CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  869 

 

 

n°869
 
" Les amitiés particulières "

 

 

(1964)-(Fr)(1h40)  -      Drame   

 

Réal. :     Jean Delannoy  

 

 

Acteurs:  D.Haudepin, F.Lacombrade, M.Bouquet ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Jean Delannoy s'attaquait à un sujet très délicat! Il nous avait déjà prouvé quelques années auparavant qu'il était doté d'un certain don pour filmer les enfants et en ressortir le meilleur (avec son adaptation de « Chiens perdus sans collier »). Pour le sujet dont il est question ici, énormément de réalisateurs se seraient planté... Cette histoire bouleverse beaucoup de préjugés religieux et autres... Bien entendu, les mœurs ont changé (et c'est tant mieux) mais le film est chargé d'émotions, de messages, il ne laissera personne indifférent. Un collège de Pères accueille chaque année de nouveaux élèves (uniquement des garçons bien entendu) et parfois, des relations « particulières » se créent. Elles doivent se faire très discrètement s'ils ne veulent pas être renvoyés. Ce film relate une de ses merveilleuses histoires d'amour rendue impossible entre un élève de 17 ans (plus ou moins) et un autre encore enfant. La différence d'âge entre les deux pourra choquer ceux qui n'ont pas vu le film, les autres comprendront qu'il n'y a eu aucun faux pas dans la manière de traiter le sujet. On est amené à adorer cette relation amoureuse, on les trouve tantôt mignons tantôt en avance sur leurs âges. C'est fantastique d'être arrivé à mettre sur pied une telle perfection. Rien ne sonne faux! La langue française utilisée est quasi littéraire mais, très vite, on s'habitue à ces dialogues et la poésie s'en échappe. Si vous vous laissez prendre par cette histoire, vous en ressortirez bouche bée, il vous sera impossible de communiquer ce que vous avez ressenti tellement le poids des émotions sera lourd. C'est ce que je vous souhaite en tout cas, car cela voudra dire que vous êtes capable d'apprécier le « vrai » cinéma. Et les perles cinématographiques sont rares mais il y en a, et elles vous le rendront bien! Les deux jeunes acteurs sont étonnants de sincérité, ils jouent un mélange d'innocence, de bonté, de bon sens et parfois de rébellion. On ne peut qu'apprécier la présence de Michel Bouquet dans le rôle du Père de Trennes, rôle très compliqué, énigmatique formidablement joué et qui nous amène sur le terrain d'un autre sujet délicat: la pédophilie. Louis Seigner dans le rôle de ce brave Père Lauzon est brillant. C'est peut être le rôle le plus compliqué car c'est l'un des seuls qui se remet beaucoup en question, il pense différemment des autres et essaie de faire ce qui est juste. À la réflexion, peut-être que nous-même (spectateur) aurions fait pareil, même si au final, il s'avère que ce n'était surement pas le bon choix. De magnifiques scènes resteront à jamais dans les mémoires, surtout celles qui se déroulent dans la serre abandonnée où les deux jeunes « amis » se retrouvent en toute intimité: l'échange de sang, les lectures de leurs poèmes, les plans sur leurs regards et la magnifique musique qui accompagne le tout! Si vous ne l'avez pas encore vu, empressez-vous de le faire! Il fait partie de ces rares « indispensables » qui changent le spectateur à jamais!

L’amour s’exprime par des rimes couchées sur papiers blancs, des regards lumineux activent des mains s’entrelaçant dans des lieux secrets, des cheveux se caressent sous des notes de pianos soudainement en allégresse. Les sangs ne font plus qu’un, une étreinte suprême entre deux corps est stoppée juste avant de basculer dans l’interdit. Georges et Alexandre s’aiment au delà de ce que le commun des mortels est capable d’assimiler. Dieu semble cautionner cette passion en prenant l’apparence d’un agneau dans les bras d’un visage presque féminin offrant à un regard foudroyé un coup de foudre instantané, une vision presque divine. Le terme adéquat d’une telle relation est inadapté à des sens ne fonctionnant que par un ressenti brutal conduisant vers l’éternité d’un sentiment. « Les amitiés particulières » est un film remarquable, un cristallin audacieux au dessus d’une intolérance humaine étouffée par l’accord d’un mutisme divin.

Ce film n'a pas que des qualités, je le sais bien. Mais je ne vais pas m'étendre sur les faiblesses de sa réalisation, un peu plate. Tous les défauts sont compensés cent fois par la qualité des dialogues et le jeu des acteurs, en particulier le petit Alexandre. Que le film continue à déranger après 45 ans n'est qu'une preuve supplémentaire de sa grande valeur.

J'ai trouvé ce film tellement beau que j'en perds mes mots.

