CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  89  

 

 

 

n°89
 
 

 

" La religieuse "

 

 

( 2013 )(Fr, Al, Be)-( 1h47 )  -    Drame

 

Réal. :     Guillaume Nicloux 

 

 

Acteurs  :  P.Etienne, I.Huppert, M.Gedeck ...  

  

 

 
  Critiques Presse

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Une réussite plastique, tout d'abord, qui mêle lumière et textures pour créer un sentiment physique du froid. Mais surtout, une interprétation remarquable : jamais on n'a le sentiment d'un film en costumes tant les acteurs sont justes, et les personnages bien campés.

Sans concession, mais également sans volonté de choquer inutilement, cette nouvelle version de l'oeuvre de Diderot est donc une expérience enthousiasmante à plus d'un titre, quelque part entre la rigueur formelle d'un Alain Cavalier et l'immédiate accessibilité d'une oeuvre d'Alain Corneau.

Pauline Etienne donne à cette pure révoltée la grâce évidente d'une sainte. Une sainte laïque, pleine de vigueur et d'innocence dans sa passion. La jeune comédienne impose dans chaque plan sa sincérité lumineuse.

Cette adaptation est fidèle et digne. Rien à reprocher à ce travail, qui pourrait être le meilleur film de son auteur. On reconnaîtra également la valeur intemporelle de ce pamphlet en apparence anticlérical, véritable ode à la liberté triomphant de l'obscurantisme.

 

Fidèle à de nombreux aspects du livre (en particulier les dialogues), Guillaume Nicloux en réinvente le dénouement et modifie quelque peu le caractère de sa protagoniste, moins élégante, moins bonne musicienne, moins tout.

Si Guillaume Nicloux livre une adaptation très libre, mais bien trop sage, du roman de Diderot, il signe une ode à la liberté des plus percutantes.

C'est quand Isabelle Huppert apparaît que le film prend son départ, s'anime. Les acteurs emploient des imparfaits du subjonctif - sans préciosité ni emphase,  mais ce soin n'est pas toujours de mise à l'image, et l'attention se relâche à cause d'un sentiment arbitraire.

Ce désir de mettre en scène la lutte contre des maux unanimement dénoncés détourne "La Religieuse" de son parcours originel, jusqu'à la mener à une fin dont on doit prévenir les lecteurs de Diderot qu'elle les déconcertera. Au mieux.

Hélas, en voulant faire de la "nunsploitation" propre et auteurisante, Guillaume Nicloux n'offre qu'un traitement scolaire dépourvu de passion, d'émotion et de rythme. On ne retiendra qu'Isabelle Huppert, impériale en mère supérieure maboule, amenant un peu de vie et de folie à cette adaptation compassée.

 

Malgré les efforts du réalisateur Guillaume Nicloux, il n'y a pas besoin de beaucoup de perspicacité pour se rendre compte que l'objet fait toc. "La religieuse" finit par rester sur l'estomac.

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Un film plutôt dérangeant et troublant ! Louise Bourgoin et Isabelle Huppert sont assez fascinantes dans des compositions on ne peut plus opposées... Sans être un fait nouveau, le monde religieux nous apparaît donc ici sous différents aspects pour le moins ambigus et révélateurs d'un certain malaise qui fait frémir quand on songe aux valeurs prétendues que prône l'église... En effet, ce que va rencontrer Suzanne à travers ses différentes expériences plus que traumatisantes est formidablement bien montré et décrit pour suffisamment déstabiliser et interpeller le spectateur ! Un très beau film d'après l'œuvre de Diderot à ne laisser passer sous aucun prétexte !  

Un film superbe porté par des actrices lumineuses. L'héroïne la jeune Pauline Etienne est remarquable. dans ce rôle. Le film ne choisit pas la ligne anticléricale de Diderot, et privilégie le libre arbitre mais il faut aller voir de film : un véritable chef d’œuvre !

