CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  640 

 

 

n°640
 
" Les amants de Caracas "

 

 

(2016)-(Ven,Mex)(1h33)  -      Drame    

 

Réal. :     Lorenzo Vigas    

 

 

Acteurs:  A.Castro, L.Silva, A.Rondon ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Il fallait toute la retenue du monde pour duper la complaisance et trouver le ton juste qui siérait le mieux à ce récit coupant, sec, impitoyable.

Puissance du désir rapprochant les atomes humains les uns vers les autres.

Le twist final rachète les errements d’un scénario jouant sur le malaise et le mal-être.

Malgré un côté provoc gratuite, cet "Eastern Boys" vénézuélien suscite le trouble et continue d'infuser après la projection.

Sur un thème qui rappelle parfois le remarquable "Eastern Boys", de Robin Campillo, ce premier film n'évite pas les maladresses.

Un film à la lenteur éprouvante, sur le sexe et la solitude, qui vaut surtout par l’intensité du jeu entre les deux protagonistes.

Ici martelée non sans une certaine complaisance, la dialectique du maître et de l’esclave, chère au cinéma latino- américain, ne casse pas des briques.

Lorenzo Vigas a attendu d’avoir 48 ans pour faire son premier long métrage, et aussitôt il fait comme les copains, le même cinéma sinistre et formaté, en bon petit soldat de l’Internationale festivalière.

L'oeuvre s'avère terriblement complaisante tout en affichant un mépris narquois vis-à-vis de ses personnages. Le seul vrai mystère de ce film réside dans son couronnement vénitien avec l'attribution du Lion d'Or en 2015.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Au centre du premier film de Lorenzo Vigas, une relation trouble entre deux solitudes, celle d'un quinquagénaire à la sexualité malsaine et celle d'un adolescent rebelle et voleur. Lion d'Or à Venise, le film ne s'étend pas sur la psychologie de ses personnages dont certains actes resteront inexpliqués. Mais le lien entre eux, de par sa complexité et la qualité de l'interprétation, rend le film affuté comme une lame, souvent silencieux, maîtrisé par une mise en scène d'une grande précision qui privilégie les arrières-plans flous, comme si Caracas n'était qu'une toile de fond. Le titre français est très mauvais laissant croire qu'il s'agit d'une histoire à forte connotation sensuelle alors que c'est tout le contraire, un rapport ambigu entre deux êtres qui semblent incapables d'éprouver de vraies émotions de par leur rapport douloureux à leur père respectif. Sec et d'une violence intérieure difficilement contrôlé, Les amants de Caracas est à la hauteur de son sujet exigeant que l'on doit à la plume de Guillermo Arriaga (le scénariste des premiers films d'Iñárritu).

Un film auquel j'ai trouvé de belles qualités, le montage est précis et les lumières travaillées.....Le problème de l'homosexualité, est traité avec une distance subtile et sociale.....Peu de personnages, mais des personnages forts, remplis d'émotions et de naturel......cela constitue un voyage au Venezuela qui allie la "misère de l'âme perdue" avec celle de la réalité économique, on y croit, on participe, on est touché dans une moindre mesure, mais on comprend un peu mieux la vie, la vie dans ses complexités psycho économique.....c'est un film simple et sans volonté de moraliser quoique ce soit, cela fait du bien....

Un film tout en ambiguïtés qui oblige le spectateur à déchiffrer les non-dits, nombreux dans cette histoire faite de fascination, de répulsion et de manipulation. Rien n'est prévisible. Tout est déroutant, comme l'inconscient qui sous-tend les sentiments et qui n'obéit qu'à ses propres règles. C'est au spectateur qu'il revient de démêler l'écheveau... Cela agacera les amateurs de certitudes mais ravira les explorateurs des tréfonds de l'âme humaine.

Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître. Maitrise du scénario, avec des ambiguités, des non-dits et qui va tout le temps à l'essentiel. Maitrise de la mise en scène, avec des images qui racontent plus que les dialogues (les dialogues sont rares). Un sens du tempo (alternances de plans fixes et de travelling) et du suspens, qui rend le film un vrai thriller psychologique. La scène d'ouverture est superbe, avec la drague dans la rue et dans le bus, parfaitement rodée. Je ne saurais dévoiler la scène finale, mais là encore c'est formidablement filmé. En outre la direction des acteurs (Alfredo Castro vu dans de nombreux films chiliens) impressionne. C'est un sans faute, le film est passionnant de la première à la dernière seconde.

J'ai adoré ce film qui ne laisse pas indifférent, et qui contrairement au titre n'est pas une romance ! La victime n'est pas toujours celle que l'on croit, et quand un jeune voyou de la pire espèce croise le chemin d'un pervers machiavélique qui utilise l'affectif pour le manipuler et arriver à ses fins, ça donne un superbe film....

 

Voilà un film très particulier qui a reçu le lion d'or à Venise. Cette histoire est vraiment dramatique et tortueuse. Dans l'ensemble, j'ai trouvé ce film plutôt moyen car il est assez ennuyeux. L'ambiance est lourde, pesante, pas agréable.

Le film de Lorenzo Vigas Castes illustre parfaitement le fossé grandissant entre classes de la société et les inégalités qui augmentent. (...) Là où le film échoue à convaincre, c’est sur sa lourde métaphore autour des figures paternelles et sur un scénario qui ne se soucie pas vraiment de vraisemblance alors même qu’il tente de capter une réalité sociale.

Sans que ce soit d'un ennui mortel, "Les amants de Caracas" ne sont guère emballants. Alfredo Castro, l'interprète principal, possède une présence évidente, promène un regard très particulier, mis en valeur avec justesse par l'affiche, qui ausculte ce qui l'entoure comme un Droopy dopé à la perversion. Mais hélas cela ne suffit pas à emporter l'adhésion. La préciosité de la mise en scène, sa lenteur un peu trop étudiée cassent la dynamique du film basée sur une certaine ambiguïté de son personnage principal aux réactions assez paradoxales. Et lorsque la fin arrive, avec un retournement de situation qui aurait dû nous glacer dans notre fauteuil, nous sommes trop en retrait pour l'apprécier réellement.

Histoire plutôt sordide. Non pas à cause de cet homme brisé dans son enfance par un père (absent peut-être ou autre chose qu'on ne saura jamais ) et qui recherche dans les jeunes hommes un plaisir et un ascendant certain, mais plutôt à cause du fait qu'on croit qu'il veut vraiment le sauver alors qu'il ne désire que l'utiliser de façon égoïste, dominer sa "victime" avec l'argent facile, exercer sur lui une espèce de pouvoir salvateur qui irait presque jusqu'à lui donner les prémices d'une vie meilleure jusqu'à cette fatale scène finale..... Et dire qu'à un moment du film le jeune s'excuse en lui disant "je suis mauvais"...... Cruel.

 

Même si le message qui veut transmettre ce film passe tant bien que mal, la forme de le faire passer est assez pénible, ennuyeux dirais-je. Le message est bien simple: un homme plutôt mur et bourgeois satisfait ses désirs sexuels en approchant et payant des petits jeunes de la classe sociale défavorisée... Petit à petit les rôles s'inversent et c'est un des jeunes qui essaye de l'attirer vers son camp et cela déconcerte, déroute l'homme mur qui ne sait plus comment réagir. Mais le problème est que les personnages et par-dessus tous Armando (l'homme mur) ne transmettent aucun sentiment, ni affection, ni douleur, ni amitié ou amour.... Rien. On peut légitimement se demander si c'est fait exprès ou c'est juste l'incompétence de l'acteur et/ou le metteur en scène. Sur le papier aurait pu donner un film intéressant touchant plusieurs aspects: social, sexualité, affection, relations père (ou mère) - fils..etc. Mais c'est tout simplement raté. Dommage.

 

 

 

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