violent et habile, le film reste à la hauteur de son réalisateur, c'est à dire, un grand film.

Le film m'a scotché par sa sensibilité , et son rapport direct avec le spectateur . Le ton réaliste permet de donner un élan poétique à travers la violence sourde qui est parfaitement retranscrite à l'écran par une camera et une direction tout en finesse des mouvements. A noter que les musiques sont aussi sublimes .

Refn a un talent fou pour ce qui est de filmer dans le registre de la violence et du malsain au travers de personnages et d'histoires on ne peut plus banales. Typique du réalisateur, dans la veine de Pusher, avec cependant un concept encore plus malsain et délirant, ce à quoi je ne m'attendais pas du tout.

Bleeder de Nicolas Winding Refn s'impose comme un nouvel électrochoc dans la filmographie du réalisateur. Véritable fable au style pourtant très impersonnel, le film fait preuve d'un réalisme et d'une profondeur remarquable. Dans le sillage de Pusher 2, Bleeder aborde avec encore plus de spontanéité et d'émotion cette description de la monotonie urbaine, compensée tantôt par l'évasion (Lenny, le personnage interprété par Mads Mikkelsen est passionné de cinéma) tantôt dans la haine, la violence et le dégoût (Leo, sous les traits de Kim Bodnia, écoeuré par l'ennui et la violence au quotidien se fascine rapidement pour le mal). Acteurs impeccables puisque l'on y retrouve les gueules des trois Pusher, accompagnés par de nouveaux interprètes, tous plus talentueux les uns que les autres. Encore un immense film pour Refn, qui s'affirme comme l'un des cinéastes les plus admirables de sa génération.

 

Le film a des hauts et des bas mais Refn sait assurer quelques petites décharges aux moments opportuns pour maintenir l'intérêt. Bon faut pas pousser hein, on est quand même loin des incroyables sursauts de Drive, avec qui Bleeder partage au passage une obsession du réalisateur : la mise en scène d'un homme qui se fait violent et sauvage lorsqu'il se sent acculé (thème également central dans Pusher - pauvre Kim Bodnia, il en prend décidément plein la gueule !). Bleeder est également, via le personnage d'un très bon Mikkelsen, l'occasion pour Winding Refn d'offir une jolie déclinaison du cinéphile, sans doute en grande partie calquée sur sa propre obsession pour le 7ème art. Bref, un petit film réaliste et simple, mais aussi une oeuvre très personnelle. Agréable en tout cas.

Mouef mouef mouef, film inégal qui dégage une ambiance un peu trop glauque, propice à la violence : je n'aime pas les scènes avec le personnage principal qui est un bel enfoiré qui ne dégage aucune sympathie et hélas le film est centré sur le lui et c'est la partie la moins intéressante (mais rien d'étonnant à ce que NWR favorise cette partie du film). Mais par contre je trouve les scènes entre Lenny le timide cinéphile et Léa plutôt intéressante (en opposition à toutes violences), jolie et poétique à leur façon. De même que les dialogues de sourds par moment et qui font preuve de minimalisme. Niveau casting, je ne retient que la performance de Mads Mikkelsen qui est encore une fois très bon. Donc globalement, ce film ne m'a vraiment pas emballé.

 

Une très grosse déception... J'attendais vraiment de voir ce film après avoir adoré la trilogie Pusher. Je m'attendais à voir un film surprenant, et c'est le cas c'est vrai, mais le scénario est assez baclé, les personnages secondaires sont franchement inutiles. L'histoire de Lenny m'est apparue complètement hors sujet car elle ne relève d'aucune utilité pour l'intrigue principale. Et puis les scènes manquent de liant, le cheminement qui mène Léo vers la folie n'est pas bien mené du tout. Bref, déception.

Un Refn ou Mads Mikkelsen joue un autiste, travail dans un vidéoclub et cinéphile puis fan de Bruce Lee, il va rencontrer le personnage de la touchante Liv Corfixen (femme du réalisateur dans la vraie vie), voilà le seul intérêt. Le reste est malheureusement inconsistant avec un final bien décevant, sans oublier une scène de fausse mise à mort complètement minable (hé oui cela arrive même à Refn).

 

 

 

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