CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  860 

 

 

n°860
 
" Cris et chuchotements "

 

 

(1973)-(Sue)(1h30)  -      Drame   

 

Réal. :     Ingmar Bergman   

 

 

Acteurs:  I.Thulin, L.Ullman, H.Andersson ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un silence parsemé de souffrances intérieures et extérieures : tel est le film de Bergman qui fait plonger le spectateur dans l'intimité de trois soeurs ayant perdu la joie de vivre et leur amour entre elles après que la mort de l'une d'entre elles ait engendré la discorde. Les interludes de portraits remplis de murmures inquiétants font que l'oeuvre de Bergman est un film de fantômes : les spectres du passé hantent les héroïnes, dont le souvenir d'enfance et la lecture du journal intime, ainsi que la voix de la défunte qui est la conscience des deux soeurs. Le peu de dialogues incite le cinéaste à exploiter le maximum des talents de ses comédiennes : il privilégie le plan fixe à longue durée, au but de chercher la moindre expression de tristesse dans les personnages. Chacun n'osera prouver le contraire : Bergman est un maître unique du cadrage. Ses cadres sont de véritables tableaux, les couleurs ( dominante violente rouge ) sont parfaitement gérées et la lumière fluide et douce. Il pourrait bien rivaliser avec les plans-tableaux de Barry Lyndon de Kubrick. Le cinéma de Bergman est un univers de l'humanité sous une forme mélancolique, dans tous les sens artistiques et narratifs.

Un grand film, ça commence par des scènes de toute beauté durant 50 minutes, où le rouge et le blanc dominent à l'écran, la réalisation d'une beauté et sobriété absolue touche son spectateur avec une utilisation judicieuse du hors champ qui ne fait que ressortir la souffrance et parvient à créer une ambiance triste et horrible à la fois… puis la seconde partie est le point négatif du film pour moi j'ai eu du mal à suivre tous les flash back, j'ai pas vraiment compris l'utilité, une seconde vision sera sans doute nécessaire… le noir a remplacé dans les couleurs… jusqu'à la scène finale, magnifique où le blanc jaillit de l'écran beau comme jamais…

Cruel, mordant, terrible, bergmanien quoi ! Dans ce château suédois une femme n'en finit pas de mourir. Cette fin tragique est la fin de tout bonheur et surtout l'occasion d'éléments révélateurs plus effroyable les uns que les autres. Comment le sort a-t-il pu se montrer si cruel sur cette famille, peut-on se demander, comment autant de haine et si peut d'amour peuvent ainsi resurgir ? Pourtant ces 3 soeurs ont vécu le bonheur (du moins d'après Agnès, la soeur mourante) mais cette période semble si éloignée qu'on a l'impression que 2 mondes bien distincts nous ont été ici décrits (l'action se passe en hiver, les flashs back en été) Un film dur à voir mais essentiel car l'incroyable intelligence de Bergman nous fascinera toujours. A l'image de " Scènes de la vie conjugales " cette oeuvre ne vieillira pas plus vite que nos sentiments, c'est-à-dire jamais.

"Cris et chuchotements" représente selon moi, avec "Persona", le sommet de l'oeuvre de Bergman. Il s'agit d'un film d'une violence psychologique saisissante, presque insoutenable, qui laisse le spectateur littéralement les jambes coupées. Il est en outre d'une perfection de réalisation qui donne le vertige et d'une splendeur formelle qui suscite l'émerveillement. Comme la plupart des films du réalisateur suédois, il nous parle du mal, mais avec ce même pessimisme d'origine luthérienne qui faisait dire à Kant que le mal est "radical" au sens où il est invincible en ce bas monde. C'est donc avec une insistance accablante que Bergman montre la souffrance, la haine, le mépris, l'impossibilité de communiquer et finalement la mort qui rongent l'humanité dans ses membres. La musique enfin, admirablement choisie et distillée avec parcimonie là où il faut, est de Bach et de Chopin. La perfection, vous dis-je! En tout cas, c'est encore un film que j'emporte sur mon île.

