CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  766 

 

 

n°766
 
" Pleure pas la bouche pleine! "

 

 

(1973)-(Fr)(1h57)  -      Comédie   

 

Réal. :     Pascal Thomas   

 

 

Acteurs:  A.Colé, F.Duru, B.Ménez ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Dans une magnifique campagne verdoyante, le rèalisateur Pascal Thomas poursuit sa chronique de l'adolescence poitevine, commencèe avec "Les zozos" en 1972, dont il reprend ici deux interprètes: Frederic Duru et Annie Colé! Dans ce second volet, les lycéens ont grandi! Le temps n'est plus au flirt mais à l'èpineuse quête de la toute première expérience sexuelle! Au fil des bals, la jeune hèroïne rencontre Bernard Menez, nigaud et playboy du chef-lieu, tout en essuyant les coups de gueule de Jean Carmet en père râleur! C'est léger, c'est tendre, c'est ironique, c'est nostalgique, comme toujours chez Pascal Thomas, avec des personnages qui n'ont aucune ambition mais qui se contentent de petits bonheurs! Très belle musique de Vladimir Cosma...

Dans ses campagnes encore peuplées de toutes tranches d'ages chacun tient son rang. Cela démarre de la jeune adolescente à la jupe microscopique découvrant ses premières lectures impures par l'intermédiaire de Guy des Cars père spirituel de tant de jeunes filles à la recherche d'expériences amoureuses en passant par le dragueur en Blazer haute cylindrée ajouté à la sympathique Grand-mère préposée aux épluchures et à la bonne tenue des latrines pour finir par le père à l'envie soudaine de plaisir distribuant l'argent de poche de sa fille au compte goutte. Cette agréable compagnie s'exprime à l'air libre aux bord d'étangs cannes à pèches en mains ou dissimulés en meules de foins. Chacun en fonction de sa génération active ses procédures. Le père surveille, conseille, réprimande. La fille s'exhibe, aguiche, permet puis interdit soudainement certaines déterminations. On se lave en bassine ou l'on urine sur le seuil de la porte. L'apéritif se déguste sur des tables dressées au soleil. Le curé vient se rincer la glotte afin de rougir davantage un visage déjà bien entamé.

Tout est bon enfant, les moqueries sont saines, respectueuses, tout le monde se connaît, s'apprécie dans une collectivité structurée par le bon air, les visages ont des couleurs loin des mauvaises humeurs citadines. Les mains baladeuses entreprenantes mais condamnées à l'exploration réduite sont positionnées sur des territoires restreints toujours identiques. Faute de mieux les bouches s'unissent en attendant l'inévitable passage à l'acte. Les préliminaires sont lassants trop répétitifs aux portes de cette première fois tant désirée autant que redoutée. Cette jeunesse rurale protégée encore pour un temps de la contrainte d'une destinée profite à plein temps de ses sensations programmées dans une nature lumineuse épanouie par la bonne humeur et l'équilibre de ceux qu'elle accueille. On se roule dans l'herbe en riant aux éclats, c'est du bonheur de haute cuvée dans un temporel émouvant nommé fraîcheur et naturel. Oh temps suspend ton vol.

Ce film est une pure merveille. Je l'ai vu à sa sortie et plusieurs fois depuis, toujours avec autant de plaisir. Nous avons tous vécu un moment de ce film (à l'adolescence et pour ceux qui vivent à la campagne) et comme Jean Carmet, je pisse où je veux quand je veux, nom de Dieu !

Alors que les Trente Glorieuses s'acheminent vers leur petite mort au cours de la décennie 70, des cinéastes français prennent chacun à leur mesure l'air du temps. Claude Chabrol débusque avec raffinement et malice les travers peu reluisants de la bourgeoisie provinciale tapis derrière les hauts murs des demeures cossues qui abritent les notables qui sans ostentation font la pluie et le beau temps dans les petites villes de la France profonde. Claude Sautet dont le cinéma reflète la nature angoissée, ausculte le malaise des mâles cinquantenaires de la classe dominante bousculés dans leurs certitudes depuis l'avènement du "joli mois de mai ". Pascal Thomas préfère fuir le tumulte parisien et rendre compte de la vie à la campagne comme elle existe encore à cette époque dans son Poitou natal. Il choisit le mode de la chronique familiale pour observer dans un cadre champêtre la cohabitation des générations à travers les amours adolescentes d'Annie (Annie Colé). Le père (Jean Carmet), la mère (Christiane Chamaret), la grand-mère (Hélène Dieudonné), Annie et sa petite sœur Friquette forment une fratrie où d'instinct chacun respecte l'autre essentiellement parce que les plus anciens n'ont pas oublié les enfants, adolescents et jeunes adultes qu'ils ont été. La liberté accordée à la jeune Annie qui semble tout obtenir de son père par un simple baiser montre que sur certains aspects la libération sexuelle prônée par la "révolution" de mai 68 n'avait pas attendu pour s'épanouir dans certains milieux et certaines contrées.

Peut-être , avec Jeux Interdits , le plus beau film sur la campagne Française , sa ruralité , ses caractères délicieux magnifiquement observés ! Il n'a pris une ride , ce chef d'oeuvre de simplicité : il a rajeuni ! et surtout grâce au talent géant de Jean Carmet , il nous la redonne à nous , la jeunesse ! Des larmes de plaisir devant tant de naturel .

Un film extrêmement sympathique,il y a une atmosphère bonne enfant qui ne lasse jamais. Pour tous ceux et celles qui souhaitent se remémorer leurs amours d'adolescence avec toute l'innocence,le plaisir et le charme fou qui accompagnés les scènes de séduction et de drague. Un film qu'on ne se lasse jamais de voir. Cerise sur le gâteau la musique qui l'accompagne est tout simplement sublime!

 

J'avais vu ce film à sa sortie, en 1973 ou 74, à l'époque, j'avais à peu près l'age des héros, et je l'avais trouvé génial !! (les acteurs, les dialogues...) mais je viens de le revoir maintenant, et patatras ! quelle déception. Je trouve tout ça très artificiel, vulgaire, mal joué, les acteur m'insupportent, à part peut-être Bernard Menez qui joue toujours son role de loser ridicule et attendrissant, rôle repris depuis par Michel Blanc pour les Bronzés ! Est-ce ma vision qui a vraiment changé, ou ce film est-il finalement très ringard et dépassé ? En le voyant, je me demandais comment un réalisateur américain aurait filmé la chose... je ne vois guère qu'American Pie qui est le plus ressemblant, et encore c'est beaucoup plus drôle !!! Enfin bon, je crois qu'il vaut mieux rester sur ses bons souvenirs quand on a bien aimé un film, et peut-etre ne pas chercher forcément à le revoir...

Encore une comédie énumérant plein de vérités (les vrais beaufs sont peut-être + proches de nous que l'on pense bien souvent...) malgré un complaisance un peu cachée qui peut, toutefois, ne pas plaire à tout le monde. Et puis il est vrai que Bernard Menez est impayable en séducteur - gagneur ! 

 

 

 

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