CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  772 

 

 

n°772
 
" Boyhood "

 

 

(2014)-(Am)(2h45)  -      Drame    

 

Réal. :     Richard Linklater  

 

 

Acteurs:  E.Coltrane, P.Arquette, E.Hawke ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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La patience a payé. Richard Linklater a construit, année après année, un beau film, sensible, au parfum unique. Profondément sympathique.

Rarement il est donné au cinéma d'éprouver le temps d'aussi belle manière. Ce mélange diffus de vitalité et de mélancolie fait de "Boyhood" un miracle.

Richard Linklater filme son chef d’œuvre, une odyssée de la vie tournée sur douze ans qui touche au cœur et à l’universel.

Une approche artistique inédite, pour un véritable petit bijou de film.

Cette chronique d’une famille américaine touche au plus profond par son regard doux et bienveillant sur des personnages attachants. Séduisant.

A projet vertigineux, film vertigineux. En un peu moins de trois heures défilent sur grand écran de manière saisissante douze années dans la vie de personnages si réalistes qu'ils semblent réels et familiers. Le film capte l'air du temps par sa bande originale, la mode et quelques références à l'actualité. Au final, épique et intime, il embrasse une vérité universelle.

Un long fleuve tranquille de quidams, de lieux quotidiens, de sentiments comme tout un chacun en éprouve tous les jours. "Boyhood" regarde au fond l'âme des sepctateurs du monde entier.

Tendre et joli projet, quoiqu'un peu longuet et platounet.

Un peu écartelé entre le prodige quasi scientifique (le vieillissement à vue d'oeil) et une inspiration inégale, "Boyhood" n'est donc pas le chef-d'oeuvre espéré. Mais il témoigne d'une belle constance obsessionnelle chez son auteur. Le voilà officiellement grand laborantin du temps qui passe dans le cinéma américain — d'aujourd'hui.

Le film vise un cours étal de flot de contemplation, un effacement minutieux de ses coutures et saillies, jusqu'à atteindre à une forme aigüe de banalité de chacune de ses composantes, n’était sa temporalité de fabrication hors norme. Cela, quitte à friser une certaine fadeur, Linklater n’est malheureusement ni Hong Sang-soo, ni Naruse.

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Boyhood ce n'est pas seulement un projet un peu fou qui s'étale sur douze ans, ce n'est même pas ça du tout. L'intérêt est ailleurs. Boyhood c'est la chronique d'une vie, d'un morceau de vie, d'une enfance, d'un envol, du temps qui passe, de ces opportunités qu'on ne saisit pas, de cette incapacité à ralentir la vie, de cette force qu'on a au fond de nous, de ces vies qui ne sont que ce que nous en faisons : on ne sait jamais le moment, l'instant, c'est le moment qui, parfois, rarement, daigne nous saisir. Boyhood c'est la vie qui passe, c'est la vie. Boyhood ce n'est pas un artifice d'émotions, c'est une mayonnaise qu'on prend le temps de mélanger, lentement, avec maestria mais sans se presser, sans chercher l'artifice, sans chercher à épater dès le début, c'est une émotion qui te frappe violemment après 2h40, te secoue et te regarde pleurer alors que t'es allongé, mis KO par un gamin de 19 ans. J'ai pleuré, pleuré de ce vide que laissent parfois les vies qui disparaissent, pleuré de ce vide des moments à jamais passés et qui ont disparu.

Boyhood essaie de capter le mieux possible ce qui peut se passer dans la tête d'un enfant à l'age ou il s'affirme en tant qu'individu après des événements décisifs dans la vie d'un jeune comme le divorce, le changement d'écoles, le déménagement, tout ces événements semblent donner un aspect paresseux au scénario mais ont un véritable sens sur le personnage principal de plus que le film n'a jamais eu une trame précise. Avec un montage final remarquablement élégant et intelligent pour nous aider, nous sommes immédiatement attachés à ce personnage minimaliste dont on voit le visage et les proches changer, l'écoles se transforme en collège puis en lycée, la mode change également de la grande mèche rebelle à la coupe classique ... tout est là avec une justesse, une fluidité et une cohérence surprenante.