Une splendeur. Guillaume Nicloux conduit son récit tout en sobriété et dignité, aidé par des actrices au sommet de leur art (notamment la jeune Pauline Etienne, époustouflante). De l'épure naît l'émotion : à voir et revoir.

Deux grandes parties distinctes, les brimades et la soumission au monde de l'église, temps très fort, bien rythmé (où joue Louise Bourgoin) et la seconde partie, la perversité, les dérapages sexuels, beaucoup plus troublant et coloré, où apparaissent Isabelle Huppert et Agathe Bonitzer.... La religieuse, on devrait plutot dire, la "victime" est l'éblouissante Pauline Etienne dans un rôle très fort, voire marquant, et qui devra sans doute changer de registre pour n'être pas enfermée par ce rôle.... Reste un très beau film (très loin de tout prosélytisme) avec des scènes originales et que je ne peux que conseiller.....La réalisation est carrément impressionnante......

Un beau film avec une mise en scène parfaite, le tout servi par de très bons acteurs. J'ai préféré cette version-là à celle de Jacques Rivette que je trouvais trop longue. Une bonne surprise, à voir!

 

Le bouquin m'ayant beaucoup plu, je ne me suis évidemment pas fait prier (ho ho ho) pour aller voir cette nouvelle adaptation du roman de Diderot. Mais, sans surprise, le bilan est mitigé.  Mise en scène, académique (c'était de rigueur) et le rythme, soutenu (non, je n'ai pas dit "palpitant"). Venons-en maintenant aux défauts. Ou plutôt au seul vrai défaut :  le casting. Louise Bourgoin en mère supérieure, sérieusement ? Je n'y ai pas cru une seule seconde. Une catastrophe, vraiment.Et dans le rôle-titre, Pauline Etienne ne fait pas d'étincelles. Elle ne joue pas mal, mais j'attendais vraiment une meilleure performance de sa part. Dommage. Ceci dit, ça se laisse regarder. Je crois que je vais quand même me dégoter la version de Rivette, qui a l'air un peu mieux.

Le film souffre d'un évident manque de documentation en ce qui concerne la vie religieuse, ses habits, ses étapes initiatiques. La diction des comédiennes n'est pas non plus irréprochable. Employer un "chaipas" puis des imparfaits du subjonctif, ce n'est pas fait pour plaire aux oreilles. Et certains passages sont tout simplement incompréhensibles parce que mesdames Bourgoin et Huppert se sont permis de manger leurs mots. Ceci dit, le film dans son ensemble se laisse regarder sans ennui. Le réalisateur a laissé là la charge anticléricale et a opté pour une issue heureuse, ce qui rend le film agréable dans son ensemble.

Assez bon film c'est certain sur beaucoup de plans (jeu des acteurs, décors, costumes, émotions dégagées etc...). Cependant l'histoire est très dure, l'héroïne souffre beaucoup pendant ces deux années, du coup cela en devient en même temps un film bien éprouvant, de plus il est très long et lent.

 

Un film très hermétique, un peu dans la veine du Thérèse d'Alain Cavalier en 1986. Une mise en scène dépouillée, avec des situations poussées à l'extrême (Louise Bourgouin glaçante en none sadique, et Isabelle Huppert peu crédible en lesbienne hystérique) Il reste l'actrice principale, qui m'a mise plutôt mal à l'aise. Au final une oeuvre anti-cléricale qui va apporter de l'eau au moulin des détracteurs de la religion.

Bof bof cette retranscription ultra classique et scolaire du chef d'oeuvre de Diderot. Où sont la passion, la subversion, la folie ??? J'avais une autre image de Suzanne, ici pauvre petit moineau qui pleure à quasi tous les plans... Isabelle Huppert ne créé plus la surprise dans ce registre de perverse sexuelle... Et Louise Bourgoin joue de façon tellement monotone ! Les costumes sont magnifiques, mais un peu trop proprets à mon goût... Bref, tout est lisse, un peu fade, et ne sert pas le propos... Ah j'oubliais : la fin est franchement nulle, en plus d'être totalement incohérente !

 

 

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