CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  936 

 

 

n°936
 
" La vie domestique "

 

 

(2013)-(Fr)(1h33)  -      Drame   

 

Réal. :     Isabelle Czajka  

 

 

Acteurs:  E.Devos, J.Ferrier, N.Régnier ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

 
 
 
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Amusant souvent et émouvant pourtant, jamais triste et toujours captivant, "La Vie domestique", servi par des interprètes impeccables, est l'oeuvre d'une cinéaste talentueuse, dont la modestie apparente et la discrétion font aussi le prix.

Le portrait atrocement lucide, empathique et drôle d'une aliénation qui piège les générations. La mise en scène, fluide et épanouie, accompagne l'acte de résistance de Juliette à cet engluement subi.

Un film fort, à l’ambiance oppressante.

L'histoire de cette mère qui se morfond dans une banlieue cossue éclaire avec justesse les logiques insidieuses pesant encore sur les femmes.

Sur ces bourgeoises un peu vaines, Isabelle Czajka pose un regard souvent féroce (on sourit beaucoup), mais toujours complice : elle n'en fait pas les figurines d'un soap opera à la "Desperate Housewives", mais des êtres à la Virginia Woolf, cernés par l'inconsistance et leur inutilité.

Entre empathie et cynisme, la frontière est parfois floue. Si cette étude de mœurs sonne juste, sa reconstitution sent le factice.  Sauvé par son humour douloureux, le film garde une sorte de distance qui fait que l’on glisse sur cette "Vie domestique" sans y adhérer.

Dommage que cette chronique clinique baigne dans une ambiance irréelle. Reste l'impeccable Emmanuelle Devos, qui donne de la chair à ce film désincarné.

À l’instar de l’héroïne, on s’ennuie ferme dans ce film qui se noie dans une espèce de torpeur irréversible.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Hormis des dialogues un peu trop fournis et qui en disent trop plutôt que de laisser l'occasion au spectateur d’interpréter et de comprendre les choses, le film brille par la finesse de son constat sociologique. Les actrices sont tour à tour attachantes, énervantes, fascinantes, mais toujours véritablement crédibles, même si certains détracteurs diront qu'elles ne représentent pas toutes les femmes de notre société contemporaine. La remarque est tout à fait juste, mais "La Vie Domestique" n'a pas volonté de délivrer un message universel, c'est juste l'observation d'un microcosme banlieusard aisé et consumériste, derrière lequel se dessine un machisme et un paternalisme oppressants. On pense inévitablement à "Desperate Housewives", le côté glamour et espiègle en moins. Juste comme la réalité en somme...

Tableau social, peinture d'une époque, le film nous raconte une journée de femmes dans la quarantaine, (trentaine ?), des amies lucides sur le monde et sur elles mêmes...... Des problèmes de travail, des relations de couple émoussées, je trouve le titre très juste et en parfait accord avec le contenu du film.... Le jeu d'acteurs est convaincant (Emmanuelle Devos met beaucoup de sensibilité dans ses expressions, Natacha Régnier, un peu plus neutre, Hélène Noguerra, pertinente dans ses interventions, Julie Ferrier, brillante) et je dois dire que les dialogues ont une acuité plus profonde en seconde lecture... ( école, proviseur ('Laurent Poitrenaux), salle des profs, cours devant de jeunes élèves trop naturelles, repas de famille le film parle de tout et de rien mais avec précision, il y a même un sinistre infanticide, en écho avec une actualité douloureuse)...... Techniquement le film est de qualité ( il manque hélas de musique) et avec une lumière et une caméra sans aucune agressivité....Bref un regard sur notre société plutôt pertinent et intelligent.

Finalement ce film est une belle satire de cette vie à priori dorée dans un lotissement de cadres de la banlieue parisienne, la famille modèle avec sa maison individuelle, le monospace et les deux enfants, et la femme au foyer attendant son mari, qui forcément lui a un métier intéressant, misogyne, parfois un peu raciste, souvent maladroit, ce film met mal à l'aise par cette ambiance qui n'en finit pas, sans même une fin, on a envie qu'elle balance tout, et ses voisines toutes pareilles, avec leurs maris qui, lorsqu'ils sont invités, étalent leur réussite professionnelle, alors qu'à côté des drames se jouent, un beau film, bien joué, bien filmé, qui laisse un goût amer, "comme une réunion de copropriétaires".

