CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  684 

 

 

n°684
 
" Louis-Ferdinand Céline "

 

 

(2016)-(Fr,Be)(1h37)  -      Drame   

 

Réal. :     Emmanuel Bourdieu   

 

 

Acteurs:  D.Lavant, G.Pallhas, P.Desmeules ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Un moment de cinéma tout à fait fascinant.

Denis Lavant campe magistralement le rôle de Céline. Son soupir respire le mépris, son sourire tour à tour l'intelligence, la moquerie, l'amour."

Le film, moins un biopic qu’une tranche fortement emblématique de sa vie, montre admirablement les tensions à l’œuvre dans un seul homme, ô combien singulier : Céline, excellent médecin et quasi-fou, intelligence supérieure, géant littéraire et monstrueux antisémite.

Un joli film vénéneux sur la littérature et sa part de manipulation, parfaitement servi par les clowneries spectaculaires de Denis Lavant. Il est dommage que le film s’essouffle un peu sur sa fin.

Tourné quasiment en huis clos, le film ne brille ni par sa mise en scène ni par la confrontation à l’issue prévisible, mais par le personnage ambigu de l’épouse de Céline, formidablement interprétée par Géraldine Pailhas.

Emmanuel Bourdieu a tiré un film passionnant et bancal. Il dissèque cette relation dans toute sa complexité. Mais l'évocation du romancier au travail est alourdie par des dialogues didactiques, une mise en scène illustrative et le jeu parfois trop clownesque de Denis Lavant.

Difficile d’adapter Céline au cinéma : beaucoup l’ont rêvé, sans y parvenir. Emmanuel Bourdieu s’y essaie à travers un portrait de l’écrivain ressassant ses vieux démons : malgré Denis Lavant, on n’y croit guère.

Hélas le filmage (d’un plat académisme) et le surjeu de Denis Lavant (lâché à ses pires démons) empêchent le film d’approcher le coeur de la folie.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un film très réussi, alors que le défi paraissait insensé. Il s’agissait d’adapter non pas un des grands romans du célèbre écrivain , comme le cultissime « Voyage au bout de la nuit » ou « Mort à crédit » , tâche à laquelle s’étaient attelés un grand nombre de réalisateurs et des plus grands, depuis plusieurs décennies , sans jamais y parvenir, mais de créer de toute pièce un film à partir d’une période peu connue de la vie de LF Céline, réfugié au Danemark, qui était à ce jour seulement identifié et commenté par les Céliniens historiques , purs et durs. La force de Bourdieu et de Marcia Romano est d’avoir écrit un scénario passionnant à partir de ce « non évènement »,et d’en avoir fait un film de cinéma , "vrai" , passionnant et captivant. Tout y est : du suspens, des rebondissements, une intrigue sans temps mort, une réalisation impeccable avec des prises de vues très soignées Pas besoin donc de connaître ou d’aimer Céline, car l’œuvre de Bourdieu se suffit en elle même, comme une œuvre cinématographique, profonde, sobre, intense et sincère. .

D'Emmanuel Bourdieu, je n'avais vu que le loufoque Intrusions en 2008. Celui-là ne me disait trop rien (et puis Céline...) mais j'avais vu un bout de bande-annonce où Denis Lavant avait l'air d’être génial. J'adore cet acteur, je le trouve formidable. Et c'est encore le cas ici. Il est juste incroyable et incroyablement juste dans le rôle de l'écrivain. Géraldine Pailhas et Philip Desmeules sont parfaits mais lui, tient, porte et sublime tout le film. Film qui est d'ailleurs très réussi. Je m'attendais à quelque chose d'austère voir d'ennuyeux. Et c'est tout le contraire. Tiré de l'oeuvre du personnage principal Milton Hindus, le scénario est une merveille d'intelligence, de cynisme et d'humour.

Je me suis finalement décidé à aller ce film. Bien m'en a pris. Certes le film semble avoir bénéficié de peu de moyens, mais les dialogues et surtout la direction d'acteur excellent. Je découvre Philip Desmeules, il crève l'écran, et c'est une belle performance face à Denis Lavant qui met déjà la barre assez haut. Je ne vais pas épiloguer sur le choix de cette très courte tranche de vie de Céline, mais le film tient mieux que ses promesses. J'ai été pris dans le tourbillon des deux clowns.

Etrange rencontre que cette rencontre entre un universitaire juif américain, admirateur de Céline et l'écrivain français, accompagné de son épouse et de son chat dans son exil danois. Loin de tout manichéisme, le réalisateur explore avec bonheur l'ambiguïté des relations délicieusement complexes qui se tissent à l'intérieur de ce trio. Les interprètes sont remarquables. Denis Lavant est saisissant de réalisme dans son interprétation d'un Céline baveux, frénétique et haineux, tantôt sincère, tantôt manipulateur. Géraldine Pailhas interprète sa femme, aimante mais pas soumise, avec une très grande grâce et classe et l'acteur qui interprète Milton Hindus rend parfaitement le malaise qui s'empare de l'admirateur devant un maître par trop impossible à aimer. L'ensemble est remarquable et susceptible d'intéresser même qui n'a pas lu Céline. Même le chat Bébert est formidable !

 

Confrontation entre un Céline imbuvable, antisémite et pitoyable avec un auteur admirateur juif qui avale des couleuvres. Budget chiche qui a pu se payer de rares scènes en extérieur. Ca tourne au théâtre filmé avec la tentation d'en faire un peu trop pour sonner parfaitement juste. Le chat Bébert ronronne.

Céline étant mon sujet de travail, je ne peux pas vraiment m'ennuyer devant un film comme celui là. Points fort : Lucette très subtilement interprétée, une photographie magnifique. Points faibles : le scénario. vendu comme un biopic de Céline, c'est une adaptation du bouquin d'Hindus. Le titre est limite mensonger. Bref à voir s'il on est un Célinien inconditionnel. Sinon ça ne sert à rien, ça va être très long et pas palpitant.

 

Le cliché de l'écrivain fou. Un marasme à clichés en fait. Je m'attendais à un antisémitisme plus violent que ça, plus inquiétant, et à un homme moins pitoyable. Qui nous a pondu ce truc ?

Difficile de décrire la catastrophe absolue qu'est ce Louis-Ferdinand Céline réalisé par un type que je ne connais pas, mais avec Denis Lavant que j'aime beaucoup... mais chez Leos Carax et sans doute pas chez Bourdieu fils. Le film n'est pas seulement mauvais, c'est un mauvais films sur un grand écrivain français, un film constamment dans l'excès, la caricature, ce qui rend Denis Lavant juste insupportable.

Comment Louis Ferdinand Céline peut-il être rendu à un tel niveau de banalité ? Son caractère, ses phrases, ses intonations même... est-ce qu'on est bien en présence de l'écrivain du Voyage, de Mort à Crédit ? Celui qui sondait l'humanité, en même temps qu'il pouvait en être le plus fervent opposant, qui dégageait une poésie profonde et juste, serait lui-même quelqu'un qui parle en deçà de tous ses livres ? Les interviews de Céline sont connues de tout amateur de l'écrivain : il y brille bien plus. Je ne dis pas qu'il faille effacer l'antisémitisme (pas quand on traite de l'écrivain à cette période en effet). Le sujet est intéressant, et le choix de 48 est une très bonne idée. Mais enfin, même ça, ça n'est pas réussi. J'ai rarement vu acteur surjouer autant. Ce film est clairement un navet, qui va satisfaire tous les amateurs de navets.

 

 

 

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