CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  596 

 

 

n°596
 
" Pétain "

 

 

(1993)-(Fr)(2h12)  -      Historique, Biopic  

 

Réal. :     Jean Marboeuf  

 

 

Acteurs:  J.Dufilho, J.Yanne, J-C. Dreyfus ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix 

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Il y a au moins trois manières de regarder Pétain : si on considère la dimension didactique, avec paroles historiques, reconstitutions et même cartes animées, le film est réussi. Il montre à la fois les petites et les grandes histoires, la manière dont le peuple a vécu la période aussi bien que les compromis, les jeux d’influence. L’alternance permanente entre les décisions historiques et leurs commentaires populaires ne manque pas d’intérêt ; de même l’époque est-elle impeccablement retranscrite, ainsi que la série de manigances médiocres. En multipliant les points de vue au point de frôler le film choral, Jean Marboeuf donne à son métrage une certaine ampleur.

On peut aussi s’intéresser à une confrontation passionnante, celle de deux acteurs de génie : Dufilho, impérial en maréchal matois, bougon, et Yanne, Laval sarcastique. Leur talent leur permet de prononcer certaines répliques avec un naturel qui tient du miracle.
Mais, soyons franc, il y a un troisième point de vue, celui du cinéma, et là, le bât blesse : des dialogues démonstratifs, une réalisation paresseuse qui frise le téléfilm didactique, un enchaînement de séquences illustratives. On en est à attendre des passages obligés, du défilé des enfants à la caution de l’église. Qui plus est, le rythme, déjà plombé par de longs tunnels bavards, récités, souffre de l’alternance de gros plans et de travellings descriptifs. Enfin, le film n’est pas exempt de lourdeurs, notamment dans l’utilisation de la musique pour souligner des moments forts.

Conçu sans doute comme un témoignage sur cette période si particulière, Pétain remplit le contrat qui en fait un livre d’image historique : la précision chronologique, l’incarnation des différentes idées par des personnages emblématiques semblent viser un public scolaire. Manquent néanmoins une vision, une « patte », quelque chose qui transcende l’accumulation de faits.

Pétain et le régime de Vichy vu de l'intérieur à travers une modeste reconstitution historique dont j'ignore le degrés de crédibilité. Le sujet est intéressant maintenant dans le forme c'est pas parfait. Un Dufilho sosie de Gérard Hernandez, un Jean Yann en Jean Yann pour un Laval je trouve caricaturé, un M.Marie (Dreyfus) avec son air espiègle pas si désagréable mais pas trop en adéquation avec une situation de guerre, une imitation de l'appel du 18 juin qui ferait rire un Gerald Dahan ou Canteloup, parfois il y a des répliques intéressantes d'autres fois moins... Bref un sujet qui a le mérite d'être intéressant et un tant soit peu instructif, mais un film qui reste passable malgré de nombreux défauts surtout dans la forme et le récit.

 Pour èvoquer Vichy, Jean Marboeuf a prèfèrè le huis-clos à la fresque historique! S'il dèpeint Pètain comme un chef vaniteux et indècis à la limite du gâtisme, s'il passe au crible ses relations empoisonnèes avec Laval, l'implacable vidangeur jouè par Jean Yanne, Marboeuf entend plus dènoncer le pètainisme que Pètain lui-même mais malheureusement fait du pètainisme un règime d'opèrette, ètranger à l'horreur qu'il a cautionnè! Reste la prestation de Jacques Dufilho qui a peaufinè sa ressemblance avec le marèchal en travaillant sa voix pour retrouver ses intonations chuintantes! Un film mitigè et un peu long qui scrute l'une des pages les plus noires de notre histoire...

Un film plutôt plat qui pâtit sérieusement de ses longueurs et d'un manque, dirais-je, de '' profondeur '' sans doute dû à une réalisation trop conventionnelle. Si Jean Yanne est plutôt crédible dans la peau de Pierre Laval, il n'en va pas de même pour Jacques Dufilho qui peine à convaincre grimé en maréchal Pétain. En deux heures seulement, il est difficile de cerner efficacement le fonctionnement du régime de Vichy. Tout semble passer bien trop vite ! Le film est néanmoins sauvé par quelques seconds rôles non négligeables. Ainsi, on se prend d'affection pour les membres du petit orchestre de l'hôtel du Parc ou encore pour François (brillamment interprété par Clovis Cornillac), jeune et énergique cuisinier dans ce même hôtel qui, sérieusement lassé par le régime et les belles paroles du vieux maréchal, finit par entrer dans la résistance. Christian Charmetant, en outre, est très convaincant dans le rôle du docteur Ménétrel. Pour les nuls en Histoire, le film constitue une bonne piqure de rappel qui résume sans trop de fautes les principaux événements qui agitèrent le régime de Vichy. En revanche, les plus aguerris sur le sujet risquent d'être fortement déçus. C'est pourquoi je le conseille uniquement à la première catégorie. Un personnage de l'importance qu'a eu Philippe Pétain méritait mieux...

Je ne l'ai vu qu'en partie. Je l'avais enregistré à l'époque, en 1995, quand il est passé sur la 2. Mais à cause d'un retard dans les horaires, il me manque toute la fin. Depuis il n'a plus été diffusé. Envisage-t-on de le diffuser à nouveau?

 

Je vais sortir ce que tout le monde sort en cas de biopic : « Ouah ! Jacques Dufilho est confondant de mimétisme ! » je le sors parce que je le pense. Au-delà de ça, le problème, c’est qu’on a affaire à un film français. Très bavard, dans le souci de la bonne phrase prononcé dans le bon ton solennel, mais au final pour ne pas dire grand-chose. Le film est timoré, n’ose pas aborder de front son personnage, et surtout ne se risque à aucune interprétation. Désolé mais bon, un film est une œuvre personnelle, pas une dissertation d’Histoire. Or là, sur ce point, je pense que le film passe totalement à côté de son sujet.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA