CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  896 

 

 

n°896
 
" Utu "

 

 

(1984)-(N.Zel)(1h57)  -      Drame, Guerre  

 

Réal. :     Geoff Murphy   

 

 

Acteurs:  A.Wallace, M.Mita, B.Lawrence ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Le mois de mars est riche en sorties alléchantes mais il se pourrait bien que le meilleur film à voir en salles ce mois-ci soit "Utu", une réalisation de Geoff Murphy datant de 1983. Une ressortie donc, à découvrir sur grand écran dès le 29 mars dans une version Redux restaurée, coupée d'une dizaine de minutes par rapport à la version cinéma de l'époque pour rendre le film plus efficace. "Utu", bien que relativement méconnu de nos jours, rencontra un vif succès lors de sa sortie. Plus grosse production néo-zélandaise de l'époque (3 millions de dollars de budget ce qui en ferait environ 30 millions aujourd'hui), sélectionnée à Cannes et louée par Starfix en France. Un choc tombé dans l'oubli mais tout de même suffisamment diffusé à la télévision maorie pour que le chef-opérateur du film, consterné par l'état de la copie, appelle Geoff Murphy pour qu'ils puissent restaurer le film. Grand bien leur en a pris.

Le film fait penser tout d'abord à 'Danse avec les loups' pour sa dimension spatiale immense, ses paysages magnifiques. Mais rapidement, on revient sur une terre bien plus cruelle que 'Danse avec les loups'. L'ambience tourne alors à l'hécatombe façon 'La chute du faucon noir', et où 'Danse avec les loups' donne dans le lyrisme et l'héroïsme grandiloquent, 'Utu' n'est qu'un documentaire très cru sur l'histoire de l'invasion d'un pays. Les personnages sont mélancoliques, l'histoire est captivante, un film comme l'on aimerais en voir plus souvent. Peut être le dernier film d'auteur de Geoff Murphy avant qu'il ne donne dans le 'commercial' (Forteresse 2, Le pic de dante, Piège à haute vitesse, ...)

Ce qui frappe en découvrant Utu c’est l’atmosphère unique d’une Nouvelle-Zélande à la fin du XIXe siècle où la beauté des paysages abrite une violence sourde entre deux peuples, l’un colon et l’autre indigène. Le métrage se fonde sur la diffusion de la vengeance, utu ou vendetta selon la langue mais aux motivations similaires : un acte barbare touche une famille ou un être et entraîne la volonté de réparer l’honneur, au risque de déclencher, chez celui qui en subira la réparation, le besoin de se venger à son tour. Utu devient aussitôt une longue traque frappée du sceau de l’inertie puisque les camps en présence deviendront tour à tour chasseur ou proie, vainqueur ou perdant ; les protagonistes, d’ailleurs incarnés de manière impériale par d’excellents acteurs, portent cette dualité heureusement résolue – pour un temps – par un très beau final qui appelle à la réconciliation des peuples et l’apaisement des conflits sans adopter de ton philosophique ou moralisateur. C’est toute la force d’Utu, dire beaucoup en recourant à la brutalité de l’image, parvenir à une harmonie dans le brassage des cultures et de leur langue. Une œuvre âpre et magnifique à la fois, violente et poétique, également merveilleusement restaurée, ce qui accroît davantage encore le plaisir d’un visionnage plus que nécessaire.

Étonnant film, tout juste restauré, à peine sorti en salles, en disparaît ce soir. Quel dommage. Ce film de 1983, dont le premier assistant réalisateur est Lee Tamaori, est un film de vengeance comme seront beaucoup de films de Lee. Pour autant, ce film est extraordinaire à tous points de vue : à la fois un film (historique) de vengeance, un film de tactique militaire, un film fratricide aussi : ceux qui se battent on l'air frères alors que certains sont blancs et d'autres aborigènes, maoris, et parlent tous, à l'exception des gradés, aussi bien anglais que la langue maori ! Sans oublier, l'humour bien sûr, nous sommes dans un film anglais, tout de même, qui se niche dans les scènes les plus étonnantes. La scène finale est un sommet de tribunal militaire, puissante, interrogeant l'esprit de justice, la fraternité, la magie maorie. Ce film est inoubliable.

 

C’est un film qui 35 ans après ressort des placards, avec une remise à niveau sur le montage et un dépoussiérage technique qui le rend peut-être encore plus captivant. A travers l’histoire d’un rebelle maori qui pour venger le massacre de son village déserte l’armée régulière britannique (elle a entrepris de conquérir la Nouvelle-Zélande) et prend la tête de la rébellion. Un western d’un autre âge mené par un cinéaste très habile sur la reconstitution des combats quand la sauvagerie s’inscrit dans un décor souvent paradisiaque. Avec un personnage principal, joué par un comédien amateur : Anzac Wallace, bluffant !

 

Même s’il est le premier néo-zélandais à être sélectionné à Cannes, il n’empêche qu’il est loin d’être aussi ample et passionnant que « Danse avec les loups » à qui on le compare forcément. La vengeance se distille tout au long du film avec son lot de violence mais on voit vite pointer l’ennui.

Quelle affaire ! Il m'a fallu une cinémathèque à Tours pour faire connaissance de ce film. Pour ceux qui aiment la baston et l'humour noire sur la religion vous serez servi. Pour les autres passez votre chemin, pas grand chose à retenir même pas de paysages Néo-Zélandais dont le film aurait dû faire la part belle, histoire de marquer davantage l'opposition méchants anglais/gentils néo zélandais. Une déception même si je n'en attendais rien !

Je dois confesser une grande déception à la découverte de cette pépite méconnue. La faute sans doute à l’époque où il a été tourné. 1983, c’est "Le Retour du Jedi", "L’Étoffe des héros", "Tchao Pantin" et "Scarface". Des œuvres, je l’admets volontiers, que nous avions en leur temps vues et aimées. Mais des œuvres qui ont mal vieilli. En ces temps là, les films sont longs, lents, horriblement mal éclairés. "Utu" ne fait pas exception. Pendant près de deux heures, c’est une succession vite monotone de combats mal filmés. Les paysages grandioses de la Nouvelle Zélande, que Peter Jackson allait rendre mondialement célèbres en en faisant l’arrière-plan du Seigneur des anneaux vingt ans plus tard, sont gris et pluvieux. Même les personnages de Te Wheke, qui retourne contre le colon la violence exercée contre ses compatriotes, ou de Wiremu, qui préfère construire une relation apaisée avec les Britanniques plutôt que de nourrir un combat stérile, n’émeuvent pas.

 

 

 

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