CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  666 

 

 

n°666
 
" Huit et demi "

 

 

(1963)-(Fr,It)(2h18)  -      Drame fantastique  

 

Réal. :     Federico Fellini    

 

 

Acteurs:  M.Mastroianni, A.Aimée, S.Milo ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix  

 

Si l'on doit faire des réserves sur l'hermétisme délibéré du scénario, on ne peut qu'admirer une mise en scène puissante, inspirée, qui donne à chaque image, à chaque scène leur plus grande efficacité. France-Soir, 31 mai 63

L'œuvre, insolite et brouillonne, déroutera, je crois, le plus grand nombre. Sa richesse foisonnante ne sera perceptible sans doute qu'à ceux-là dont l'esprit adopte volontiers la même démarche que celui de Fellini, pratiquant l'association d'images plutôt que l'association d'idées. La Croix, 6 juin 63

Film délirant, frénétique, hystérique, incroyablement baroque, film par moments irritant, film à coup sûr imparfait, mais qui renferme trop de séquences inoubliables. Le Monde, 1 juin 63

Toutes ces séquences, tous ces visages, toutes ces grimaces rentrent précipitamment dans le néant d'où ce film est sorti inconsidérément. Libération, 2 juin 63

Inutile par contre de prendre des gants pour signaler en passant que le huitième film et demi de Fellini est un des plus sinistres carnages de l'histoire du cinéma. Positif 54-55, juillet 63

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

C'est un pur chef d'oeuvre, l'un des plus beaux du cinèma italien, où le talent de Federico Fellini apparait encore mieux que ses prècèdents films! il faudra attendre jusqu'à ce "Otto e mezzo" pour que la charge onirique de l'univers de Fellini soit enfin totalement explicite! Pourtant, bien des sèquences de son oeuvre antèrieure - l'obsèdant grenier de l'enfant malade dans "La strada" ou l'ètrange poisson pêchè au petit matin sur une plage dèserte dans "La dolce vita" - la contenaient dèjà! Le cinèaste explore le monde de son adolescence ; il èvoque ègalement le personnage d'une "sorcière" dont les danses èrotiques attiraient ses camarades! Les images du passè se mêlent du coup aux fantasmes de son hèros, qui rêve de harems somptueux! Convient-il d'analyser les voyages au centre de cet univers trouble, à mi-chemin entre le souvenir et l'imaginaire, qui constitue l'univers gènial de Fellini et qu'il traite en parlant aussi bien de lui-même et de la nèvrose du cinèaste Guido Anselmi ? il ne fallait pas un acteur, il fallait Marcello Mastroianni, comèdien qui s'impose dès le premier plan! Un Marcello tout en sèduction, qui affronte les fantômes de son adolescence! Et Claudia Cardinale est tellement belle dans ce film qu'elle èclipse Anouk Aimèe, Barbara Steele et Sandra Milo, pourtant excellentes! Musique extraordinaire de Nino Rota...

« 8 1/2 » est de ces oeuvres difficile à évoquer avec les mots tant tout est dans le ressenti, dans l'émotion que quasiment toutes les scènes dégagent, capable de passer du plus grand sérieux à quelque chose de lunaire, d'extravagant (le fameux plateau de tournage d'un film de science-fiction, peut-être le plus beau moment du film) ou de carrément jouissif (le fameux harem, réveillant de la plus directe des manières nos sens et nos fantasmes, sans jamais tomber dans le vulgaire ou le graveleux). Mais ces quelques pistes ne sont au fond qu'un extrême concentré de cette véritable source des miracles qu'est cette oeuvre unique et majestueuse : un chef d'oeuvre, tout simplement.

La première demi-heure est fantastique, ensuite petit coup de mou et on est reparti pour une dernière partie incroyable. Les scènes rêvées, fantasmées ou de souvenirs sont filmés de manière géniale avec une frénésie de mouvements, de paroles et de musiques (en plus je trouve que le cinéma de Fellini est mieux en noir et blanc). Une oeuvre drôle et profonde en même temps. Mastroianni est sobre et les vrais stars du film sont les actrices.

Il y a des grands films, des chefs d'oeuvres, et enfin une catégorie à part, des exceptions qui ont parsemé l'histoire du cinéma, des miracles de créativité Huit et Demi fait partie de ces films dont qui laissent pantois parce que supérieur à ce que l'on pouvait attendre de mieux. Comment entrer de plus belle manière dans l'onirisme caractéristique de la période qui suivra ce film que de cette manière? Une telle entrée place la barre très haut pour la suite, et si beaucoup fleurtent avec cette qualité, aucun ne l'atteindra véritablement!

Téléobjectif omniprésent, travelling nombreux, la réalisation de Huit et demi nous fait vivre un sacré manège. Les acteurs sont tous plus beaux les uns que les autres. S'enchaînent sans discontinuer les scènes cultes, j'entends par là ces moment de cinéma dont les extrêmes fraicheur et imprévisibilité vous font vous agiter sur votre chaise, presque coupablement. Un film en noir et blanc qui grise incroyablement.

Un film un peu trop long, mais néanmoins intéressant et tout à fait accessible bien que plein de folie fellinienne. L'univers onirique de ce réalisateur un peu perdu est un peu lassant à la longue, mais passionnant dans sa valeur de témoignage : ce monde, c'est celui de Fellini lui-même. Ce film montre ce qui bouillonne dans la tête du réalisateur, et en cela il est très riche. On a parfois un peu de mal à s'y retrouver entre les multiples personnages féminins, mais cela fait partie du film, d'une certaine façon. Un grand classique à voir, c'est certain.

Avec Fellini, c'est très personnel. On rentre ou pas dans son univers, il faut s'y livrer corps et âme. Moi, je n'accroche pas. Du cirque, de la cacophonie, du bruit bien trop souvent. A part les scènes avec Anouk Aimée qui apporte un certain calme, notamment par un jeu plus gestuel que verbal. Pour la forme, il y a d'évidentes qualités qu'on a tendance à porter seules aux nues en oubliant que l'histoire est très ennuyeuse. 8½ c'est matière de cinéphile compulsif, pas de spectateur avisé.

 

Certaines scènes sont très belles certes... et après ? Les effets de réalisation finissent par lasser. L'histoires est décousue, et les dialogues prétentieux pataugent dans les lieux communs, calibrés pour les critiques pseudo-intellectuels. Tout ça pour ça ? Franchement décevant.

Et dire que ce film est dans le TOP 10 des meilleurs films de tous les temps. Honte à vous, messieurs les critiques. Il vous suffit de "belles images" sans vie pour vous amuser, et vous criez au génie ! Huit et demi est vraiment un mauvais film, typiquement fellinien. Il n'y a aucun scénario, la mise en scène est inexistante, tout est vraiment ridicule. Il n'y a aucun personnage intéressant, pendant le trop long moment que dure le film (qui n'en finit pas). Fellini se regarde le nombril, et nous spectateurs nous ennuyons.
Je vous le dis vraiment sincèrement, vous pouvez faire l'impasse sur ce film injustement acclamé.

Je suis complètement passé à côté de ce film, je dirais que je ne l'ai pas compris, ou encore que je n'ai pas adhéré à son univers. J'avoue que ça m'agace un peu quand je regarde des films trop personnels, la vie du cinéaste, sa vision des femmes, de l'amour ou de son métier, ça ne m'intéresse pas... Il manque une histoire, tout simplement...

 

 

 

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