Film désespéré sur les vies insipides où l'on a tout mais où l'on manque de l'essentiel. La recherche absolue du confort, au détriment du sel de la vie. Emmanuelle Devos regarde par la fenêtre deux jeunes gens, qui vont s'aimer dans des conditions précaires, et elle les envie. Sa vie rangée l'ennuie. Qui ne ressentirait pas la même chose? Marie Christine Barrault nous délivre une scène magique sur la vie qui passe et que l'on gâche. Après L'Année suivante, oeuvre désenchantée sur l'adolescence, Isabelle Czajka nous offre un second chef d'oeuvre qui doit nous donner envie de vivre. Un film... essentiel.

 

Blues chez les Bobos. Le plus troublant, c’est qu’on a l’impression qu’il ne se passe rien et c’est justement le sujet du film. Emmanuelle Devos s’ennuie et le quotidien lui pèse. Elle rêve d’une vie différente, cette actrice est magnifique elle exprime toutes ses émotions par le regard, elle est magique. Julie Ferrier est Betty, plus amusante mais elle est déçue par sa vie de couple. Natacha Régnier enceinte jusqu’aux yeux, est fatiguée, on sent la dépression qui gagne du terrain. Héléna Noguerra est belle et futile mais sa vie de mère au foyer ne semble pas l’épanouir. On s’ennuie avec elles finalement. Marie-Christine Barrault est la mère de Juliette, lors d’une conversation avec sa fille, elle résume l’essentiel, ses vies passés à attendre autre chose, le temps fait son œuvre et il est déjà trop tard. Drôle de film où tout est suggéré, avec un fil conducteur : la disparition d’une gamine de deux ans. un message qui nous rappelle la vraie misère. Il y a une deuxième écriture dans ce film c’est l’inaptitude au bonheur et la difficulté d’être une mère. Film un poil ennuyeux mais intéressant.

On s'ennuie un peu à accompagner ces femmes de la petite bourgeoisie de la banlieue parisienne, qui s'ennuient beaucoup dans leurs vies minuscules. Et oui, semble découvrir la réalisatrice, la vie qu'on vit n'est pas souvent celle qu'on a rêvée à l'adolescence. Grand message! Un peu d'humour, quelques maladresses, une poignée de caricatures, beaucoup de simplisme...Il manque à ce film un soupçon de finesse dans le scénario et le parti de parier sur l'intelligence du spectateur. Emmanuel Devos campe plutôt bien ce personnage mi-falot, mi révolté de femme à mi-chemin de la vie. Elle sauve quand même le film de la caricature.

 

Il y a du savoir-faire, il y a une manière de tenir la caméra et capter les lumières à la Todd Field (Little Children). Mais la comparaison s'arrête là, le film ici n'arrive jamais à donner corps à ce vide, à ces existences poreuses, La vie domestique, c'est un truc désincarné et osseux et vaguement laid qui se promène, boiteux, tout le long de la corniche. Le vide peut être filmé autrement que par le vide. Les hommes peuvent être filmés autrement qu'en caricatures d'eux-mêmes. Ca commence comme une série qui ne débute jamais vraiment. Sans humour, sans peine, sans tristesse, sans intelligence, sans tension, sans suspense. Sans enjeu. On le voit. On l'oublie. Parce qu'il n'y a rien de plus que les gens que vous rencontrez, parce qu'il n'y a rien de plus qu'une journée que vous passez à faire les courses ou à aller chez le coiffeur.

Lamentables ces petites bourgeoises qui se regardent le nombril et se plaignent de leur vie dorée. Si comme mes collègues infirmières, elles se levaient à 5h00 pour embaucher à 6h00 dans un service hospitalier ou l’inconfort et la douleur dans tous les sens du mot, existe réellement, elles auraient beaucoup moins le temps de se lamenter sur leur sort et se poseraient probablement moins de questions !!!!!!!!

L'ennui des personnages mis en scène...Pour montrer que les personnages s'ennuient, on les montre s'ennuyer. Du coup, on s'ennuie aussi.

 

 

 

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