CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  583 

 

 

n°583
 
" Monsieur Ripois "

 

 

(1954)(Fr,An)(1h40)  -      Drame   

 

Réal. :     René Clément  

 

 

Acteurs:  G.Philippe, N.Parry, V.Hobson ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix 

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Une des prestations les plus reconnues de Gérard Philippe incarnant le veule Monsieur Ripois, inspiré d’un roman de Louis Hémon. Le film est complexe quant à sa finalité. Quelle image de Ripois, Clément veut-il nous donner ? Celle d’un éternel séducteur à la manœuvre qui va jusqu’à la plus intime confession pour séduire une nouvelle conquête plus difficile d’accès, ou celle d’un homme qui souffre réellement de sa condition et de son incapacité à se construire autrement que par les femmes ? Les deux regards sont sans doute acceptables.Un grand film certainement sous-estimé.

Malgré un déroulement doux correspondant à la tristesse du personnage, le film séduit par son aspect libre et sensuel comme chez Ophuls. GP est ainsi parfait dans ce rôle d’amoureux délaissé mais romantique, plaisant aux femmes par sa douceur et sa fragilité. Il y a ce blues continuel qui rend le film charmeur et mélancolique.

Un très grand Gerard Philippe magistral qui incarne un séducteur incapable de "s'attacher" à ses conquêtes. Un personnage complexe. Même sa sincérité a un côté manipulateur. Gerard Philippe fait penser au Patrick Deweare de Série noire.

Gérard Philipe est parfait dans ce rôle de dandy dans la dèche, errant dans les rues de Londres (où toutes les femmes semblent parler français...) à la recherche d'une nouvelle conquête amoureuse. Flegmatique, enjôleur, inquiet, veule, changeant... cet André Ripois est un nouveau don juan qui séduit et se lasse, poursuivant avec les mêmes enthousiasmes et les mêmes déceptions une figure de femme idéale. Aimant toujours et n'aimant jamais. Sincère et menteur. Le portrait se double d'une fable morale assez réjouissante. Il y a beaucoup de drôlerie et d'ironie dans ce film coécrit par Raymond Queneau, d'après un roman de Louis Hémon. On note enfin une certaine liberté formelle (notamment dans les scènes de rue) qui annonce la Nouvelle Vague.

Il y a des films comme ça que l'on peut voir à l'infini, voir et revoir encore avec un plaisir sans cesse renouvelé. "Monsieur Ripois", du grand René Clément, fait partie de cette race-là. Chef d'oeuvre incontesté du cinéma français, ce "Monsieur Ripois" donne le vertige tant il est réussi, magnifié à chaque seconde par l'interprétation exceptionnelle et "habitée" de Gérard Philippe. Jamais celui-ci n'est apparu plus beau, plus désespéré et plus touchant que dans ce film ! Derrière la caméra, René Clément réussit l'exploit de faire de ce scénario parfait un chef d'oeuvre d'esthétisme et de maîtrise cinématographique. Le quart d'heure d'errance d'André Ripois dans les bas-fonds de Londres sont d'une beauté foudroyante. Un monument du cinéma.

Un excellent film , tout à fait original. Tout d'abord par sa forme , car tourné entièrement en décor naturel, dans les rues de Londres . C'est "à bout de souffle" 8 ans avant, et c'est Hyde Park Corner, au lieu des Champs Elysées. Un parfum de nouvelle vague avant l'heure par un cinéaste pourtant néo- classique. Ensuite c'est la "révélation" Gérard Philippe. Bien loin de ses rôles habituels romantiques ou bellatre , il est à contre emploi : un looser cynique. On dirait un personnage de Houellebecq avant la lettre , ou même le Bardamu de Céline. Le personnage est un cynique , pessimiste, Il couche avec des femmes pour en tirer certains avantages , pour se créer un petit confort. Ce n'est pas vraiment un gigolo, mais il se laisse porter par la facilité. Il plonge un moment dans la décadence et doit dormir dans la rue, et là le film atteint des sommets. Gérard Philppe , mal rasé , en guenilles, ressemble aux SDF d'aujourd'hui , on est au bord du gouffre..Le film est très fort de réalisme. Il touche aussi des sujets très contemporains, il est très actuel. On est loin des sujets à "l'eau de rose " des années 50. Un film puissant , qui vous tient en haleine, bien peu connu, peu cité et pourtant une merveille. Une mention spéciale pour Gérard Philippe , une merveille , car il joue naturel, pas aussi théâtral que d' habitude. Peut-être son meilleur rôle. Quel dommage qu'il soit mort si tôt et n'ait pu connaitre "la nouvelle vague".

 

 

Une légère déception que ce Monsieur Ripois, qui semble ne puisé son énergie et son intêret essentiellement à travers son interpréte principal , Gérard Philippe, une nouvelle fois impeccable et en plus à contre-emploie. Appart cette bonne idée de mettre en scène cet acteur sous une composition plus pessimiste, cynique et accablante, et sans la volonté d'innovation de René Clémént, qui est assez réussit et ingénieuse il faut le reconnaitre, de vouloir filmé l'acteur en parfaite dissimulation en plein coeur de la foule de Londres (sans véritables figurants), pris "sur le vif", une idée qui s'avère apportait rééllement plus de réalisme. Mais quel néant dans le scénario ! La routine peu ordinaire certe de ce personnage est intéressante, et les mésaventures et déboires amoureux de ce dernier ne sont pas déplaisantes non plus, emmené par un récit plutôt habile et plaisant, mais qui n'évite pas au spectateur de rencontrer de l'ennuie et de l'indifférence face au déroulement des évènements répétitifs et si peu extra-ordinaire au final du personnage. A voir pour Gérard Philippe. 

C'est un film volontairement léger qui finit par gagner peu à peu en profondeur. Mais le scénario est hélas trop mince. Il faut donc se farcir le début, statique et principalement fait de caquetages de Gérard Philippe. Une fois à Londres, le film devient réellement intéressant. On suit le parcours socialement erratique de Monsieur Ripois et son peu d'estime pour la gent féminine qu'il séduit par seul souci d'être aimé en retour. Une fois le but atteint, l'ennui le gagne et provoque la rupture, comme indiqué dès le début du film. C'est un personnage à la fois antipathique et pathétique que Gérard Philippe campe avec talent, c'est-à-dire qu'on le méprise tout en le plaignant. Cette inexorable descente aux enfers est habilement filmée, et trouve une fin amusante, à défaut d'être palpitante.

 

Gérard Philippe est très mauvais dans ce mauvais rôle d'un mauvais film. Le scénario est faible, la mise en scène trainarde. Quand au dénouement on est dans le pur ridicule.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA