CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  458  

 

 

n°458
 
" Léon Morin prêtre "

 

 

(1961)-(Fr,It)-(2h10)  -     Drame  

 

Réal. :     Jean-Pierre Melville   

 

Acteurs:  J.-P.Belmondo, E.Riva ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

En 1961, Jean-Pierre Melville n'est pas encore devenu le spécialiste du film policier à l'américaine reconnu au-delà de nos frontières. Il livre donc avec "Léon Morin prêtre" sa dernière chronique sociale. Dans la France occupée alors que les hommes sont partis sur le front ou au STO, les jeunes femmes d'une bourgade de France sont en émoi devant un jeune viquaire qui dispense volontiers la parole de Dieu selon des méthodes peu orthodoxes, n'hésitant pas à recevoir ces dames dans sa chambre ou même à se rendre à leur domicile. L'excellente idée de Melville a été de confier ce rôle à l'idole montante de la Nouvelle Vague, Jean-Paul Belmondo. Celui-ci donne à Léon Morin toute la gouaille nécessaire pour nous laisser croire qu'à tout moment il va se laisser aller à l'écoute de ses sens. Or le jeune homme aime vivre dangereusement et se contente d'un donjuanisme platonique dont on se demande à force s'il ne lui procure pas la jouissance de voir toutes ces femmes se torturer devant son charme inaccessible.

Emmanuelle Riva, Belmondo, un beau film philosophique sur la religion et les doutes de la vie.

Un film original,insolite,talentueux,sobre,épuré, profond,rigoureux,intelligent,nuancé,traité avec beaucoup de sensibilité... La romancière dit que l'auteur a mieux compris son héroïne,qu'elle même !...

J'aime bien les films qui parlent de foi (mais intelligemment), plus particulièrement les histoires de bonnes soeurs, là il s'agit d'un prêtre superbement interprété par un Belmondo absolument génial, on voit là tout son talent d'acteur, réussir à être d'une sobriété totale, s'effacer derrière son personnage. Ce prêtre est un personnage absolument jouissif, l'écouter parler, avec une certaine répartie, réfuter les accusions de la jeune femme athée, il y a quelque chose, quelque chose de beau, de beau parce que ça donne envie de croire en Dieu !

 

Un film à part, atypique dans l'oeuvre de Melville et qui n'a guère d'équivalent, à ma connaissance, dans le cinéma français. Sur fond d'Occupation, une ancienne militante communiste, veuve et tentée par l'homosexualité, tombe sous le charme d'un curé charismatique, se reconvertit au catholicisme et tombe amoureuse de son mentor. Une oeuvre très personnelle, qui se mérite parfois, mais qui a les moyens de ses ambitions et témoigne, s'il en était besoin, du talent de son regretté auteur.

Difficile de comprendre encore aujourd'hui comment l'un des précurseurs de la Nouvelle Vague et aussi l'un des meilleurs connaisseurs du cinéma américain a t-il pu s'embarquer dans une pareille aventure ? A travers la rencontre initiatique entre la veuve d'un juif communiste - incarnée par Emmanuelle Riva - et le prêtre d'une paroisse de province - joue par Jean-Paul Belmondo (oui c'est bien notre Bebel national qui campe un curé de choc) - , le film de Jean-Pierre Melville saisit la place et le rôle de l'èglise catholique dans la France de l'Occupation, et souligne l'importance de l'influence que celle-ci exercée sur le monde des femmes!

Avec des thèmes aussi compliqués que la foi et le désir, il fallait la finesse d'un Melville et le jeu envoutant de deux grands acteurs pour conférer à ce film toute la pudeur qu'il mérite. Néanmoins, en dehors de la photographie magnifique, la mise en scène ne m'a pas emballé plus que çà. L'enchainement assez haché des scènes et la présence un peu trop marqué de la voix-off donnent un coté vieillot à ce film pourtant si moderne dans son propos.

Belmondo est parfait dans ce rôle de prêtre moderne, et donc très loin des clichés habituels. Cependant, le film souffre de longues discussions, très souvent inintéressantes, sur la foi et la croyance, qui font perdre l'attention du spectateur. Au fur et à mesure que le film avançe, on a du mal à saisir le vrai point de vu de Melville sur cette question. Ce dernier préfère mettre en scène une attirance du personnage féminin vers le prêtre, sans jamais trouver une vraie intensité dramatique. Si le film possède une intrigue de base originale, et propose de bons moments, il ne monte jamais en puissance et finit par laisser le spectateur sur sa faim.

Beau et surprenant. Interprétation splendide. Mais quel est, diable, la signification d'un tel film ? Est-ce vraiment un film sur la religion et sur la grâce, ou bien y a-t-il une métaphore qui m'échappe ?

 

On est en 1961, les acteurs brillants de la Nouvelle Vague (Belmondo et Riva) sont là ; Melville se permet alors une chose osée pour l’époque : évoquer l’homosexualité féminine et la masturbation. Quoi qu’il en soit 2h, c’est un peu long pour un suspense intimiste aussi maigre sans intensité dramatique, malgré la très grande intelligence des propos. Ensuite, Melville construit son film autour d’ellipses nombreuses ; mais le montage des séquences est quelquefois tout bonnement calamiteux, haché à outrance. Un cinéaste en devenir…

 

 

 

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