CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  619 

 

 

n°619
 
" Ni juge, ni soumise "

 

 

(2018)-(Fr,Be)(1h39)  -      Documentaire   

 

Réal. :     Jean Libon, Yves Hinant   

 

 

Acteurs:     -     ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Quand une justice décomplexée déshabille sans tabou nos sociétés, on s’enivre d’un vent de liberté que l’on croyait à jamais disparu.

Ni juge, ni soumise fait défiler un échantillon d’humanité qui échoue dans le bureau de cette juge, elle-même hors norme. Toutes les occasions où elle apparaît sont cocasses, nature et, par moments, inquiétantes sur l’administration de la justice belge.

Au fil des séquences - l'exhumation d'un cadavre est l'une des plus surréalistes -, on rit beaucoup et pourtant les dossiers de la juge sont terribles (vols à l'arraché, viols, meurtre. Les images de Ni juge ni soumise montrent que la réalité est souvent beaucoup plus forte que la fiction.

Folie douce à tous les étages dans ce film rentre-dedans où la figure extravertie de la magistrate s’avère être de la trempe de certains comédiens belges comme Benoît Poelvoorde ou Yolande Moreau. Rien ni personne ne sort indemne de ce jeu de massacre documentaire.

La majorité des prévenus sont d’origine maghrébine ; c’est malheureux. Comédie du réel ou fausseté de la représentation ? Drôlerie ou indécence ? La méthode "Strip-tease" n’a rien perdu de son ambiguïté. Entre la sidération et la gêne, notre cœur de spectateur balance.

Le film est un peu trash en raison de ses excès et de sa propension à envisager la justice sous son angle le plus trivial. C’est indéniablement drôle et vivant mais quelle est la place du réel dans tout cela ?

Le goût de la provocation des réalisateurs et de leur personnage nous conduit à plusieurs profanations  [...]. Cela témoigne en réalité du seul désir un peu anar, un peu charogne de ne se tenir borduré par aucun tabou, aucune limite.

On nous fait gentiment croire qu'on est au clown alors qu'en fait, il n'y a pas de quoi rire.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un film qui brille par le contraste entre la finesse intellectuelle qui s'en dégage et une forme qui tend à la farce et au comique. Un très bel hommage à l'humour et à la simplicité. Le portrait d'une juge exceptionnelle qui semble, et c'est amusant, s'interdire de formuler tout jugement moral sur ceux qu'elle appelle ses clients. Passionnant, sensible, intelligent : courrez-y vite !

Entre polar-fiction et comédie humaine surréaliste, on suit le quotidien de la juge d'instruction Anne Gruwez, à la fois excentrique et attendrissante. "Ni Juge Ni Soumise", véritable film-OVNI, nous plonge au plus près de son travail: sur les traces du meurtre de deux prostituées - un dossier qui la hante depuis des années - ou au cours d'auditions en tout genre. Si certaines scènes glacent le sang, d'autres suscitent les éclats de rire, mais toujours sans moquerie. "Ni Juge Ni Soumise" est un film poignant au plus proche de l'humain, dans ses failles, sa noirceur, sa fragilité, mais aussi sa tendresse.

La vie est belge ! Quel plaisir de pouvoir voir un documentaire qui a le droit de montrer des choses qui, en France, seraient très vite condamnées par le tribunal de la bienpensance ! La juge en fait des tonnes et serait très douée en one-woman-show, les accusés sont déshabillés sans vergogne, les situations sont parfois extrêmes... Mais quel plaisir à regarder ! Avec un meurtre de prostituées à résoudre en fil rouge, agrémenté de plein d'autres histoires qui nous marquent.

 

Très étrange, dérangeant, pas politiquement correct (du tout) c’est un documentaire « Strip Tease » comme j’aimais les voir le soir très tard à la télé. Curieuse de « ce que vivent les gens » j’ai été bousculée, je me suis sentie plongée dans un univers glauque mais très humain, j’ai ri et j’ai souvent été étonnée de ce que voyais. Cette femme juge, est totalement incroyable, elle garde une grande part de secret malgré tout et ne semble pas vraiment perturbée par l’atmosphère de Bruxelles et de ses alentours, évoquant la possibilité d’attentats, ni par les menaces des petits malfrats.

Dans la suite des émissions streap tease, on suit une juge belge dans ses déplacements ses auditions ses visites de scènes de crime. On rit et on a aussi parfois la nausée tant les situations sont glauques. Cette juge suit un dossier vieux de plus de 20 ans sur l'assassinat de prostituées. Choses impossible en France puisque les juges sont obligatoirement mutés tous les 10 ans pour échapper à la routine. La manière de travailler de cette juge est assez particulière, elle fait certainement des entorses aux règlements, fait la morale, mais reste toujours très humaine.

 

"Non de diable !" profère-t-elle. Un juron tout à l'image de cette magistrate singulière et engagée. On retrouve bien l'esprit de "Strip tease, l'émission qui vous déshabille". Mais du coup, j'ai ressenti le même malaise, que j'éprouvais en tant que spectateur devant le téléviseur, lorsque j'étais amené à rire. Sauf qu'en salle, ce malaise est amplifié par le caractère collectif des rires. De quoi rit-on ? De qui rit-on ? C'est un peu comme les perles des élèves, des patients. De qui se moque-t-on ? Sur le dos de qui s'opère le ressort du rire ? Ce qui se dit, se donne à voir est parfois énorme, mais si c'est le ridicule des gens qui constitue le ressort comique, alors cela ne m'intéresse pas. La brièveté des reportages du magazine brouillait cette question, dans le film, impossible d'y échapper. J'ai envie de croire à l'éthique du spectateur et ici, je la sens mise à mal.

Non pas que le film soit mauvais, l'esprit de Strip-tease est respecté et la juge fait bien son travail. Mais je reproche qu'il ne soit question que de délinquants maghrébins et africains., pas un seul Belge de souche. Seraient-ils donc tous si parfaits, les petits blancs que nous sommes. Certes, certaines thématiques sont très bien vues, comme ce jeune homme né en Belgique qui se targue d'être d'une autre culture et qui est parfaitement remis à sa place par la magistrate. Mais trop de profils similaires confère à une véritable stigmatisation d'une certaine population et cela en devient gênant.

 

 

 

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