CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  737 

 

 

n°737
 
" The Servant "

 

 

(1964)-(An)(1h55)  -      Drame    

 

Réal. :     Joseph Losey   

 

Acteurs:  D.Bogarde, S.Miles, J.Fox ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Sous-entendus, manipulations et retournements de situation font vaciller les repères aussi bien sociaux que sexuels et offrent à Dirk Bogarde l'un de ses rôles les plus mémorables.

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Sans doute la réalisation la plus caractéristique de Joseph Losey mettant en jeune la dialectique des relations entre maître et serviteur! Toutefois, ces relations sont inversées: c'est le valet (remarquablement interprété par Dirk Bogarde) qui joue le rôle du dominateur, et le maître (excellent James Fox) celui du dominé! Certes, tout cela est raconté de façon indirecte, et les implication homosexuelles qui sous-entendent les liens entre le serviteur et le maître ne sont pas directement exploitées par Losey, mais suggères! Tout au long de ce très grand film du cinéma britannique dont le jeu avec les miroirs est à tomber par terre, le cinéaste conduit le récit avec une élégance brillante et glaciale! La précision des cadrages contribue à définir, à elle seule, les tensions psychologiques de l'univers projeté sur l'écran! Avec cerise sur le gâteau - et quelle cerise - la présence de la magnifique Sarah Miles avec cette fausse candeur et cette sensualité voilèe! Chef d'oeuvre d'atmosphère, de mise en scène et d'interprétation, "The Servant" est un huis clos d'une obsessionnel beauté qu’on ne voudrait changer pour rien au monde tant il est parfait...

Au jeu du dominant/dominé, le perdant n’est pas toujours celui qu’on croit. Avec ce film sur les classes sociales et le désir , Joseph Losey livrait un grand classique du cinéma. Il n’y a rien de bien cru, pas de scène provocantes mais rarement un long métrage aura véhiculé autant de tension sexuelle et un climat aussi malsain. Tout est dans le sous entendu et dans le jeu des acteurs. Dès que Sarah Miles apparaît à l’écran on ne peut être que subjugué face à son sex appeal , son côté à la fois candide et pervers. Plus on avance plus on ne sait plus vraiment qui est attiré par qui. Avec un final diabolique au possible , le film marque totalement les esprits et laisse le spectateur avec un sentiment de malaise total. Ajoutez une utilisation du son et une mise en scène fouillées et vous obtenez un film tout ce qu’il y a de plus brillant.

Un admirable film avec des angles de prises de vue tellement audacieux et créatifs, qu'on crie au génie! La perversité des personnages est remarquablement filmée. Qui est au service de qui ou de quoi, telle est la question, qui demeure tout au long du film. La déchéance s'opère peu à peu. "Que cherchez vous ici?" lui demande lady Mounset. "Je suis là pour servir" lui répond Barret (magistralement interprété par Dirk Bogarde)... Oui, pour servir à quoi et quelle cause sert-il donc, tout cela reste des questions en suspens. Joseph Losey observe la lente dégradation du supposé maître, qui peu à peu, ne semble plus rien maîtriser et à accepter peu à peu le contrat pervers, que mettent en place Barret et sa prétendue soeur. Un chef d'oeuvre à revoir absolument!!!

Plus qu'un chef d'œuvre, c'est un des sommets de l'histoire du cinéma. Tout est parfait, la mise ne scène, l'éclairage, les cadrages, le montage, la direction d'acteurs remarquable avec un quatuor exceptionnel. Quant au scénario, ce n'est en aucune façon une critique sociale comme on le trouve écrit ici et là, mais une étude éblouissante sur l'évolution des rapports de domination entre les individus. Un monument !

Développant sa magie en partant du thème universel de l'oppression d'individus par d'autres individus sous le patronage envahissant de l'éternelle lutte des classes, The Servant va heureusement bien au-delà de ce programme un peu mince. Il devient passionnant lorsque l'enjeu devient celui des rapports de fascination et d'influence, de l'emprise mentale, de la manipulation d'esprits faibles par des esprits forts. Se jouant des apparences, il se place alors au plan des rapports amoureux plus qu'ambigus entre un homme et une femme, entre deux hommes et même entre deux femmes. C'est en cela qu'il dépasse la simple dialectique maître-esclave, The Servant touche au coeur parce qu'il sonde la noirceur de l'âme humaine et tire son universalité de l'indémodable familiarité des rapports de domination.

