CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  855 

 

 

n°855
 
"Les Demoiselles de Rochefort"

 

 

(1967)-(Fr)(2h05)  -      Comédie musicale   

 

Réal. :     Jacques Demy   

 

 

Acteurs:  C.Deneuve, F.Dorléac, D.Darrieux  ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

J'ai beau comprendre que l'on soit quelque peu allergique à ce genre de comédie musicale que certains taxeront sans doute de « guimauve », « mièvre » voire « ridicule », difficile pourtant pour moi d'émettre une quelconque réserve sur ces « Demoiselles de Rochefort », véritable émerveillement cinématographique de la première à la dernière seconde. Drôle, sensible, lumineux... Les adjectifs ne manquent pas pour qualifier cette oeuvre réussissant l'incroyable exploit de parler d'amour pendant 120 minutes sans jamais que cela nous soit pénible un quelconque instant, le tout baigné par des couleurs d'une indescriptible beauté (rarement une ville aura été aussi été filmé avec autant d'élégance qu'ici) et une musique enchantée dont de nombreuses mélodies résonnent encore très longtemps après le visionnage du film dans nos têtes... On a beau chercher, tout est sublime.

Film immortel, ces "Demoiselles de Rochefort" reste, quarante ans après sa sortie, une pure merveille, porté de bout en bout par un casting splendide (Deneuve, Dorléac, Piccoli, Perrin pour ne citer qu'eux) qui transmet un sentiment enthousiasmant rarement (jamais?) vu sur les écrans. Indélébile, c'est une référence absolue de la comédie musicale, avec un sens du glamour au passage, réalisée avec grâce par Jacques Demy (qui ne le connaît pas, auteur de l'incontournable Peau d'âne) et rythmée par la musique de l'exceptionnel Michel Legrand. Nombreuses sont les séquences qui vous feront sauter, danser, rêver, rares sont celles qui vous feront bailler. Les passions se révèlent en musique, entendez par là scènes chantés enchanteresses, qui laisse un arrière-goût d'exaltation, donnant envie de montrer sa liberté en sautant des les rues. Sur plus de deux heures garanties sans longueurs, l'artiste Demy, pilier de la Nouvelle Vague, se permet de passer plus de la moitié de son temps sur des chorégraphies magiques (avec des costumes follement vintage) et des chansons qui ne le sont pas moins. Il joue avec les amours de ses personnages de façon participative et emporte le spectateur dans un tourbillon féerique. Isolés, dans leur bulle, tous sont en mal de sensations, et surtout tous sont filmés prodigieusement. C'est sur un ton léger que s'inscrivent les émotions des protagonistes plongés eux aussi dans cette danse des ardeurs festives, vivant leur quête de l'Amour (que l'on partage sans déplaisir). Assurément un choc, puissant, poignant et frissonnant. Une des meilleures choses qui ait pu arriver au cinéma français.

Deux ans après "Les Parapluies de Cherbourg" qui lui valut la palme d'or à Cannes, Jacques Demy revenait encore plus fort avec cette comédie musicale chorale tout simplement géniale. Il nous gratifie d'une écriture magistrale, de dialogues irrésistibles, qu'ils soient en chanson ou en poésie, une mise en scène et un jeu d'acteurs épatant. Les frangines sont justes, George Chakiris égale sa prestation américaine, Gene Kelly est évidemment très Grand, quant à Jacques Perrin, Danièle Darrieux et tant d'autres, ils terminent de peupler ce casting d'or. Rochefort et ses habitants se souviendront longtemps de cette oeuvre qui magnifie la ville comme nul autre film n'avait su le faire. Le pont, la grand-place, les commerces, les rues conviviales, chaque image rend la ville charentaise grâcieuse. Il s'agit purement et simplement d'un divertissement qui frôle la perfection : Ravissant, drôle, beau, cynique, esthétique, intelligent, bouleversant. Les américains ont leur "West Side Story", nous nos "Demoiselles de Rochefort". Un peu de chauvinisme ne tue pas : avouons que le nôtre est bien plus beau!

 

Il faut avoir vu au moins une fois " les demoiselles de Rochefort" sur grand écran car il appartient à un genre- la comédie musicale- qui n'est pas à la mode actuellement. Bien-sûr, il y a la minceur du scénario et la légèreté du propos d'un film à l'eau de rose qui ne plaide pas en sa faveur mais qui est le propre de beaucoup de comédies musicales, mais il y a aussi et surtout un côté kitch avec des images très lumineuses et hautes en couleurs ( ce qui n'est plus le cas dans de nombreuses productions actuelles), une chorégraphie magnifique et le plaisir de retrouver des acteurs jeunes à l'époque qui évoluent à merveille.

Sans le sous-texte sociopolitique que pouvait avoir le scénario tragicomique des Parapluies de Cherbourg, il ne reste au cinéma de Jacques Demy que sa joie de vivre qu’il transmet de façon aussi bien musicale que visuelle. Si l’on n’adhère pas à cet univers où tout n’est fait que couleurs pastelles et de chorégraphies millimétrées, il est dès lors normal de considérer Les demoiselles de Rochefort comme un étalage de ce que le cinéma peut faire de plus superficiel sur la forme et de plus puéril sur le fond. Pourtant tout le bonheur de ses personnages devient inexorablement contagieuse à force de les voir effectuer leurs jolis exercices musicaux et s’échanger leurs beaux discours caractérisés par leur enthousiasme et leur innocence. Cet incessant chasser-croiser romantique n’est pas ce que Demy, ici épaulé par sa femme Agnès Varda, peut offrir de plus subtil mais jouit d’une virtuosité qui mérite le coup d’œil.

Mi, ré, mi, do, mi, si, mi, la... Dès les premiers instants, les notes s'enchaînent sur le thème qui accompagnera le spectateur jusqu'à la fin. Demy à la caméra et Legrand pour la musique unis dans une grande expérience de cinéma onirique. On pourra ergoter et considérer sa vision comme un peu kitch... Oui mais voilà, Demy aura été le seul à oser faire ça. Avec beaucoup de talent et de sensibilité!

Il est vrai que visuellement c'est assez sympa à regarder : jolies couleurs, jolis plans, jolis costumes etc. Mais ça ne fait pas tout. Si certaines chansons sont assez sympas, d'autres le sont beaucoup moins. Ajoutez à ça le fait que le scénario soit vraiment très convenu, assez linéaire et très attendu. Si on pourra se contenter de quelques passages sympathiques, le tout manque tout de même un peu d'envergure. La bonne humeur générale du film fait tout de même passer un bon moment. Mais ça s'arrête là.

 

Un film peut rapidement devenir un véritable chemin de croix. Et bien, celui là en a été un pour moi. J'ai vraiment beaucoup souffert pour en arriver au bout. J'ai rien aimé du tout. D'abord, les sœurs Garnier sont vraiment désagréables. Très jolies d'accord, mais incroyablement bêcheuses. La musique, c'est pareil, j'ai pas aimé du tout. Elle vaut pour ainsi dire quasiment pas un kopeck. Et que dire des chansons? Elles sont tout simplement... stupides pour rester correct. Je dirais même douteuses parfois. J'ai le souvenir d'une rime entre érudite et frite... Les dialogues, c'était du même acabit. Le point culminant étant atteint lors du jeu de mot entre perm et Nantes qui donne: perm à Nantes. Un jeu de mots répété quand même à sept reprises !

 

 

 

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