CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  639 

 

 

n°639
 
" L'esclave libre "

 

 

(1958)-(Am)(2h05)  -      Drame    

 

Réal. :     Raoul Walsh   

 

 

Acteurs:  C.Gable, Y. de Carlo, S.Poitier ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Outre le joli oxymore du titre en VF (qui fait sens, pour une fois), on apprécie la façon dont Raoul Walsh restitue ici l'ambiance d'une région et d'une époque, auxquelles il apporte contrastes et nuances, évoquant des pratiques esclavagistes, un racisme ordinaire, mais aussi une forme de noblesse et d'humanisme. Walsh parvient à concilier film d'auteur et spectacle chatoyant (vive le Technicolor) ; il nous embarque avec une certaine élégance classique dans un récit d'aventures, d'amour et de vengeance, aboutissant à la guerre de Sécession. L'Esclave libre est aussi un beau portrait de femme forte et déterminée, bien interprétée par Yvonne de Carlo. Face à elle, Clark Gable joue l'un de ses derniers grands rôles au cinéma.

En 1957, "Band of Angels" ne représente pas seulement une ignorance calculée des préférences de la classe moyenne, on peut également y voir le signe d'une révolte contre les barrières de classe! En tant que divertissement à la portée de tout le monde, ce grand classique du cinoche américain véhicule encore aujourd'hui un langage d'images et d'émotions qui faisait fi de la séparation des classes et offraient donc à un Raoul Walsh au sommet de son talent la possibilité de s'adresser aussi bien à des intellectuels qu'à des ouvriers, ou à un public de classe moyenne inférieure! Durant 125 minutes, le cinéaste restitue avec bonheur l'ambiance du Sud et de la Nouvelle-Orléans! Un souffle d'aventure envahie donc l'écran dans cette aventure menèe tambour battant par Walsh avec son vieux complice, l'excellent Clark Gable, et la sublime Yvonne De Carlo pour la distribution féminine! Quant à Sidney Poitier, il reprèsente plus que jamais la bonne conscience de l'Amérique libèrale dans une année où il tourne réussite sur réussite ("Edge of the City" de Martin Ritt, "Something of Value" de Richard Brooks). Pour la partition musicale, Max Steiner renouvelle sa collaboration avec le réalisateur dont le palmarès est éloquent! Avec ses couleurs délirantes, cette évocation du Sud esclavagiste reste un film majeur de Walsh...

Un des plus grands films sur la Guerre de Sécession avec " Autant en emporte le vent " (1939), dont le point commun est également d'avoir comme acteur principal Clark Gable, une des plus grandes stars de l'histoire du cinéma, pour qui ce film tourné en 1957, soit trois ans avant sa mort à seulement 59 ans, constitue l'avant-dernier chef d'oeuvre de sa carrière, qu'il bouclera avec " Les Misfits " (1960) de John Huston. C'est aussi un des derniers grands films de Raoul Walsh, dont la carrière commencée au début du muet en 1915, finira en 1964.

Trés bon film. Certes le rythme de la première partie est lent mais il colle bien avec l'ambiance du SUd, sirupeux et poisseux. Clark Gable y est parfaitement à l'aise. Yvonne de Carlo est trés belle. Sydney Poitier est prometteur. Les considérations sur la vraie liberté sont trés intéressantes. Il n'y a pas les bons Nordistes et les méchants Sudistes. C'est beaucoup plus subtil que cela.

Une esthétique flamboyante (Technicolor, décors et costumes, tous splendides), un scénario qui mêle l'Histoire avec un grand H à des destinées personnelles malmenées et une réalisation au diapason avec des moments intimistes particulièrement réussis : Moins rebondissant qu'"Autant en emporte le vent" mais tout aussi épique, "L'esclave libre" possèdent tous les ingrédients d'un grand film romanesque. Et au-delà du divertissement, Raoul Walsh propose une belle réflexion sur la liberté, ce à quoi les 3 personnages principaux aspirent et finissent par trouver chacun à leur manière.

 

Une grande fresque historique et mélodramatique signé du grand Raoul Walsh. Un film qui de longues années durant sera mis en concurrence avec l'inoubliable "Autant en emporte le vent". Mais la comparaison s'arrête là, Walsh, malgré tout son talent, son expérience et son génie, ne tient pas en main le scénario d'Autant en emporte le vent. L'histoire est forte, belle, poignante, romantique à souhait, mais manque ce souffle épique à cet "Esclave libre", une dimension universelle à ses héros, la puissance et la modernité de Scarlet. Certes, Clark Gable est encore une fois impeccable, mais Yvonne de Carlo n'a pas le talent de Vivian Leigh...

L'image et les couleurs ne font nul doute sur les capacités esthétiques de Walsh,la narration elle manque de rythme. L'esclave libre se révèle intéressant dans les liens entre ses personnages et entre les différences des classes. le ton reste charmant mais tout de même un peu désuet.

Imaginez un Autant en emporte le vent où Clark Gable aurait bien vieilli (dix-huit ans tout de même !), Vivien Leigh aurait été remplacée par Yvonne de Carlo (plutôt avantageusement, tant au niveau plastique qu’à celui des talents de comédienne) mais où, malheureusement, le scénario serait très loin d’être à la hauteur de celui tiré (sans effort tant l’original était déjà presque un scénario) du roman de Margaret Mitchell. Chants des esclaves noirs sur le point de recouvrer leur liberté, bateaux sur le Mississipi, carrioles bariolées, champs de coton et plantations luxueuses, bref de très belles images en technicolor pour un film très moyen.

 

Une film romantique tout ce qu'il y a de plus classique en dehors du fait qu'elle se déroule dans un contexte de la guerre de sécession. Comme souvent dans les films de cette pèriode, l'homme (Clark Gable) est présenté comme un être ultra viril, protecteur alors que le personnage féminin (Yvonne De Carlo) se révèle soumise malgré un léger côté farouche au début. Ces clichés sont un peu énervants d'autant plus que l'histoire repose continuellement sur eux. Le scénario, justement, ne tient pas debout et propose des péripéties absurdes.

 

 

 

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