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C'est presque un ordre : faites un
succès de la nouvelle sortie du film le plus subtil au monde sur
l'enfance !
Le film ressort et, s'il a un peu
vieilli, il demeure un monument.
Cría cuervos est de ces oeuvres
inoubliables qui, dans tous les sens du terme, impressionnent.
Trente ans après la fin du franquisme,
et la sortie du film il n'en est peut-être que plus attachant, comme
témoin, dans la fiction, d'un moment où bascula l'histoire d'un
pays. (2006)
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Dans la série des grands films sur
l'enfance meurtrie, Cría Cuervos tient une place de choix. Ce n'est
pas très gai, certes, mais si l'on n'est pas complètement déprimé
d'avance, on ne peut qu'apprécier cette oeuvre hantée par la mort et
par le souvenir. Un beau film triste. Ana Torrent est inoubliable.
La chanson "Porque te vas", devenue célèbre après la sortie du film,
ajoute à l'émotion.
Film résolument politique avant tout, ce
dernier est également l'un des long-métrages parmi les plus subtils
sur l'enfance. Par l’intermédiaire d'Ana, fillette orpheline de dix
ans, meurtrie depuis la mort de sa mère, s'établit ainsi la
construction d'un monde sans ambages, loin des écueils
habituellement attribués à cette période de la vie. Vision
non-idéalisée, presque lugubre, d'où se tisse au final un
remarquable jeu de miroir entre le globe enfantin et la fin d'un
régime totalitaire. Une oeuvre majeure.
Ce superbe film est très personnel dans
la carrière de Carlos Saura, à tel point que la maison familiale,
justement de cette oeuvre, est celle qui ètait voisine de celle
qu'il occupait à l'èpoque! "Cría Cuervos" a obtenu le Grand Prix du
jury au festival de Cannes en 1976 et ce n'est que justice! Comment
oublier les grands yeux noirs de la petite Ana Torent et la chanson
mythique "Porque te vas?", vèritable triomphe un peu partout en
1976.
Tourné dans les derniers mois du
franquisme, Cria cuervos est un film tendre et onirique qui raconte
l'histoire de trois jeunes sœurs issues d'un milieu bourgeois.Le long-métrage,
qui s'ingénie à brouiller la frontière entre rêve et réalité, porte
un regard très touchant sur le monde de l'enfance, ses songes, ses
logiques et sa confrontation à l'univers des adultes. En creux,
Carlos Saura porte un regard critique et désabusé sur cette Espagne
dirigée par des militaires et des petits bourgeois baignant dans un
système sclérosé, poussiéreux et hypocrite.
Elle dit elle-même que son enfance a été
interminable, mais elle a pu compter, dans son imagination, sur la
présence de sa mère, rassurante et douce. Un film aux accents
fantastiques très beau et sensible sur l'enfance et ses blessures.
La musique tendre et mélancolique crée aussi cette atmosphère de
tristesse très prenante.
Ressortir ce petit bijou est une
excellente opportunité pour comprendre ce que veut dire mise en
scène, direction d’acteurs ( des enfants en particulier ) et sens du
récit . Ce qui nous donne un tableau aussi édifiant que remarquable
de l’agonie du franquisme, à travers la chronique familiale de trois
petites filles, désormais orphelines . Carlos Saura filme avec une
subtilité parfaite ce quotidien, passant de l’imaginaire à la
fiction, du rêve à la réalité, sans indicateur particulier. Ça peut
décontenancer, mais une fois dans le secret de cette villa
espagnole, on ne se lasse pas de suivre le regard à la fois candide
et cruel de la petite Ana.
Pas inintéressant mais pas très passionnant non plus, le film
repose surtout sur une ambiance quelque peu inquiétante où se mixent
réalité et imaginaire d'une enfant qui souffre de la perte de sa
mère et de la rigidité de son milieu familial. Si le film peut être
interprété comme une parabole sur une société bourgeoise franquiste
à l'agonie, le lien avec l'histoire du pays n'est quand même pas
évident.
Légère déception. Si l'émotion opère parfois - allant même
jusqu'à nous tirer les larmes -, Cria Cuervos souffre d'un scénario
répétitif : l'ennui vécu par la petite Ana est pour le moins
communicatif ( il s'agit peut-être du choix de Carlos Saura ).
Pourtant, au beau milieu de ce huis-clos dépressif, on peut déceler
de magnifiques instants de grâce... A commencer par les deux scènes
utilisant la célèbre chanson "Porque Te Vas?" Un bon film, peut-être
légèrement surestimé, mais qui mérite que l'on s'y attarde.
Dans un Madrid des années 70, tout juste libéré du franquisme,
la jeune Ana vit dans une maison bourgeoise cossue avec son père.
Après sa mère quelques temps auparavant, son père meurt à son tour.
Ana, confiée à sa tante et sa grand-mère paraplégique, commence à
avoir des visons. Est-ce son imagination ou le passé qui remonte à
la surface ? Tout cela donne un film intéressant et bien interprété
mais qui manque un peu de rythme.
Rien de génial dans ce vieux film espagnol, si ce n'est la
bouille à croquer et l'incroyable présence d'Ana Torrent qui exprime
tous les sentiments au travers de ses yeux noirs. A part ça, c'est
un film qui a mal vieilli et qui rappelle certains cours d'Espagnol
au collège où le prof diffusait une VHS d'un vieux film franquiste.
Quel dommage ! Le réalisateur avait fait le plus dur
c'est-à-dire d'instaurer une sorte de climat glauque avec cette
petite Ana (l'actrice jouant la petite fille est d'ailleurs
excellente) perdue au milieu de ces drames autour d'elle. Mais la
fin laisse trop de choses en plan. L'histoire aurait pu être
passionnante mais avec cette fin, on assiste juste à un film
d'ambiance.
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