CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  882 

 

 

n°882
 
" La Compagnie des Loups "

 

 

(1984)-(Am,An)(1h36)  -      Conte fantastique, Horreur  

 

Réal. :     Neil Jordan   

 

 

Acteurs:  D.Warner, A.Lansbury, S.Patterson ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un film que l’on ne ferait plus de la même manière aujourd’hui. Neil Jordan cinéaste éclectique se lance ici dans l’exploration des rêves ou plutôt des fantasmes d’une jeune adolescente dont les sens s’éveillent à la sexualité. C’est une immersion dans son inconscient avec pour véhicules l’univers des contes de fées et notamment le petit chaperon rouge de Charles Perrault dont on connaît l’interprétation oedipienne qui peut en être faite. Tout c’est sa grande qu’elle fait dévorer par les loups voulant sans doute prendre la première place dans le cœur de ses parents. Le thème central du film demeure la libido des jeunes filles qui doit être contrôlé sous peine de passer sous la domination de l’homme qui cache en lui une bête fauve symbolisée par le loup. Malgré les recommandations de sa grand-mère la jeune femme taraudée par ses pulsions naissantes ne fera que sortir des sentiers battus, ce qui lui vaudra bien des déboires. Même sa mère se transformera en louve. Le propos est on ne peut plus onirique. Le tout se passe dans les décors somptueux d’une forêt magique peuplée des champignons géants mais aussi de serpents venimeux. Les scènes de transformations si elles n’atteignent pas le niveau de celle du « Loup-garou de Londres » ou de « Hurlements » sont très efficaces.

"Petite fille jamais en chemin ne vous arrêté, jamais ne faites confiance à l'étranger car nul ne sait comment cela peut se terminer. Plus vous êtes jolies, plus il vous faut être avisée, car l'homme le plus séduisant peut être un loup déguisé. Aujourd'hui comme demain, resté donc sur vos gardes. Car les paroles les plus belles se cachent les dents cruelles". C'est avec cette phrase final que Angela Lansbury clos ce film. J'ai toujours eu un coup de cœur pour le fantastique et ce film en regorge. On retrouve plusieurs contes très bien adaptés, et une belle performance de la part de Stephen Rea.

Prix special du jury a Avoriaz en 1985 ou Neil Jordan èclaire d'un jour nouveau le mythe du loup en signant un conte de fèes pour adultes basée plutot sur les contes et légendes et plus particulièrement sur "le petit chaperon rouge"!Derrière chaque homme il y'a un loup,telle est la morale de ce récit qui enchaîne des histoires terrifiantes racontées par Angela Lansbury,une inquiétante grand-mère,à sa petite fille!Dans des décors baroques et magnifiques d'Anton Furst,la jeune héroïne est ainsi confronte à une sèrie de métamorphoses d'hommes en loups faisant appel chacune à des effets spéciaux diffèrents!Une mise en scène brillante et des transformations en loups garous assez incroyables pour cette version moderne et réussie du petit chaperon rouge...

C'est très joliment fait, quoiqu'il faille s'habituer à la structure enchâssée du film. L'idée de mélanger le mythe du petit chaperon rouge avec celui du loup-garou est une bonne trouvaille. La jeune Sarah Patterson (qu'on a pas vu beaucoup depuis) a beaucoup de charme et de présence, en revanche la mémé jouée par Angela Lansburry est assez énervante. Les effets spéciaux sont surprenants, assez gore, les décors et la lumière sont très travaillés et donnent au film un cachet oscillant entre le fantastique et l'onirique. Un peu d'érotisme aussi avec une mémorable séquence interprétée par Danielle Dax. Une belle réussite et un travail original.

C’est évidemment le mythe du Petit chaperon rouge qui est le plus exploité dans ce scénario fantastique puisque le rapport entre son héroïne et sa grand-mère sert de fil narratif aux nombreuses histoires qui viennent s’y greffer. Ce système visant à accumuler des récits différents, provoquant des inégalités flagrantes de rythme et d’intensité dramatique, rend impossible de s’immerger pleinement dans une réelle aventure, mais la finalité de Neil Jordan, en adaptant le roman d’Angela Carter, est –tel qu’il est clairement exprimé dans le générique de fin– d’offrir au public une morale aux relents féministes. La peur que transmet la sage grand-mère à la pauvre Rosaleen pour les lycanthropes qui hante sa forêt s’avère vite être une métaphore onirique de l’éveil sexuel, soit une exploitation rarement aussi poussée des sous-textes érotiques des contes. Ce n’est qu’en prenant en compte cet angle de lecture psychologique que revoir La compagnie des loups peut être une expérience cinématographique qui dépasse la naïveté d’une simple histoire de loups-garous mangeurs d’hommes.

"Derrière chaque homme se cache un loup", telle est la morale de ce film fantastique (dans tous les sens du terme) de Neil Jordan. Adaptation du bouquin du même nom, ce film à l'ambiance délicatement gothique (qui se rapproche des productions Hammer) exploite toute la symbolique du conte pour enfants (Le petit chaperon rouge en tête) en la retranscrivant avec finesse et audace au fil de sketches aussi fascinants qu'effrayants. Et c'est là toute la beauté du genre fantastique : traiter de thèmes délicats (l'éveil de la sexualité et le passage à l'age adulte ici) par l'allégorie et l'imaginaire. Les images sont superbes et les scènes rivalisent d'originalité en bénéficiant d'effets spéciaux et de maquillages stupéfiants. Un gros coup de coeur.

