CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  585 

 

 

n°585
 
" Rien sur Robert "

 

 

(1999)-(Fr)(1h45)  -      Comédie dramatique  

 

Réal. :     Pascal Bonitzer  

 

 

Acteurs:  F.Luchini, S.Kiberlain, M.Piccoli, V.Cervi ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Les dialogues sont brillants, l'action vissée comme il faut, meme si l'on se prend à regretter que l'émotion ne soit pas plus au rendez-vous. Mais le tout est tellement acide et drole qu'il serait stupide de bouder son plaisir.

Le charme de ce film vient de ce qu'il donne aux évidences le piquant des plus fins paradoxes.

Mises en place intelligentes, personnages parfaitement dessinés, dialogues souvent brillants, mais aussi, mais surtout, des moments de grâce, faits de trois fois rien, d'un regard ou d'un geste décalé.

Le titre, énigmatique, sied au film, qui se dérobe comme une anguille, plutot inclassable, mi-comédie, mi-satire, mi-confession.

La deuxième partie du film, sur les bégaiements de l'amour, déçoit après les éclats buñuéliens de la première.

Une demi-réussite, peut-être, mais où les défaillances sont compensées par les prestations exceptionnelles des acteurs et par l'ambition propre à Bonitzer de sonder une parcelle du désordre psychologique contemporain.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Formidable comédie satirique française, construite sur un dialogue désopilant et un casting d'exception. Le résultat est assez atypique et se laisse déguster en toute simplicité. Un très bon moment tout simplement.

Les dialogues sont particulièrement réussis et mis en valeur dans des situations savoureuses. La réflexion de ces quadra pariseins sur leur devenir, sexuel et amoureux, sert de trame à l'histoire. Les scènes s'enchainent dans un style fluide et coulé, et on regarde avec plaisir ces acteurs faire leur numéro. le réalisateur les dirige bien et évite qu'ils n'en fassent de trop. Ce qui crée le charme, décalé, et l'humour subtil de ce bon film, bien de chez nous.

 

On se demande un peu quel public pourra apprécier ce film. Il faudrait être plutôt pervers ou maso pour jouir pleinement de l'exposition de ces comportements minables. Je ne jette pas la pierre aux pervers ou aux masos, moi je ne dois pas l'être assez, tant mieux ou tant pis. Bienvenu dans un microcosme intellectuel parisien de petits égos malmenés. Au début, c'est amusant de suivre ces errances sentimentales déplorables, ces déboires existentielles du quotidien. Il y a un peu de plaisir sadique à assister aux malheurs mérités du pauvre ahuri de Didier. Mais la sophistication à outrance des rapports finit vite par lasser. ils s'accusent, se trompent, se blessent... Chacun profitant aux mieux des faiblesses de l'autre pour satisfaire son propre égo. Le réalisateur a bien cerné ces petites manies narcissiques, nos plus bas penchants égoïstes, mais 1h45 de ce régime, ça grince et ça ennuie.

"Rien sur Robert" est à la fois réjouissant et décevant, du fait de son originalité et de son manque d'audace. Le film démarre en tout cas sur des bases très élevées : Bonitzer s'emploie à reprendre des scènes comiques stéréotypées pour les dynamiter à travers un décalage théâtral où s'opère une habile variation entre un langage cru et un autre beaucoup plus élégant. Cet extraordinaire mélange d’excentricité et de nonchalance ironique ne tient malheureusement qu'une demi-heure avant de céder devant le fameux thème conjugal, terrain balisé et pris en charge par le cinéma français souvent de façon médiocre. Si Bonitzer s'en sort mieux que d'autres, c'est en partie grâce à une interprétation singulière qui parvient à rendre intéressantes des situations sur le papier banales. Toutefois, "Rien sur Robert" s’annonçait comme un film de situations mais se replie, comme s'il avait peur de ne pas aller au bout de son heure quarante, sur un scénario très écrit qui, dans ses moins bons passages, se révèle même très convenu. Au générique de fin, on nous laisse avec l'étrange impression d'avoir visionné un film qui sort des sentiers battus mais qui aurait aussi pu être encore bien plus fou que ce qu'il est. Une curiosité qui reste à découvrir.

