CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche   93  

 

 

 

n°93
 
 

 

" Le premier homme "

 

 

( 2011 )(Fr,Alg,It)-( 1h41 )  -    Drame

 

Réal. :     Giani Amelio

 

 

Acteurs  :  J.Gamblin, ...  

  

 

 
  Critiques Presse

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Gianni Amelio adapte avec beaucoup de sensibilité le livre posthume d'Albert Camus (...) et rend admirablement les déchirements d'une Algérie où amis d'autrefois sont devenus ennemis. Porté par des interprètes formidables de chaleur et de justesse et par une mise en scène vibrante d'empathie, "Le Premier Homme" est un bel hommage à la douleur des deux camps.

 

Le long-métrage de Gianni Amelio souffre d'une réalisation par trop appliquée, comme paralysée par le respect dû à son sujet mais Jacques Gamblin campe superbement le personnage de Jacques Cormery dans un mélange touchant de simplicité, de cordialité et de tourments tus. Denis Podalydès excelle aussi dans le rôle de l'instituteur humaniste.

De nombreuses scènes fleurent bon la reconstitution historique consciencieuse, au point de retirer au long-métrage une grande part de spontanéité. C'est d'autant plus dommage que le point de vue du réalisateur sur les évènements d'Algérie est vraiment pertinent.

Une reconstitution appliquée et un peu trop sage, mais portée par la prestation émouvante de Jacques Gamblin.

Voilà matière à des portraits réussis, les comédiens apportant à la fois une sensibilité et une force à même de faire d'eux les figures marquantes de toute une vie. Le personnage de l'enfant, futur écrivain, convainc hélas moins, mélange de charme simplifié et d'opacité parfois frustrante.

Amelio adapte le dernier roman inachevé : le résultat est compassé et scolaire. Mais les acteurs sont excellents.

 

Malgré l'implication évidente d'un Podalydès et dans une moindre mesure de Gamblin, le film peine à porter à l'écran le roman inachevé et autobiographique d'Albert Camus dont on doute que Gianni Amelio en ait saisi toutes les ramifications historiques et littéraires.

Le film de Gianni Amelio suit à la lettre les préceptes les plus désuets de la mise en images. Lumière impeccable, interprétation compassée, musique de bon goût donnent au moins envie de revenir au texte, sans parvenir à prendre un sens sur l'écran.

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

 J'aime l'oeuvre d'Albert Camus, je n'avais pas aimé son dernier roman inachevé dont est tiré ce film et voilà que grâce à cette adaptation, j'ai découvert ce qu'aurait pu être un grand livre. Le réalisateur a su parfaitement traduire ce qu'est la misère simple, brut, sans fard ni concession, le poids des silences de ceux qui souffrent et continuent à vivre pourtant, la dureté des gestes quand bien même sont ils justes comme pour ne pas tricher avec le monde, comme pour garder l'estime de soi, première et unique richesse, et enfin la réalité niée par les idéologies que le peuple algérien était bien composée de deux communauté qui aurait pu vivre ensemble. Un film sincère et sensible.

J'ai découvert ce film en avant-première, il m'a emporté. Les images sont superbes, les interpètes sont justes et le sujet bien traité. Il retrace notamment l'enfance de Camus en Algérie et la portée de ce film réside dans une phrase que l'on retrouve d'ailleurs dans la bande-annonce : "l'enfant porte en germe l'homme qu'il deviendra". Pour moi, tout est dit... Bref, un film humaniste qui m'a beaucoup touché et j'ai l'impression que je n'ai pas été la seule au vue de la discussion qui s'en est suivie. Je vous encourage vivement à voir ce film, une belle leçon de cinéma (et d'histoire) en toute simplicité!

Les choix du réalisateur, Gianni Amelio, sont entièrement au service de l'oeuvre écrite. La lenteur précise des images, les temps de parole distillés, qui ne prennent que plus de force lorsque l'on reconnait les mots de Camus. Ensuite les acteurs, parfaitement justes dans leur rôle. Bien sûr on apprécie Jacques Gamblin, il nous donne une version humble et mesurée d'un Camus auto-romancé. Il y a surtout le petit Nino Jouglet, touchant de vérité dans son enfance. Les critiques ne le soulignent pas assez. Ce bel ensemble est à voir, peut-être même à revoir.

 

 

La quête d'un homme sur ses racines et sur ce père qu'il n'a pas connu en plein conflit franco/algérien flash back mettant en scène un jeune acteur que j'ai trouvé pas mal. Gamblin impeccable comme à son habitude. Le seul point négatif est la lenteur de ce film.

Du roman posthume et autobiographique d'Albert Camus, Gianni Amelio a tiré un film scolaire et appliqué. S'il rend hommage au personnage de l'écrivain, forgé par ses années d'enfance, Le premier homme ne parvient jamais à rendre compte de la complexité du drame algérien. D'où vient cette fadeur qui imprègne le film ? L'absence de prise de risques, la peur de trahir le livre, la reconstitution ripolinée de l'Alger de 1957 ? Gamblin et Podalydès ne sont pas à blâmer, ils donnent une humanité et une humilité qui touchent. Mais sans jamais réussir à transcender un film qui reste obstinément dans les clous.

Du livre au film il y a toujours une distance infranchissable. Ici comme pour d'autres. Cette oeuvre force un peu trop sur le nostalgique. Cela plaira ou pas au spectateur. Camus, finalement représente le citoyen algérien non arabe ou pied-noir qui va être floué, puis parfois montré du doigt, puis abandonné à son sort. La différence entre Camus-Cormery et les autres c'est que Camus croyait en une Algérie consensuelle, pas forcément indépendante, mais libre. Ce qui n'était qu'une illusion. Mais ceci est une autre histoire. A voir ou pas.

 

Ce film est totalement raté! C'est une transcription en images d'un texte mais ça n'a rien de cinématographique, c'est d'une lenteur à mourir, un jeu d'acteurs figé comme rarement, on se demande comment on peut être aussi peu naturel, ce qui n'est pas un problème chez Rohmer mais qui là devient très gênant. Reconstitution historique du début de la guerre d'Algérie qui semble soignée (mais je n'y étais pas!). Pour le reste, une méditation autobiographique sur cette position impossible de Camus dans son pays, l'Algérie, qui change violemment, mais tout cela est d'une lourdeur et d'une froideur assez incroyables pour un tel sujet.

Lente, froide, impersonnelle, cette adaptation est oubliée aussitôt son visionnage terminé. Si Jacques Gamblin est toujours impeccable, son jeune homologue Nino Jouglet est mal dirigé et les flash-back en pâtissent.

 

 

 

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