 

Réinterprétation de plusieurs contes de manière plus sombre, plus féministe, plus érotique voire même plus psychologique en se voulant une exploration des désirs féminins surtout lors du passage de l'enfance à l'adolescence, "La compagnie des loups" a le charme des histoires racontées devant un feu de cheminée avant d'aller dormir. Les décors sont superbes et la photographie (en particulier dans les séquences de nuit) correspond à merveille à l'atmosphère des contes et certaines scènes sont très belles et très oniriques comme celle où une jeune fille vit un cauchemar en parcourant des bois obscurs et effrayants. Malheureusement et malgré tout ce potentiel, le film ne parvient jamais à décoller, la faute à une mise en scène trop sage et à un scénario trop inégal qui ne tient pas une histoire sur la durée. Et même si le charme opère parfois, l'ensemble reste souvent confus et ne fait du film ce qu'il aurait dû être.

Cette interprétation du conte « Le petit chaperon rouge » est originale, mais un peu ennuyeuse, c'est lent et l'enjeu n'est pas du tout captivant. Pour autant, ça ne doit pas nous empêcher d'apprécier le travail des effets spéciaux pour la transformation des personnages en loups, car cela donne matière au film, et cela est intéressant. Pour le reste, c'est juste fade.

La Compagnie des loups est un très beau film, c’est indéniable. Maintenant cela ne suffit pas à faire de ce métrage un film enthousiasmant. Déjà la mise en scène de Jordan n’est pas terrible. Il peine à donner du rythme à sa réalisation, filmant trop platement des décors pourtant magnifiques. Il accentue inutilement la lenteur de son métrage par des plans pas assez nombreux. Peut-être a-t-il voulu jouer la carte contemplative, mais ça ne fonctionne pas très bien vu qu’il y a déjà beaucoup de raisons de trouver le film lent pour ne pas dire, à certains moments, soporifiques ! La Compagnie des loups est en effet étrangement ennuyeux. Passé la fascination des décors on ne peut que constater la faiblesse scénaristique. C’est audacieux, mais cette mise en abyme complexe, doublé d’une volonté d’adapter sans le dire des contes bien connus de façon décousue, tout cela fait que le métrage est, en fin de compte, très peu clair, manque de fluidité, et manque aussi singulièrement d’enjeux. Le réalisateur semble être le seul à savoir où il va, nous assenant des adaptations courtes où l’on cherche l’intérêt autre que celui, plastique, des images.

Ce film est assez étrange pour le coup. Entre d'un côté l'histoire on ne peut plus éculée du petit chaperon rouge et d'un autre une certaine poésie et du surnaturel se mélange, le mythe du loup-garou représentant métaphoriquement l'animal qui sommeille au fond de l'homme et pour cette jeune fille, la découverte de sa nature de femme. Les décors et l'univers du film m'ont beaucoup fait penser à Legend qui s'avère en être une copie ! Attention tout de même, les transformations d'homme en loup s'avère assez gore. On a droit à de bons acteurs : la mère-grand Angela Lansbury (l'interprète de Arabesque), du père David Warner et du très mignon chaperon rouge Sarah Patterson. Le film reste assez "spécial". Si comme le réalisateur et l'héroïne, vous faîtes une fixation sur les loups, vous pourrez aimer. Je vous conseille dans le genre conte de fée et de monstres le mémorable Sleepy Hollow, du très grand Tim Burton.

 

A part quelques rares effets spéciaux lors de la transformation en loup-garou, tout le reste est trop lourd, lent, voir limite pervers. Certes des années 80, et donc ça a très mal vieilli, que ce soit le jeu des acteurs trop exagéré et je sais même pas si on peut dire théâtral. Et la bande son insupportable!

Quel dommage... La bande annonce laissait croire à une histoire à la fois féerique et en même temps terrifiante, mais c'est juste ennuyant et prétentieux. Rosaleen (Sarah Petterson) rêve chaque nuit qu'elle vit dans un petit village au Moyen-Âge au bord d'une forêt avec ses parents et sa sœur. Quand cette dernière est tuée par les loups, Rosaleen est confiée pendant un temps à sa grand-mère (Angela Lansbury), une vieille femme qui lui raconte des histoires d'hommes pouvant prendre l'apparence de loups... La réalisation n'est pas grandiose: les prises de vues sont terriblement banales, la mise en scène pas très recherchée, les mouvements trop lents et propres; si la profondeur de champ n'est pas mauvaise, le cadrage n'est pas toujours très bon. Le rythme est très lent, constamment alourdi par des séquences qui ne riment à rien et qui ne font pas avancer l'histoire. L'ambiance n'est pas trop mauvaise, mais pas assez prenante ni pesante. Il y a trop de longueurs et de clichés, bref, pas moyen d'entrer dans une histoire qui se perd dans ses intrigues et qui n'aboutit à rien.

 

 

 

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