Un sens du décalage, de l’absurde, du poétique et du rythme absolument réjouissant. La première heure est un modèle de comédie kafkaïenne et existentielle (un mélange de Lubitsh et des frères Cohen) : les dialogues virevoltent, les acteurs sont touchés par la grâce et le récit joue habilement des chausse-trapes, se teintant d’une inquiétante étrangeté qui fait la puissante originalité du film (la scène du diner-humiliation avec Piccoli est un must). On regrettera que le rythme s’essouffle dans la deuxième partie et que l’ensemble tourne au marivaudage inoffensif, quittant les territoires de l’inquiétude du début. Dommage, car sinon, on touchait au chef-d’œuvre !

On ne s'ennuie pas dans ce film grâce à des personnages assez complexes (quoi qu'un peu caricaturaux !), on rit parfois mais on sort un peu déçu car on pouvait s'attendre à mieux. On a parfois une envie de donner une gifle au personnage que joue Sandrine Kiberlain tellement sa logique est spéciale et terrible pour le personnage de Fabrice Luchini. Personnellement, j'ai préféré le premier film du réalisateur ("Encore").

Quelques bons moments, notamment en raison de l'abattage comique de Sandrine Kiberlain, et d'un Piccoli dans une forme rageuse éblouissante. Mais le film manque de direction, de rythme, on ne s'attache pas vraiment à des personnages trop inconsistants pour être vrais.

 

Pas de scénario, juste une suite de séquences érotico- sentimentales qui font se croiser et décroiser des gens vides, creux, prétentieux, médiocres, haineux, dans le milieu intello-parisien de l’édition et des médias. Les sommets du film se résument à Piccoli hyper agressif au cours d’un diner pseudo mondain où tous les invités sont tétanisés et ne mouftent pas , et les séquences où Kiberlain se lâche en racontant sa découverte passionnée de la sodomie. Comme le titre l’indique il n’y a effectivement Rien. N’est pas Bunuel qui veut.

Allez, une étoile pour les acteurs qui s'en sortent bien (même pour Luchini, que je n'apprécie pourtant pas en général). Pour le reste, ce n'est pas un film d'"intellos" comme j'ai pu le lire, mais plus un film qui "aimerait" être intello... nuance! En résumé c'est creux, ennuyeux, prétentieux. L'auteur s'est certainement fait son petit plaisir, mais cela restera du domaine du plaisir solitaire.

Une intrigue improbable sur le comportement d'un homme en proie au doute permanent de ses faits et gestes (Fabrice Luchini), une compagne vulgaire qui n'inspire que le mepris (Sandine Kiberlain), et une multitude d'autres personnages tous plus imvraisemblables les uns que les autres. Inutile et insignifiant.

Bon casting. Très bonnes interprétations. Et après? Encore une production abstraite comme de l'art moderne où ceux qui aiment sont bien incapables de dire pourquoi au juste. Succession de personnages trop caricaturaux pour être crédibles et trop pitoyables pour être drôles. Soyons clair: hormis 2 ou 3 répliques sexuellement salées sortant de la bouche de Sandrine Kiberlin pour choquer et amuser 30 secondes il ne ressort rien de ce machin. Ca fait léger.

Ça manque de direction, ça tourne en rond.. Les dialogues sont pour autant assez fins. Les acteurs jouent de façon décalée : Lucas et Cervi sont assez nature alors que Luchini frôle le .. Luchini. Piccoli donne un relief ( habituel) à son personnage. Dommage qu'on n'arrive nulle part. Du bon, du moins bon qui laisse sur sa faim. Ça se finit comme ça a commencé et on ne sait pas où ça arrive.

 

 

 

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