CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  815 

 

 

n°815
 
" Stupeur et Tremblements "

 

 

(2003)-(Fr)(1h47)  -      Comédie dramatique   

 

Réal. :     Alain Corneau   

 

 

Acteurs:  S.Testud, K.Tsuji, T.Suwa ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Il faut dire que l'oeuvre est magistralement servie par Sylvie Testud, sorte de Pierrot lunaire, capable de faire passer toutes les émotions qui pouvaient assaillir son personnage.

Si tous les comédiens japonais sont excellents, Sylvie Testud est carrément idéale. Sa frêle silhouette, ses yeux limpides, confèrent à Amélie sa part d'enfance irrésolue. Non seulement la jeune actrice s'exprime tout au long du film dans un japonais parfait (qu'elle a acquis au prix de trois mois de répétitions intensives), mais elle possède ce détonant mélange d'énergie et de légèreté qui fait de son personnage une victime active et jamais abattue.

C'est raffiné, finement cruel et délicieusement relevé d'un humour décalé.

Corneau s'amuse à transfigurer cette relation maître-esclave en tragédie grecque, apportant mille et un raffinements à ce bras de fer mental plein de paradoxes.

Est-ce à dire que Corneau n'a pas trouvé l'actrice capable de dépasser le texte d'origine et de sortir de l'adaptation plate ? Loin de là, car la prestation de Sylvie Testud est le grand bonheur du film, son rythme, son élan. Dans le rôle de l'ingénue humiliée, l'actrice semble être au diapason de son personnage-modèle : drôle, burlesque, inattendue.

Le cinéaste compense le dialogue en japonais (beau travail de Sylvie Testud) par une lecture (off) en français de passages du roman, qui sont souvent redondants par rapport aux images. Au lieu d'une histoire fouillée sur une Occidentale au Japon, c'est une série de vignettes drolatiques sur les aléas de la vie de bureau en Extrême-Orient.

La principale critique tient dans la caricature qu'offre le film de la culture japonaise, fût-elle d'entreprise. Réduisant les personnages à des pantins sadiques, voire racistes, Stupeur et tremblements, en s'amusant à ruiner la fascination séculaire exercée en Occident par le Japon, n'est pas loin de verser lui-même dans l'ethnocentrisme grossier.

Alain Corneau ne fait que dupliquer le bouquin avec une fidélité illustrative passablement besogneuse qui oblitère le caractère alerte du récit et s'accommode assez mal de l'ambiguïté des relations évoquées. L'image est vilaine ­ contredisant l'affiche du film - et les moments les plus enlevés sont ceux où l'infortunée héroïne (Sylvie Testud, digne, au milieu d'un casting 100 % japonais) cite en voix off des passages du livre. Ce qui, pour une transposition cinématographique, la fiche un peu mal. 

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

On retrouve l'esprit du roman ce qui n'était pas forcément évident. Le film est littéralement porté par Sylvie Testud qui livre une prestation exceptionnelle, avec une pointe d'humour et de détachement et beaucoup de naturel. La relation très ambiguë entre Amélie et Mademoiselle Mori est remarquablement montrée. Le point faible réside dans la post synchronisation des acteurs japonais qui connait parfois de légères défaillances. Jolie bande son puisque ce sont les variations Goldberg.

Si certaines scènes d'extérieur de "Stupeur et tremblements" ont ètè tournées au Japon (le jardin zen de Kyoto), les bureaux sont basés à...La Défense! Ce qui n'empêche pas au film d'Alain Corneau d'être une réussite totale! Le réalisateur de "Police Python 357" et de "Série noire", qui excellait vraiment dans le polar pur et dur, a rangé ses flingues et ses ambiances viriles pour s'intéresser aux déboires d'une jeune française engagée dans une firme japonaise à Tokyo! Adapté brillamment du roman autobiographique d'Amélie Nothomb, qui a approuvé le scénario, le film détaille le calvaire de cette jeune traductrice rétrogradée dame pipi pour avoir pris des initiatives personnelles dans son travail! Pour interpréter l'héroïne, Sylvie Testud n'a pas hésité à apprendre le japonais pendant deux mois! Sa prestation, double enjoué et énergique de l'écrivaine, lui a valu le César de la meilleure actrice! De plus Corneau a pu s'approcher au plus près des visages en tournant en vidéo numérique, un format qui offre ici un rendu encore plus précis des couleurs! En l'occurrence le blanc, qui souligne magistralement la froideur des relations entre les êtres! D'une grande finesse psychologique, "Stupeur et tremblements" est un conte cruel que joue en Pierrot lunaire une Sylvie Testud formidable! S'il y avait une seule bonne raison de voir le film, ce serait pour apprécier son interprétation...