C'est une histoire émouvante et qui sentait le souffre quand le film a été réalisé. Encore maintenant, elle n'est pas politiquement correcte mais malgré ça elle m'a beaucoup plu et c'est un film que j'ai plaisir à voir et à revoir. Les acteurs adultes dont Michel BOUQUET sont déjà impressionnants et crédibles mais Alexandre, admirablement interprêté par le touchant et craquant petit Didier HAUDEPIN leur vole la vedette. Il saisit au bond toute l'attention que lui porte Francis LACOMBRADE et cette passion va le dévorer juqu'au suicide consécutif à la séparation forcée du fait d'adultes qui n'ont rien compris à ce qui se passait entre eux et qui vu que perversion là où était l'amour le plus pur et le plus noble. On peut en pleurer quand on voit ce film et je suis certain que beaucoup l'ont fait mais ensuite on veut le revoir tant il vous a marqué. Dans le rôle d'un des camarades, Dominique MAURIN joue là aussi une belle prestation. Ce film que je vous conseille de voir à tout prix

Malgré les années qui passe ,ce film garde une incroyable modernité dans son approche d'un sujet encore et toujours sulfureux. Même s'il ne comporte aucune image licencieuse ,il est aisé d'imaginer au vues des nombreuses allusions les reactions outrées de certains lors de sa sortie en salle en 1964. Au delà d'une compréhensive polémique ,ce qu'il convient de retenir de cette oeuvre c'est avant tout la grande qualité de ses interpretes qui rendent ces personnages attachants : Lacombrade qui rappelle par son physique Jean pierre Léaud campe un sensuel ado surdoué tandis qu' Haudepin est parfait en garcon malicieux et rebel ,n'oublions pas les belles performances de Bouquet et Seigner en prêtres torturés par leurs attirances inavouables. Delannoy a su retranscrire avec justesse la pesante atmosphère religieuse dans laquelle évolue de jeunes êtres fragiles découvrant leurs 1ers émois.

 

Le sujet de départ délicat ne m'intéressait pas vraiment mais le film est bien joué. Le scénariste et le réalisateur rendent aussi une copie assez bonne.

Ce film sur l'amitié amoureuse, entre deux jeunes collégiens dans un pensionnat de Jésuites est parfaitement recréée par Jean Delannoy! Vingt ans après sa sortie en librairie, Delannoy adapte à l'écran le premier roman de Roger Peyrefitte! Recréant l'atmosphère de ce livre qui fit scandale, le réalisateur atténue cependant l'ambiguïté des émois de ses jeunes héros, et oppose la pureté de leur amitié à la rigueur de l'institution religieuse! Devenu adulte, Didier Haudepin, l'un des deux enfants mettra en scène "Elsa, Elsa"! Un sujet délicat (honteusement interdit aux moins de 18 ans) traité avec une franchise et un tact infinis...

Jean Delannoy s’attaque à un sujet subversif pour l’époque, l’homosexualité. Ainsi, il nous narre l’histoire de deux jeunes adolescents qui s’éprennent l’un de l’autre dans un collège de Pères. Un sujet intéressant mais la mise en scène et la réalisation trop plate rende le récit monotone à la longue. Les dialogues et les acteurs ne sont pourtant pas à blâmer. On s’ennuie quelque peu, mais le sujet reste bien traité.

 

Vu sur ARTE, ce fim se présente comme une mise en image assez plate d'un roman lui même fade,précieux et un rien venimeux. Le thème soulevé, à savoir le besoin d'exprimer un flot d'amour qui submerge l'adolescence dans un univers clos de jeunes garçons, n'est pas rendu dans toute sa problématique, les prêtres de ce temps là s'employant à présenter la femme soit comme une Mère intouchable(la Sainte Vierge) soit comme une dangeureuse tentatrice (Eve). Le Chérubin du "mariage de Figaro" lui aussi submergé par un désir d'amour naissant, a la chance de pouvoir l'orienter vers de jolies dames de la cour du comte Almaviva. Cela n'empècha pas qq invertis de l'époque de tomber amoureux du personnage comme le consul Cambécéres lequel s'acheta une rspectabilité en épousant la jeune actrice titulaire du rôle (ce rôle étant, est il besoin de le rappeler, tenu par une fille travestie en garçon). Montherlant rend mieux compte du problème dans sa pièce "la ville dont le prince est un enfant" ainsi que Roger Martin du Gard dans "les Thibaud" tout en insistant sur le caratère chaste de l'épisode.Mais le sujet reste à traiter dans un film qui évitera à la fois l'écueil du militantisme de mauvais aloi mais aussi la froideur d'analyse psychologique trop clinique. Les amours respectables gagnent à être traitées avec tact, délicatesse et poésie.

 

 

 

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