CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  893 

 

 

n°893
 
" La Voce della Luna "

 

 

(1990)-(Fr,It)(2h00)  -      Comédie dramatique   

 

Réal. :     Federico Fellini   

 

 

Acteurs:  Paolo Villagio, R.Benigni, Sim, N.Ottaviani, M.Tomasi ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Incommensurable chef-d'oeuvre, comble de l'art et de l'expression fellinienne. Toute son oeuvre y est présente, toute sa morale, toute sa vision. Il me semble difficile de pouvoir apprécier tout le génie fellinien, sans en voir ici une forme renouvelée, à la foi moderne et d'une richesse expressive intemporelle.

Plus qu'un conte moderne, c'est une poésie filmée... plus que ça c'est le testament d'un immense artiste ! Fellini est l'un des plus grand cinéaste du cinéma mondial, avec ce film, il nous le montre une fois de plus !

J'avais pour l'instant une mauvaise idée de l'ouvrage de Fellini. "Et vogue le navire" m'avait paru odieusement prétentieux et "Le Casanova" m'avait paru inutilement pédant et abscons. Heureusement cette "Voix de la Lune" me donne une meilleure image de ce qu'est Fellini. "La Voix de la Lune", titre ( et oeuvre ) poétique, parle de la Femme, des femmes en générale. Sans pour autant les filmer dans leur grâce, Fellini les décrit avec charme et poésie par le truchement du jeu de Benigni. Le clown italien ( qui se donne ici des airs d'auguste ) interpréte là l'un de ses plus beaux rôles, avec "La Vie est belle". L'oeuvre de Fellini parle aussi de l'Amour. Un Amour empreint de folie, comme si aimer rimait avec perdre contact avec le réel ( n'est-ce pas ça en fin de compte ? ). Rempli d'une poésie que l'on ne trouve que dans les films d'auteurs, cette oeuvre de fin de carrière grave définitivement l'univers de Fellini dans la folie et la démance. Les personnages sont tous envoûtés par une douce folie se manifestant par la danse ou par la blancheur de leur teint. L'oeuvre demeure indéniablement doté d'une véritable âme. Fellini prend soin de créer un "univers" bien spécifique, si spécifique qu'il nous arrive de ne pas comprendre certains instants. Et c'est cette écart creusé entre le maître ( Fellini ) et les disciples ( les spectateurs ) qui participe à la folie du film et à sa poésie naïve mais si bien maîtrisé.

 

Un week-end en amoureuse à venise, un mois avec Oscar Goldman, découvrir l'antartique avec ceux qui restent ou un vieux un peu gaga avec un clébard totalement abruti: De toute façon Fellini a peu vieilli.

 

C'est certain : c'est fellinien. Très fellinien. Trop fellinien...A trop vouloir miser sur une esthétique ripolinée, le grand Fellini sombre dans la vacuité, et même la médiocrité ( n'ayons pas peur de le dire ). Son ultime film est totalement décousu, car le réel y est incorporé à l'imaginaire sans la moindre vergogne. Où est passé le génie et la pudeur d'un film comme Il Bidone ? De plus, la musique de Nicola Piovani ( également compositeur de la musique de La Vie est Belle de Benigni ) est décevante ( n'est pas Nino Rota qui veut... ). Ce testament contestable m'apparaît comme une faible et grosse machine qui tourne à vide, marque de l'épuisement du maître du néoréalisme. N'ayant pas vu des films comme La Dolce Vita ou Amarcord ( qu'il me tarde de voir ), je ne peux pas véritablement comparer La Voce Della Luna au reste de l'oeuvre de Fellinni. Je dirais simplement : quel dommage de gâcher son talent au service d'un film quelconque, qui ne cesse de passer du coq à l'âne et qui s'enlise dans les marécages du kitsch ?

Malheureusement la carrière de Federico Fellini s'achève d'une bien triste manière! «La Voce della Luna» fait piètre figure au regard de sa prodigieuse filmographie, et si l'on sentait une perte d'inspiration poindre chez le cinéaste italien depuis quelques films, son dernier long métrage vient confirmer cette hypothèse de la plus affligeante des façons. Il part d'une idée pourtant (relativement) prometteuse sur le papier, mais ne la développe jamais, si bien qu'il passe 2 interminables heures à tenter de combler le vide de son scénario et donner l'illusion qu'il possède encore un semblant de foi ou de créativité. «La Voce della Luna» aurait pu être un simple poème cinématographique, il se révèle être la caricature de Fellini et de son art, réduit à l'état d'ombre de lui-même (tout comme le compositeur de la bande-son évoque Nino Rota sans jamais l'égaler). On ne compte plus les séquences dénuées d'intérêt, artistiquement comme thématiquement parlant. La photographie est laide, la mise en scène incroyablement plate et peu inspirée, l'interprétation insipide, l'ennui incommensurable... Et qu'est-ce que ce film a mal vieilli! Comme quelques uns de ses prédécesseurs felliniens, «La Voce della Luna» n'a pas résisté à l'épreuve du temps et nous propose quelques scènes kitchissimes et ringardes au possible... Vraiment il est inutile d'enfoncer le clou et de s'étendre davantage sur le sujet : vous l'aurez compris, «La Vocce della Luna» est sans doute le plus mauvais film de Fellini. Et Benigni n'y change strictement rien, son rôle étant étonnamment sous-développé. Fellini n'a pas réussi sa sortie, qu'importe, on lui pardonnera cette ultime erreur. Et l'on essaiera d'oublier cette aberration. A éviter, sincèrement!

Encore et toujours aussi pénible et laid. Tous les qualificatifs peuvent être utilisés pour qualifier le cinéma indigent de Fellini. Ennuyeux et décadent sont les principaux avec cette utilisation survoltée de l'image trop remplie de kitsch, de cris incessants et de dialogues pauvres. Bénigni est d'une débilité sans nom. Rien pour sauver cette pénible expérience.

Oh le joli nanar que voilà! Cette fois, Federico aurait mieux fait de s'abstenir. Avec «La voce della luna», il a pondu le film de trop qui vient faire tache dans l'oeuvre d'un cinéaste. Mais qu'est-ce qui lui est donc passé par la tête? Son film n'a ni queue ni tête. Il se veut poétique et ne réussit qu'à être ridicule et ennuyeux. Le personnage d'Ivo Salvini incarné par Roberto Benigni n'est absolument pas crédible et, plutôt qu'émouvant, est surtout grotesque. À l'affiche du casting, on trouve même Sim en personne dans le rôle complètement bancal d'un joueur de hautbois. L'histoire est complètement tirée par les cheveux (la lune capturée et emmenée sur terre!!!! Voyez-vous ça?) et tellement improbable qu'elle n'arrive même pas à faire sourire; les décors sont kitschissimes et la musique est loin de valoir celle de Rota. Fellini explique que «c'est un film sur l'absence de sentiment et de morale d'une époque caractérisée par la vulgarité cynique de la télévision». C'est bien possible, mais, pour ma part, j'y vois surtout le signe d'un affadissement et d'un tarissement de l'imagination du réalisateur, ce que plusieurs de ses films antérieurs laissaient déjà pressentir. Il est malheureux que l'un des plus grands cinéastes du XXème siècle participe ainsi de la décadence généralisée du septième art dans les années 90. Vite! Jetons un voile pudique sur tout cela. On n'a rien vu...

 

 

 

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