Excellente surprise que cette adaptation du roman autobiographique de Amélie Nothomb... L'expérience du travail à l'étranger vue sous l'angle de la dérision et de la légèreté donne à ce film une originalité de tous les instants. La mise en scène reste aussi sobre que les décors pour se focaliser sur les liens pas si facile entre une française pourtant bilingue et les japonais... La différence des cultures nous apparait pas aussi simple... Un très bon film intelligent aussi bien dans la forme que dans le fond.

J'adore ce film. Je trouve que la façon dont Amélie tombe amoureuse de Fubuki Mori est très masculine. Comme un homme, Amélie a le coup de foudre pour la beauté et le charme de cette femme japonaise. Elle est complétement pétrifiée par le visage de sa supérieure. Cette histoire est un véritable drame, celui de se faire détester de quelqu'un dont on est amoureux... "Chère tempête de neige, tes nuages sont si lourds de colère".

 

Sans être l'un des meilleurs films de son réalisateur, "Stupeur Et Tremblements" est un film de qualité. Une façon originale de montrer le parcours d'un être humain, non pas du bas de l’échelle vers des sommets, mais plutôt l'inverse, une chute entre le "pas grand chose" et le "rien", avec quelques oscillations pleines d'espoir, d'envies et d’enthousiasme, et tout cela sans que le personnage principal ne désespère, ne perde son optimisme, et tout cela pour des raisons très intéressantes. Alain Corneau signe la une belle et pertinente œuvre sur le rêve et la réussite, malgré une réalisation légèrement décevante.

Il y'aurait tant à dire sur un tel sujet..."Stupeur et tremblements"parle de l'éternel différence Occident/Orient,sur un mode des plus ludiques et bienvenu.Un film qui se savoure sans modération,qui se passe intégralement au sein d'une entreprise ultra-hiérarchisée.Une fourmillière qui retranscrit bien le fonctionnement de la société japonaise.Tour à tour drôle,cruel et émouvant,le film d'Alain Corneau en dit long sur l'incommunicabilité entre les 2 cultures.Nous autres Européens avons du mal à concevoir la notion du travail chez les Asiatiques,mais c'est ainsi qu'ils fonctionnent.Cela est bien appuyé ici,peut-ètre trop,mais la vision féroce cache une fascination pour ce pays à jamais mystérieux.Sylvie Testud est tout bonnement stupéfiante,en femme-enfant candide et fière à la fois.Un petit film vivifiant!

 

Une jeune femme occidentale née au Japon est embauchée dans une entreprise japonaise. Elle devient le souffre douleur de ses supérieurs qui n’auront de cesse de la rabaisser ( faire, re-faire, re-re faire des photocopies, nettoyer les toilettes…) Ce film est ennuyeux à mourir, se limite à la lecture illustrée de l'histoire d'une stagiaire dans une grande entreprise, et n’a comme seules idées cinématographiques que les champs/ contrechamps de l’héroïne et de ses supérieurs au milieu de décors et de figurants inexistants qui alternent avec des moments d'évasion en vol plané au-dessus de Tokyo. Affligeant.

Si le roman est une petite perle, le film est quant à lui plus qu'inconsistant. Il faut dire que Testud me laisse de marbre. Le traitement par voix-off du roman me laisse par ailleurs sans voix, pour moi ce n'est pas ça le cinéma. Et on en revient à l'éternel dilemme des adaptation de roman au cinéma... Il faut quelqu'un de talentueux aux manettes sinon l'adaptation ne peut être que raté en empreintant toutes les facilités du genre et en occultant ce qui fait la richesse du cinéma, la création d'ambiance, de sentiment et d'émotion. Là, c'est bien simple... il n'y a rien de tout cela, juste une simple lecture du roman agrémenté d'image défilante. Préférez le bouquin, lui, c'est une réussite.

Une adaptation catastrophique d'un excellent livre qui ne méritait pas un tel forfait. Aucune valeur ajoutée, c'est rigide, plat, la mise en scène est quasi inexistante et les acteurs ont autant de présence à l'écran qu'une caisse à outil. Ceci est un foutage de gueule accompli.

Si on n'aime pas le livre, on ne peut pas aimer ce film. Moi, je trouve l'histoire pas intéréssante du tout. Il ne se passe rien de vraiment distrayant. Et puis, je n'ai pas ri. Quand j'ai vu le film, je me suis dit qu'il serait peut-être un peu mieux que le livre. Mais non, c'est pareil.

 

 

 

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