Joseph Losey signe ici un film fascinant et intense. Basé sur un scénario brillant d'Harold Pinter qui exploite la dialectique du maître et de l'esclave et qui critique les différences de classe sociale, "The Servant" est un chef-d'œuvre troublant et inoubliable admirablement mis en scène avec un sens de l'esthétique qui confère au génie. James Fox et Sarah Miles sont excellents mais c'est Dirk Bogarde qu'on retient, à la fois fascinant et inquiétant dans le rôle du majordome qui prend le pouvoir sur son maître.

Quel film! L'étude de la relation entre le maître et le serviteur et le renversement progressif des rôles, Bogarde est prodigieux, le chef d'oeuvre de Losey.

 

Franchement je n'ai pas aimé ce jeu malsain de pouvoir entre les deux personnages principaux. Mais il y a incontestablement une mise en scène très travaillée. On se dit qu'il va y avoir un meurtre tellement l'ambiance devient oppressante et puis en fait on n'est pas dans le thriller; simplement l'opposition de deux mondes dont l'un veut s'accaparer l'autre. On attend quelque chose qui ne vient jamais. Pas convaincu pour ma part

Affrontement de deux mondes pour un Losey qui est très apprécié pour ma part je lui reconnais de la qualité à ce film et dans sa 1ère heure The Servant m'a vraiment plu mais je ne sais pas après j'ai commencé à me fatiguer devant ce film. Peut-être trop suggestif pour moi, vers la fin je m'attendais presque à ce que le lord et le butler se roulent un patin mais The Servant (époque oblige entre autres) reste latent sur cette question. Un bon film oui avec une interprétation forte (surtout de Bogarde) mais avec une fin qui m'a un peu déçu.

Premier film de Losey que je découvre et je suis séduit d'emblée par ce noir et blanc profond, l'utilisation des ombres inquiétantes et la virtuosité de la mise en scène sous forme de huit clos. La déliquescence de la bourgeoisie, l'immoralité crasse des personnages et la fin que l'on pressent dramatique soulèvent beaucoup d'espoir et l'on attend le moment de basculement.... qui n'aura pas lieu... la perversité restant sans mobile, le scénario sans critique sociale réelle, l'on se dit que tout ce talent pour nous dire simplement l'indécence et la dépravation des Hommes laisse un goût d'inachevé et de déception....

 

On est emmené lentement vers un mystère dont l'épaisseur n'a d'égal que l'inutilité. On ne peut pas en vouloir à un film d'être démodé, mais on peut lui en vouloir -et c'est ici mon cas, en dépit des nombreux éloges culturellement corrects que le film reçoit d'autre part- de ne rien représenter, de ne rien apporter, de ne rien enseigner, de ne divertir en rien. Seul vestige d'intérêt : un vague sens de l'esthétique sur un fond vaseux de représentation des turpitudes de la vie sociale londonienne. C'est bien maigre.

Je n'avais jamais vu ce film mais je savais que c'est un grand classique.. Quelle déception ! Les personnages n'ont aucune épaisseur... Les chassés-croisés libidineux n'apportent pas grand chose à ce qui aurait pu être très intéressant : le rapport qui s'inverse subtilement entre le maître et l'esclave, l'homosexualité refoulée (?)... Un parti pris esthétisant affecté qui ressemble à des "effets de manches"... A mon avis, pas du grand Losey... Même pas une peinture subtile de cette bourgeoisie anglaise qui s'ennuie et distille l'ennui.

Comment Tony peut-il imaginer qu'elle est vraiment la sœur de son valet ? Je veux bien croire que notre pauvre bourgeois soit aveuglé par l'amour mais à ce niveau de naïveté, il passe plutôt pour un authentique idiot. C'est peu dire que la situation finale, aussi spectaculaire soit-elle comparée au rapport initial, laisse perplexe tant elle aura plus été la conséquence de la faiblesse inouïe d'un homme face à un couple manipulateur que d'une véritable réflexion sur les rapports de classe et tout ce qu'ils comportent, à savoir la vanité des mœurs et autres frustrations qui ne sont ici que vaguement ébauchées. Sans enlever à Losey une direction d'acteurs impeccable et des idées de mise en scène percutantes (l'ombre de Hugo sur le mur, la scène d'amour entre Tony et Vera sur le divan), j'ai de la peine à être totalement convaincu par ce tableau de la domination humaine, présenté sous un angle facile et par conséquent simpliste. Un classique surestimé.

 

 

 

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