CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  879 

 

 

n°879
 
" Jamais de la vie "

 

 

(2013)-(Am)(1h59)  -      Policier, Drame social   

 

Réal. :     Pierre Jolivet    

 

 

Acteurs:  O.Gourmet, V.Bonneton, M.Zinga. ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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"Jamais de la vie" est un des meilleurs film de Pierre Jolivet. Il dit l'homme et l'époque avec une telle justesse que l'émotion qu'il dégage patine la dureté du temps et fait briller la noirceur du ciel.

Un beau film accompli, maîtrisé, plein d'humanité et de probité. Et, dans l'audacieuse rédemption d'un homme broyé par la modernité, Olivier Gourmet à son sommet, que l'on n'oubliera pas. Jamais de la vie.

Plus près du drame social que du polar, Pierre Jolivet signe un film anthracite couleur du béton et d'aube froide. Reposant sur les épaules d'envergure de Gourmet, ce film aurait pu être signé par Lucas Belvaux. Et c'est un compliment…

L'apport esthétique est indéniable à cette réussite à filmer la complexité du réel. Au moyen d'un format scope, Pierre Jolivet représente avec une minutie exceptionnelle les différentes réalités professionnelles et sociales, ménageant des effets de lumière et de pénombre que nous pourrions qualifier de lueur expressionniste.

Pierre Jolivet signe un film tout en tension qui assemble implacablement les éléments de l'intrigue. Olivier Gourmet était idéal pour enfiler le blouson fatigué de cet homme qui n'a rien perdu de sa droiture. Valérie Bonneton est impeccable, les seconds rôles très travaillés.

On peut reprocher au scénario quelques situations un peu appuyées, des dialogues parfois surlignés, mais "Jamais de la vie" est un film bien construit, qui mêle avec fluidité plusieurs genres cinématographiques et touche juste.

Si "Jamais de la Vie" ne se départ pas d'un aspect "qualité française", il dépeint plutôt bien la déréliction sociale et psychologique qui est en train de ronger la France.

Pierre Jolivet aime à varier les genres. Le voici aux prises, dans ce film, avec le polar social. Voilà qui fait, en termes de précision et de profondeur dans le traitement, un peu beaucoup, en dépit du talent indéniable de l’acteur.

Malgré sa cuirasse de polar, "Jamais de la vie" n’est qu’un reportage un peu trop cuisiné sur une sorte de néant socioprofessionnel devenu refuge en kit de la chronique sociale franchouillarde.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Le triste décor d'un centre commercial de nuit. L'enseigne d'une grande surface qui se reflète sous la pluie dans des flaques d'eau d'un parking déserté. Un appartement "sans vie". Des barres d'immeubles et la superbe photographie de Jérôme Alméras pour, d'emblée, plomber l'atmosphère. Autant de décors glauques dans lesquels évolue, pour une grande partie du film, le principal protagoniste. L'excellent Olivier Gourmet. Un homme à la dérive, emmuré dans une grande solitude. Le scénario dévoile habilement l'intrigue. La vie de tous les personnages n'apportera aucun réconfort. L'ensemble reste d'une incroyable noirceur et le triste reflet d'une effroyable réalité. La réalisation, et les dialogues servent parfaitement ce film parfaitement maîtrisé de bout en bout. Aux côtés d'Olivier Gourmet, l'excellente Valérie Bonneton. Julie Ferrier, dans une brève apparition tout aussi parfaite. Marc Zinga, Thierry Hancisse et Bénabar complètent un casting sans faute. Si Pierre Jolivet laisse espérer une ouverture vers une autre vie, pas forcément meilleure, il n'en sera rien. Il réalise un film implacable, lourd et glacial dont on ressort sonné. Un film qui résonne comme un cri de désespoir face à l'indifférence générale.

Camarades ! Du cinéma qui fait dans le social côté banlieue et ça sonne vrai. Le chômage, la zone, le gris, les centres commerciaux, c’est la misère des petites gens, ceux qu’ont perdu les moyens de rêver. Olivier Gourmet porte le film, il est magistral. Il porte son fardeau et sa solitude avec grandeur, sa colère est aussi en bandoulière mais il va déposer les armes, trop fatigué pour continuer. Une réalisation sobre et un regard tendre sur la vraie vie, Pierre Jolivet aime les gens et il aime le peuple, il signe, à nouveau, un bon polar bien sombre mais bouleversant d’humanité. La toute fin fait un peu « Robin des Bois » mais tout le reste en fait un film remarquable. Valérie Bonneton est meilleure que jamais dans la simplicité; sans faire de grimace, elle est parfaite. Julie Ferrier fait une apparition épatante, elle lutte aussi à sa manière contre la médiocrité de la vie. Bénabar continue de nous surprendre dans son costard d’acteur. Quelques notes discrètes accompagnent le film, mais plus de musique n’était pas nécessaire. Pierre Jolivet est un excellent scénariste doublé d’un très bon réalisateur.

Un petit bijou en terme de polar social où Olivier Gourmet nous livre ici une performance remarquable. Un film d'une noirceur absolue où ce personnage attachant au possible mène un combat perdu d'avance contre l'inéluctable, contre une société cherchant à le broyer. A éviter si l'on est dépressif. Une ambiance à la MR 73, avec le schéma en moins. Une fin rappelant celle du RIFIFI CHEZ LES HOMMES et THE AMERICAN. Eblouissant, tétanisant.

 

Depuis quelque temps, Pierre Jolivet a délaissé la chronique sociale sous forme de comédie pour la chronique sociale... sous forme de drame. Ici, pas une note d'humour dans ce polar sombre et plutôt bien réalisé, s'appuyant sur des décors particulièrement sordides et une dimension très réaliste pour rendre le film toujours crédible, souvent juste. Je ne peux pas dire que ce soit ce que je préfère au cinéma, mais il y a du fond, un regard sur la France d'aujourd'hui et certains personnages vraiment dignes d'intérêt, à l'image d'un héros interprété avec conviction par Olivier Gourmet. À défaut d'être captivant, c'est suffisant pour faire de « Jamais de la vie » une œuvre de qualité, ayant le bon goût de se conclure sur un dénouement aussi maîtrisé qu'éloquent.

Rédemption humaine, le genre de film qui va être prolifique dans les années à venir. Une condition sociale dès plus lamentable, le sujet principal veut envoyer tout valdinguer. En vain. Gourmet est à son meilleur. Jolivet l'est quand il se concentre sur le parking. Une fin bâclée, mais un contenu digne de louanges.

 

D'un ennui sans nom... On a envie de défendre ce film, Gourmet est un acteur dément, Jolivet a fait des très bons films... mais là, c'est vraiment une sorte de néant incohérent dont on est totalement mis à l'écart. Les incohérences s'enchaînent et on attend la fin avec lassitude. Le casting est très inégal, Cayrey ou Julie Ferrier font ds apparitions excellentes, mais les "méchants" et les jeunes sont très très limites.

Mais que c'est mauvais ! Un film nombriliste, pseudo-intello, donneur de leçon, prétentieux, lent, sans histoire, sans scénario. Un vrai concentré du mauvais cinéma français. Un film paresseux, qui se veut un conte social mais qui a la lourdeur d'une pâtisserie allemande. Ah les méchants patrons, oh les gentils employés, écrasés par le système. Que c'est sympa de vivre dans une cité multiculturelle où les gentils petits dealers vous gardent votre voiture... Que de clichés, cela en devient presque risible. Même les prestations exceptionnelles des acteurs ne peuvent sauver ce film de l'ennui et du grotesque.

 

 

 

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