CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  508  

 

 

n°508
 
" Le petit garçon "

 

 

(1970)-(Jap)(1h45)  -      Drame  

 

Réal. :     Nagisa Oshima  

 

 

Acteurs:  T.Abe, T.Kinoshita, A.Koyama ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

 

Cette famille dysfonctionnelle symbolise pour moi, ce Japon des 60’s victime de son Histoire; Un Japon en état de vulnérabilité économique, sociale, politique et morale… Un Japon post-occupation américaine, qui se retrouve sujet à la percée du capitalisme occidental, contaminant les valeurs les plus traditionnelles et bousculant les comportements sociaux les plus évidents. Prostitution, corruption, drogues… Ces déviances jusque là culturellement confinées connaissent une percée marquante durant cette période… Une source d’argent bien-entendu illégale, mais également quasi-illimitée. Le proxénétisme déguisé du Petit Garçon en est pour moi une métaphore.

C’est en 1969 que sort « Le Petit Garçon », le nouveau film du père de la nouvelle vague Japonaise Nagissa Oshima. Et pourtant on peine à croire que ce film ait presque cinquante ans. Connu pour ces nombreux films esthétiquement prodigieux et souvent très érotiques, le réalisateur adopte ici les mêmes thèmes qu’il avait utilisé dans « Contes Cruels de la Jeunesse », mais les décuple autant qu’il les renouvelle. S’éloignant plus ou moins de la poésie dont il a souvent fait preuve pour concentrer un récit froid sur l’enfance et la vie de famille dans le milieu du crime. Car comme le titre l’illustre si bien, le protagoniste n’est qu’un petit garçon embarqué par ses parents dans un destin funeste. Il ne va pas à l’école, est habitué aux arnaques de ses géniteurs. Il est triste, personne ne lui donne d’amour, tout le monde le rejette. Le film est froid de part le fait qu’il n’y a aucun amour, toutes les relations sont purement et simplement platoniques. À l’inverse, Oshima sublime la naïveté du gosse en la soulignant avec un trait onirique et vivant, entre le pur drame et un portrait magnifique de la solitude de chaque personnage. Ici

D’après un fait divers réel, Oshima relève les imperfections de son pays en imaginant la légende d’un petit garçon à l’enfance interdite. Mais il le fait cette fois avec une mise en scène plus narrative, délaissant la vision expérimentale de ses précédents films. Ce qui permet d’aborder la filmographie du cinéaste japonais de manière plus aisée, autour de thèmes récurrents (l’intrusion, la délinquance) qu’il aborde moins par le commentaire que la mise en perspective d’une société à une époque donnée. Il y est alors question d’enfermement et d’une voie quasi sans issue pour tout un peuple confiné, replié sur lui-même. Les acteurs sont excellents et en particulier le petit garçon Tetsuo Abe…

Un enfant élevé par des parents aux méthodes d’éducation pitoyables, est livré à lui-même, autant physiquement, dans ses déplacements en solitaire dans la ville, ou psychologiquement, inventant un monde parallèle dans son esprit. Oshima filme l’errance, les silences, les pensées intérieures de l’enfant et sa détresse qu’il va tenter d’exorciser lors de cette bouleversante scène du bonhomme de neige où il parvient à visualiser furtivement son confident qui à force d’être silencieux et muet va également le décevoir et entrainer sa destruction.

 

Le plus direct et pas le moins dérangeant des films d'Oshima de la fin des années 60. S'inspirant de faits réels (un enfant de dix ans simule de faux accidents de voiture), le cinéaste réalise une oeuvre sèche et brutale qui renvoie la société japonaise à ses propres dérives.

Le fait que la réalité dépasse la fiction est un lieu commun, et pourtant.... Que dire de cette incroyable histoire? Sûrement pas le meilleur film d'Oshima, Le Petit garçon séduit néanmoins par son avant-gardisme, le film n'a pas pris une ride, et par la façon qu'il a de rendre les états d'âmes de son jeune acteur avec un minimum d'expressions et de dialogues, tout en livrant au passage, à travers quelques scènes, ou parfois juste une attitude, le malaise d'une société qui se cherche. On pardonnera du coup le manque de nuance de l'ensemble.

 

Pendant 1h45 c'est toujours la même chose, une sorte de "vis ma vie de d'arnaqueurs à la petite semaine" avec le père despotique complètement à la masse qui n'hésite pas à filer des tartes à sa bonne femme dès qu'elle ne file pas (ou plus) droit. Puis dans les 10 dernières minutes, ce qui devait arriver arriva mais sans aucune surprise, sans aucun drame alors qu'on aurait pu s'attendre au pire, éventuellement. Le film se sert de filtres monochromes par intermittence pour exprimer le point de vue de l'enfant, une façon de faire maladroite, que ne contredit pas un style globalement plus proche du documentaire amateur que du film véritable. Assurément déconcertant et surtout très ennuyeux malgré ses bonnes intentions, Le petit garçon est une oeuvre des plus consternantes voire carrément assomnante si l'avance rapide -notre planche de salut- n'était point là pour nous sauver la mise.

 

 

 

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