Tragique, poignant, déchirant, Cris et chuchotements semble être un condensé de beauté, la quintessence même de la poésie bergmanienne. La force du cinéma de Ingmar Bergman est de transposer l'intériorité dans le réel, de rendre l'obscur clairvoyant, et par là-même, l'oeuvre de Bergman découle d'un humanisme, non pas obsolète et lourd, mais complexe et nuancé. Cris et chuchotements marque un aboutissement. Agnès souffre d'un mal anonyme et probablement symbolique et elle hante les autres protagonistes. Cris et chuchotements est davantage un film sur la détresse qu'une oeuvre habitée par le deuil et la mort, bien que certaines scènes, certains plans confinent à l'absolu et à la décadence. Bergman est un cinéaste un tantinet nietzschéen mais là où le philosophe répond à l'absurdité par le cynisme, Bergman reprend les formules de la tragédie grecque, qu'il incorpore dans une mise en scène purement symbolique. Mais l'intérêt de ces Cris n'est pas tant de débattre quant à leur contenu et à leur propos, mais de se laisser bercer par la pureté des relations entre les personnages, leur ambiguïté et leurs perversions. Cris et chuchotements est un objet filmique d'une beauté absolument sidérante, parfois sublime jusqu'au paroxysme : je pense à cette séquence, quand Liv Ullman, se regarde dans le miroir ou des vingt dernières minutes, bouleversantes. On peut certes déplorer des petites longueurs au milieu mais Cris et chuchotements demeure un film ultime en quelque sorte. Hautement recommandable.

 

Toujours, toujours, toujours pareil avec Bergmann...Rien à rédire sur la plastique du film, le jeu des couleurs Rouge/Noir/Blanc est splendide et chaque scène ressemble à une peinture, Bergmann est un professionel et sur ce plan là, j'ai un profond respect pour son travail...MAIS le rythme est horriblement lent, c'est trop pesant (au sens négatif), on supplie la fin, on regarde le lecteur DVD pour voir les minutes restantes toutes les 20secondes..."Bergman, Sublime mais chiant", toujours...

J'ai récemment revu ce film, pour la première fois depuis sa sortie, en 1972. Est-ce moi qui ai changé, ou l'esprit de l'époque ? Toujours est-il que j'ai eu du mal à suivre ce film en entier, et la violence recherchée et assumée (l'agonie d'une des sœurs principalement), me parait aujourd'hui gratuite et insoutenable. Restent la beauté des images, et quelques scènes d'une grande beauté et d'une profonde poésie, comme la dernière du film.

Un distributeur avait dit à la suite du visionnage que c'est lui que l'on aurait dû payer pour voir ce film. Et pourtant, Cris et chutotements est un grand film, incontestablement. Rarement une vision si poignante de la mort a été filmé au cinéma. Un quatuor d'actrices saisissant mélangé à une esthétique de couleurs vives et lumineuses parviennent à nous plonger dans une atmosphère silencieuse, lourde et parfois insoutenable. Ingmar Bergman tournait en s'adaptant à la lumière du soleil, le résultat est remarquable.

 

Ennuyeux à mourir. Un film torturé et prise de tête. Considéré comme un chef d'oeuvre, j'avoue que je n'ai pas dû comprendre toute la subtilité du propos. Le genre de film "intellectuel" avec tout ce que ça comprend de négatif.

Encore une fois, comme pour tous les films d’Ingmar Bergman, je ressens cette atmosphère morbide qui en fait le charme et face à laquelle je ne suis pas totalement insensible. Seulement voilà, comme pour tous les autres films, je suis tout de suite éjecté du film par cette narration lymphatique qui, pour un petit gars comme moi né dans les années 1980, est juste insupportable. En tant que curieux des origines du cinéma, je reconnais donc le talent de la démarche pour l’époque, mais en tant que cinéphile je reconnais surtout ce sentiment qui me fera fuir toute proposition à revoir ce film : l’ennui.

 

 

 

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