CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  706 

 

 

n°706
 
" La marcheuse "

 

 

(2016)-(Fr)(1h20)  -      Drame, Thriller  

 

Réal. :     Naël Marandin   

 

 

Acteurs:  Q.Lan, Y.Choirat, L.Chen ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix 

 

On se laisse embarquer par ce scénario jamais manichéen qui déroule son histoire très simplement.

Sèche, sans ostentation, la mise en scène maintient cette intrigue sous cloche et dans un état de tension permanente qui donne sa texture vibrante à la peinture du quotidien de Lin.

L’émotion vient de là : même si l’intrigue est mince, la puissance de vie de ces femmes est admirable. Un regard chaleureux, qui déborde les clichés et les artifices.

Si le film ne se renouvelle plus passé sa première moitié, la solidité d’une démarche sans compromis ni démagogie remporte l’adhésion et fait de La marcheuse une oeuvre touchante et parfaitement recommandable.

Dans l’ensemble, c’est ce matériau documentaire qui apparaît maîtrisé avec le plus de sobriété. Le scénario, très balisé, de la fiction ambitionne en effet de concilier trop d’exigences à la fois en accolant à cette trame réaliste un thriller aussi inabouti que tiré par les cheveux.

Ce film noir sur fond de prostitution chinoise, bien documenté, déçoit cependant par sa dramaturgie.

Seul point de vue affirmé : les hommes sont des cochons qui aiment enfiler leur petit bout rouge turgescent sans la bouche des femmes, et c'est répugnant et dégradant.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

J'ai adoré !!! Un très beau portrait de femme(s). La preuve que les immigré(e)s asiatiques ne sont pas mieux lotis, ni mieux considérés, ni mieux traités, ni plus chanceux que tous les autres immigrés en France. La preuve aussi que les "autorités" savent et se servent gratuitement de ces personnes là. La qualité d'interprétation des actrices vaut largement celle de certaines actrices connues. Alors, pourquoi ce magnifique film n'est distribué que dans 2 salles parisiennes ? Mystère et boule de gum... Courez vite le voir en ce week-end pluvieux avant qu'il ne disparaisse de l'affiche

Le jeune réalisateur, jusqu'à présent comédien, Naël Marandin, s'intéresse à celles que l'on appelle "les marcheuses de Belleville", puisque c'est dans ce quartier à forte présence chinoise que l'on peut les croiser. Elles n'ont pas de macs; elles sont venues pour envoyer de l'argent à leur famille... L'héroïne, Lin Ayiu (Qiu Lan), après la fermeture de l'usine où elle travaillait et la disparition de son mari a suivi comme bonne une riche famille de Chinois du Sud; comme ceux ci n'aiment pas les Chinois du Nord, ils n'ont aucun scrupule à les exploiter.... Son salaire ne lui permettant pas de faire venir sa fille, elle s'est retrouvée sur le trottoir. 50€ avec capote. Pour tenir il y a la solidarité entre filles. Elles rient entre elles, se moquent de leurs clients, se retrouvent pour boire un coup ou faire un karaoké.... La plupart d'entre elles occupent une sorte de dortoir dans un immeuble; Lin, elle, est logée avec sa fille chez un vieux monsieur impotent et incontinent (Philippe Laudenbach) dont elle s'occupe intégralement, seule, en échange de quoi la famille lui assure "généreusement" le gîte....

J'ai bien apprécié ce film racontant l'histoire d'une quadragénaire chinoise sans papiers essayant de survivre à Paris avec sa fille adolescente. Elles habitent gratuitement chez un vieux monsieur qui est dépendant. En échange, la quadragénaire s'occupe de ce monsieur (soins, toilettes, repas, ménage). Mais comme elle n'est pas payée elle se prostitue pour gagner facilement de l'argent. Tout va bien si on peut dire jusqu'au jour où un homme poursuivi fait irruption dans l'appartement et elle se voit obligée de le cacher. C'est un drame très intéressant.

Ce film restitue l'atmosphère de la culture chinoise. Parfois, ce sont les regards qui disent plus que les mots. Qiu Lan est émouvante dans son engagement dans le personnage. La perception qu'ont les chinoises des hommes, la précarité de leurs conditions de vie, la solidarité entre prostituées, tout cela est exposé avec justesse. La question du désir, des corps qui se rencontrent, des rapports de pouvoir, de domination, de brutalité aussi, sont au coeur de ce film. Le lien mère-fille, avec ses enjeux de complicité et de rivalité parfois traverse cette histoire. Voici un beau film à découvrir...

Vu au festival Premiers Plans d'Angers: un très beau film qui nous immerge dans la vie d'une marcheuse de Belleville. Le film tout en tension nous offre quelques moments de respirations, de petites joies qui nous rendent ces femmes d'autant plus attachantes qu'ils nous parlent de leurs espoirs, leurs rêves. La mise en scène est sans esbroufe, efficace, nerveuse quand il faut (une scène d'amour "animale" très réussie) et laisse s'épanouir à l'écran le jeu subtile des comédiennes non professionnelles. À voir!!!

 

Si dans cette histoire, chaque personnage a sa propre histoire, La Marcheuse est surtout le prétexte à dépeindre la réalité d’une prostitution chinoise qui ne concerne qu’une partie de la communauté. Et si l’histoire du film ne tient pas sur la longueur, il séduira les amoureux de la Chine et les curieux d’en savoir un peu plus sur une communauté à la fois très présente et très discrète au nord de Paris.

 

Un film dispensable et faible cinématographiquement parlant. Sa valeur est essentiellement documentaire, et encore, si le film se garde bien fort heureusement de juger, il n'est soutenu par aucun point de vue fort et n'apporte rien à la thématique ni sur le fond ni sur la forme. on reste extérieur, peu touché par ce quotidien plat fait d'ennuis dans tous les sens du terme et le film n'arrive pas à décoller. la figure du proxénète (parasite classique auprès des prostituées) peine à convaincre. dommage, car le sujet le méritait, et le film a probablement été réalisé dans une grande économie de moyens...

La prostitution chinoise est plutôt le background que le sujet traité véritablement. le film oscille entre drame psychologique et le genre thriller. du coup cette aventure au coeur de Belleville ne s'inscrit dans aucun des deux. Si le personnage protagoniste est bien décrit bien interprété, les autres personnages sont bien faibles. L'attirance de l'ados chinoise pour le male intrus, en guise de sa quête d'identité féminine parait artificielle. La musique du film pourrait être mieux envisagée, dans ce film qui traite de déracinement et de double culture, puisque là on a l'impression d'entendre la playliste des favoris d'un bobo parisien.

 

 

 

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