Evidemment, c'est le dispositif/concept de Boyhood qui frappe de prime abord. Filmer les mêmes acteurs pendant 12 ans et ainsi enregistrer le temps qui passe, notamment pour l'un de ses personnages principaux, de 6 à 18 ans. Belle idée mais qui ne vaudrait que par son aspect documentaire si le film n'était pas écrit de façon à lui donner un caractère quasi universel dans sa vision de la vie et de ses changements de direction. Pour autant, c'est l'humilité du scénario qui donne de la valeur au film. Son caractère intimiste et familial, sans événements dramatiques superflus, avec des ellipses assez subtilement agencées. Il dure 2h45 et sa longueur est justifiée, gagnant ses galons dans la durée. Les protagonistes de Boyhood ne vivent rien d'exceptionnel, leur existence est même plutôt banale mais c'est cette modestie dans le propos qui finit par toucher durablement.

Ce que j'aime le plus dans le cinéma, c'est quand il montre ce que seul le cinéma peut montrer. Tarkovski l'avait qualifié de "temps scellé", et quand des cinéastes travaillent sur le temps, comme Tarkovski lui-même ("Le miroir"), Ron Fricke avec "Baraka", Godfrey Reggio avec "Koyaanisqatsi" ou encore Gaspar Noé avec "Irréversible", je reste souvent en état de pure sidération. Le cinéma permet d'appréhender le temps dans une dimension où les constantes naturelles, sans être abolies, peuvent être malaxées en liberté comme dans un pur univers mental. Avec "Boyhood", Linklater s'est lancé bravement dans l'une de ces pures expériences de temps, et le résultat est miraculeux : on voit simplement grandir le héros, de séquence en séquence, sans coutures narratives épaisses, résultat d'un tournage échelonné sur plus d'une décennie et dont l'écriture s'est élaborée chemin faisant.

Richard Lindkater est un génie. Dans "Boyhood", avec des gens et des situations simples, il nous amène à nous poser les vraies questions existentielles. Les acteurs, enfants comme adultes, touchants et sincères dans leurs jeux, nous forcent à nous interroger sur tous les âges de la vie, en nous disant que cette dernière n'est pas si longue. La réalisation est un coup de maître, impressionnante, et qui ne tombe jamais dans un voyeurisme vulgaire. Très beau film sur la famille, qui malgré les embûches de la vie, ressort soudée et unie.

 

Un film original qui retrace une vie de l'enfance jusqu'à l'entrée dans l'âge adulte. Le film n'est pas particulièrement passionnant mais l'effet par contre est réussi. L'histoire est très réaliste et son déroulé plein de subtilités.

Le concept de suivre un acteur de son enfance à l'âge adulte rend le film original et change en effet le regard du téléspectateur. Les difficultés sont montrées avec simplicité comme elles le sont dans la vie, sans melodrama. Cependant je n'ai pas su rentrer entièrement dans la peau du personnage principal, qui devient un peu trop lisse en grandissant. Dommage car ca donne une certaine lenteur au film qui reste dans la tête et donne un arrière goût d'inachevé.

 

De mon point de vue le seul intérêt de ce film est l'idée de la réaliser sur la durée et avec les mêmes acteurs. Ensuite très clairement je me suis ennuyée c'est tellement banal... la vie de vous de moi de monsieur et madame tout le monde qui est du déjà vu et revu puisque la vie c'est notre quotidien. Quant aux messages donc certains parlent dans les critiques, oui bon... rien de véritablement profond. J'ai préféré les premières années ou les rôles des personnages étaient distribués de façon équitable. Plus tard ça se concentre sur le garçon mais ça devient vite répétitif sur un ton plutôt monocorde. un bon petit gars. des bons parents avec leurs erreurs, leur défaut..; bon le temps qui passe sans que rien d'important n'arrive sauf des choses banales. moi ca m'a ennuyée alors que c'est ce que d'autres ont aimé....

Fallait-il vraiment 2h45 pour démontrer qu'il n'y a rien d'original ou d'intéressant dans la vie du jeune Mason depuis ses six ans jusqu'à ses dix-huit ans ? Un film sur la vie qui par son manque quasi total de passion est paradoxalement un film sans vie dans lequel rien de particulier ne se passe au travers des années. Une jolie petite fresque temporelle qui donne envie d'être aimée tant pour ses personnages que pour sa réalisation mais qui n'en est pas moins d'un ennui effroyable, n'aboutissant finalement à rien. Vous avez aimé le film de votre vie et en voulez encore ? Allez voir Boyhood. Si en revanche vous voulez un vrai film passez votre chemin.

Quel ennui ! Peu d'émotions vraies. Des dialogues plats. Des scènes collées les unes après les autres sans donner l'impression qu'il y ai un quelconque schéma directeur. C'est dommage car l'idée initiale était bonne, mais il faut plus qu'une bonne idée pour un faire un bon film.

 

 

 

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