CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  75

 

 

 

n°75
 
 

" Cria Cuervos... "

 

 

( 1976 )(Es)-( 1h52 )  -   Drame 

 

Réal. :    Carlos Saura 

 

 

Acteurs  :  A.Torrent, G.Chaplin ...  

  

 

 
  Critiques Presse

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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C'est presque un ordre : faites un succès de la nouvelle sortie du film le plus subtil au monde sur l'enfance !

Le film ressort et, s'il a un peu vieilli, il demeure un monument.

Cría cuervos est de ces oeuvres inoubliables qui, dans tous les sens du terme, impressionnent.

Trente ans après la fin du franquisme, et la sortie du film il n'en est peut-être que plus attachant, comme témoin, dans la fiction, d'un moment où bascula l'histoire d'un pays. (2006)

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Dans la série des grands films sur l'enfance meurtrie, Cría Cuervos tient une place de choix. Ce n'est pas très gai, certes, mais si l'on n'est pas complètement déprimé d'avance, on ne peut qu'apprécier cette oeuvre hantée par la mort et par le souvenir. Un beau film triste. Ana Torrent est inoubliable. La chanson "Porque te vas", devenue célèbre après la sortie du film, ajoute à l'émotion.

Film résolument politique avant tout, ce dernier est également l'un des long-métrages parmi les plus subtils sur l'enfance. Par l’intermédiaire d'Ana, fillette orpheline de dix ans, meurtrie depuis la mort de sa mère, s'établit ainsi la construction d'un monde sans ambages, loin des écueils habituellement attribués à cette période de la vie. Vision non-idéalisée, presque lugubre, d'où se tisse au final un remarquable jeu de miroir entre le globe enfantin et la fin d'un régime totalitaire. Une oeuvre majeure.

Ce superbe film est très personnel dans la carrière de Carlos Saura, à tel point que la maison familiale, justement de cette oeuvre, est celle qui ètait voisine de celle qu'il occupait à l'èpoque! "Cría Cuervos" a obtenu le Grand Prix du jury au festival de Cannes en 1976 et ce n'est que justice! Comment oublier les grands yeux noirs de la petite Ana Torent et la chanson mythique "Porque te vas?", vèritable triomphe un peu partout en 1976.

Tourné dans les derniers mois du franquisme, Cria cuervos est un film tendre et onirique qui raconte l'histoire de trois jeunes sœurs issues d'un milieu bourgeois. Le long-métrage, qui s'ingénie à brouiller la frontière entre rêve et réalité, porte un regard très touchant sur le monde de l'enfance, ses songes, ses logiques et sa confrontation à l'univers des adultes. En creux, Carlos Saura porte un regard critique et désabusé sur cette Espagne dirigée par des militaires et des petits bourgeois baignant dans un système sclérosé, poussiéreux et hypocrite.

Elle dit elle-même que son enfance a été interminable, mais elle a pu compter, dans son imagination, sur la présence de sa mère, rassurante et douce. Un film aux accents fantastiques très beau et sensible sur l'enfance et ses blessures. La musique tendre et mélancolique crée aussi cette atmosphère de tristesse très prenante.

Ressortir ce petit bijou est une excellente opportunité pour comprendre ce que veut dire mise en scène, direction d’acteurs ( des enfants en particulier ) et sens du récit . Ce qui nous donne un tableau aussi édifiant que remarquable de l’agonie du franquisme, à travers la chronique familiale de trois petites filles, désormais orphelines . Carlos Saura filme avec une subtilité parfaite ce quotidien, passant de l’imaginaire à la fiction, du rêve à la réalité, sans indicateur particulier. Ça peut décontenancer, mais une fois dans le secret de cette villa espagnole, on ne se lasse pas de suivre le regard à la fois candide et cruel de la petite Ana.

 

Pas inintéressant mais pas très passionnant non plus, le film repose surtout sur une ambiance quelque peu inquiétante où se mixent réalité et imaginaire d'une enfant qui souffre de la perte de sa mère et de la rigidité de son milieu familial. Si le film peut être interprété comme une parabole sur une société bourgeoise franquiste à l'agonie, le lien avec l'histoire du pays n'est quand même pas évident.

Légère déception. Si l'émotion opère parfois - allant même jusqu'à nous tirer les larmes -, Cria Cuervos souffre d'un scénario répétitif : l'ennui vécu par la petite Ana est pour le moins communicatif ( il s'agit peut-être du choix de Carlos Saura ). Pourtant, au beau milieu de ce huis-clos dépressif, on peut déceler de magnifiques instants de grâce... A commencer par les deux scènes utilisant la célèbre chanson "Porque Te Vas?" Un bon film, peut-être légèrement surestimé, mais qui mérite que l'on s'y attarde.

Dans un Madrid des années 70, tout juste libéré du franquisme, la jeune Ana vit dans une maison bourgeoise cossue avec son père. Après sa mère quelques temps auparavant, son père meurt à son tour. Ana, confiée à sa tante et sa grand-mère paraplégique, commence à avoir des visons. Est-ce son imagination ou le passé qui remonte à la surface ? Tout cela donne un film intéressant et bien interprété mais qui manque un peu de rythme.

Rien de génial dans ce vieux film espagnol, si ce n'est la bouille à croquer et l'incroyable présence d'Ana Torrent qui exprime tous les sentiments au travers de ses yeux noirs. A part ça, c'est un film qui a mal vieilli et qui rappelle certains cours d'Espagnol au collège où le prof diffusait une VHS d'un vieux film franquiste.

Quel dommage ! Le réalisateur avait fait le plus dur c'est-à-dire d'instaurer une sorte de climat glauque avec cette petite Ana (l'actrice jouant la petite fille est d'ailleurs excellente) perdue au milieu de ces drames autour d'elle. Mais la fin laisse trop de choses en plan. L'histoire aurait pu être passionnante mais avec cette fin, on assiste juste à un film d'ambiance.

 

 

 

 

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