CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  899 

 

 

n°899
 
" Trois couleurs - Bleu "

 

 

(1993)-(Sui,Pol,Fr)(1h40)  -      Drame   

 

Réal. :     Krzysztof Kieslowski   

 

 

Acteurs:  J.Binoche, H.Vincent, P.Volter ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Trois couleurs : bleu est un film magnifique. Krzysztof Kiesloski y illustre une des trois valeurs républicaine, la liberté, à travers un personnage, Julie, qui perd son mari et sa fille dans un accident de voiture. Après avoir fui la vie et être devenue l'ombre d'elle même, Julie prend conscience que la vie -sa liberté- continue. Doit-elle s'en accommoder ? Trois couleurs : bleu est un film à la fois teinté d'un grand pessimisme et porteur d'un optimisme sans faille, puisque Julie, bien que confrontée à un terrible traumatisme, prend à nouveau sa vie en main. Elle découvre ça et là, des traces du passé (une sucette, un homme à la flûte, l'amante de son mari, le ventre rond de celle-ci), et s'y ouvre progressivement. Sur un plan esthétique, le film est superbement cadré et réalisé. L'interprétation de Juliette Binoche est impeccable, comme souvent. Trois couleurs : bleu est un film a voir absolument.

Je crois que je préfère la beauté âpre et rude du "Décalogue". Pourtant, "Bleu" fait partie de ces films qui laissent des traces profondes. Est-ce sa lumière (si douce), sa musique (extraordinaire), ou le jeu tellement juste de Juliette Binoche ? Peut-être l'ensemble. Peut-être parce que ce film traite d'une question essentielle : la liberté, celle de vivre et d'aimer. Peut-être, aussi, sûrement, sans doute, car je suis comme Julie. Veuve. La trentaine. Larguée dans une vie sans horizon. Certes, ce film a parfois une beauté trop léchée et des envolées musicales pompeuses. Qu'importe. Il prend aux tripes. "Si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien". C'est ce que chantent, à la toute fin, les chœurs de Preisner. Et maintenant mon petit cœur de veuve.

Il y a au moins deux bonnes raisons de voir ce très beau film. D'une part la rencontre entre l'une actrices les plus photogéniques avec l'un des duos Réalisateur-Chef Opérateur les plus doués pour la photogénie, rencontre qui tient toutes ses promesses en nous offrant des images envoutantes. D'autre part une réalisation véritablement expérimentale de Kieslowski : un montage surprenant et inventif, et aussi cette façon paradoxale de mettre en évidence les émotions interiorisées du personnage principal par l'utilisation de focus sur des détails a priori complètement anecdotiques. D'un point de vue formel, c'est extrèmement séduisant car cela marche. Dans la pratique, cela peut laisser par moments le spectateur un peu "hors jeu", mais dans l'ensemble c'est tout simplement émouvant, et même quelques fois carrément déchirant.

Très beau film où Binoche montre l'étendu de son talent, elle réussit à dévorer l'écran sans dire un mot… le film envoûte durant toute sa durée, il est impossible à décrire. Je ne me ferai pas prié pour voir la suite de la trilogie.

 

Un film un brin intello, tout en en petites touches où semble-t'il chaque détail compte, depuis l'ombre de tasse à café à toutes ces teintes bleues qui soulignent de-ci de-là certains plans ou certaines émotions de l'héroïne. Juliette Binoche semble très à l'aise dans ce rôle de survivante d'un accident qui a emporté sa fille et son mari, et qui arrive petit à petit à se recontruire en acceptant des vérités qu'elle découvre sur son mari et qu'elles n'avaient pas soupconnées avant sa mort. Jolie musique en particulier lors des transitions

Premier volet de la trilogie de Krzysztof Kieslowski "Bleu" évoque la liberté, celle d'entreprendre le deuil comme on le souhaite. Le bleu est bien sûr la couleur prédominante de l'ensemble dont la mise en scène est ambitieuse dans son esthétisme, mais cette qualité devient vite un défaut quand elle voile entièrement l'émotion qu'aurait pu dégager ce film, surtout que l'interprétation de Juliette Binoche est très belle.

Bleu fait partie des films qui se rapprochent le plus de l'art: Ici l'emotion prend toute la place, la forme passe avant tout. Alors oui l'interprétation est bouleversante, oui les parti pris de mise en scène sont réussis, oui la bande son est très belle, mais à trop contempler son sujet, Kieslowski finit par ne pas l'aborder. Ainsi au bout d'une heure et demi on se dit: mais de quoi il nous a parlé exactement? Car voir juliette binoche bien jouer ne suffit pas à oublier qu'elle n'a pas de rôle.

 

Kieslowski livre avec Bleu le premier volet d'une trilogie visuellement très étudiée, trilogie capable de nous réserver quelques jolies éclats mais qui reste à mon sens incroyablement empruntée de part et d'autre. Le fait est que le cinéaste possède une réelle maîtrise des figures de style cinématographiques, peuplant son long métrage de procédés formels à n'en plus finir... Seulement voilà : à trop vouloir donner un sens à chaque plan, à trop vouloir intellectualiser chaque raccord et distancier chaque effet sonore Kieslowski rend son film particulièrement laborieux à regarder, surcodant son montage et manucurant sa lumière afin de rapporter sa matière théorique à l'intitulé. A défaut d'être lyrique ce Bleu témoigne d'un effort esthétique difficilement discutable, bien qu'il soit totalement poseur et hypertrophié. Original parce qu'il doit l'être, somptueux parce que le bleu est de tous les instants, intelligent parce que la mise en scène le démontre, Bleu n'est rien d'autre qu'un monochrome replié sur lui même et qui s'auto-contemple. Juliette Binoche est quant à elle mal dirigée bien que toujours aussi cinégénique.

Un drame anti-raciste-sexiste pas touchant et plein de maladresse. Julie est si énervante que par moment on a peine à ne pas péter un câble. En un mot: navrant!

Comment dire... L'ennui a une couleur, l'ennui est bleu. Juliette Binoche est distante, elle doit penser à son prochain film. Ses trop rares sourires percent l'écran comme un projecteur percerait l'obscurité de la salle de cinéma. Quant à l'obscurité de l'histoire, la langueur, la pesanteur des dialogues, il faudrait bien plus qu'un projecteur pour y mettre un peu de lumière et de vie, il faudrait un scénario, et que quelque chose se passe. Alors oui, Juliette Binoche dans ce film vit l'enfer et en revient, et encore, on est même pas sûr, mais la beauté des images, le pompeux de la musique qui pour se vouloir grande se fait lourde, caricaturale, et pesante, ne font qu'accompagner l'ennui des acteurs, et le notre...

Réalisateur aujourd'hui au purgatoire mais à l'époque très surestimé, Kieslowski n'a fait qu'enfiler des clichés sur la condition humaine dans son oeuvre, inspirés par un catholicisme bon teint. Ce n'est que de l'humanisme de pacotille pour spectateurs peu exigents et lecteurs de Télérama. On se souvient également que la photographie (tout est bleu! quelle idée de mise en scène !!) et la musique étaient absolument terrifiantes. On trouvera une inspiration chrétienne plus exigente dans l'oeuvre de Rohmer.

 

 

 

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