CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  438  

 

 

n°438
 
" Que viva Eisenstein ! "

 

 

 

(2015)-(Hol, Mex,, Be)-(1h45)  -     Biopic    

 

Réal. :     Peter Greenaway   

 

 

Acteurs:  E.Bäck, L.Alberti, M.Zapata ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles      Marianne      Télérama       Cahiers du Cinéma       Positif     

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir        Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix   

 

Cette audace, cette démesure, cette folie dont fait preuve Peter Greenaway dans "Que viva Eisenstein ! " en font une oeuvre profondément humaine, émouvante et... superbe !

La joie de "Que Viva Eisenstein" n’est mitigée par rien, et c’est ce qui la rend, dans un sens, militante, comme si Greenaway voulait dire, à la manière de Wilde, « le cinéma est trop important pour être pris au sérieux ». 

Le trouble délicieux que provoque le film exubérant de Greenaway provient qu'il oscille en permanence, malgré ou à cause de ses extravagances, entre le documentaire, nourri d'images d'archives, et la fiction, résolument délirante.

C'est cette outrance que saisit Peter Greenaway, dans le style abracadabrant qui est le sien : rythme frénétique, écrans divisés, logorrhée sonore et visuelle. Avec, par moments, des mouvements de caméra magnifiques.

Toujours à la limite du grotesque, ce singulier objet filmique avance l’idée que l’expérience hédoniste et homosexuelle vécue par le réalisateur du "Cuirassé Potemkine" a chamboulé son style artistique. Du cinéma libre et entêté comme on n’en voit plus.

Les Greenaway se suivent et se ressemblent - hélas ! - de plus en plus. La victime de son nombrilisme esthético-sexuel complaisant est cette fois Eisenstein...

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

A l'opposé de la mise en scène d'Eisenstein, basée sur l'art du montage, Greenaway multiplie les mouvements de caméra (travellings ébouriffants), les effets spéciaux, les split-screens et les incrustations. Dans la petite ville mexicaine, alors qu'il tourné (littéralement) des kilomètres de pellicule, le cinéaste russe semble prendre conscience qu'il est là dans un "paradis" éphémère. Si Greenaway se perd parfois dans des poses "arty", le film est une explosion visuelle et sonore tout à fait réjouissante.

« Film à caractère érotique ». Le spectateur est prévenu. Le titre est en fait trompeur mais le thème est bien traité. Il s’agit de l’éloge d’un cinéaste pour un autre. On va certes parler de son homosexualité et même faire du spectateur aguerri à ce genre de pratique un témoin aux premières loges dans une scène osée certes mais au final super excitante, celle où le langage qui est aussi une vérité nouvelle pour lui rivalise avec une pénétration anale filmée sans détour avec un beau sexe en érection qui me ferait aussi frissonner de plaisir comme Eisenstein.... Prenez « Amadeus » comme film et Gondry comme cinéaste et vous aurez le résultat ci-devant.... Un festival assez iconoclaste et déjanté. Superbement réalisé et franchement de plus en plus passionnant quand on va avant dans le récit.

Plein de vie, de rencontres pétillantes, et de rebondissements en couleurs! Les images s'enchaînent, se bousculent, défilent dans tous les sens. Le haut devient le bas, la norme devient morose! Une véritable ode à la liberté!

 

Visuellement inventif et bien documenté, intéressant pour les cinéphiles et historiens du cinéma, le film pourra paraître surchargé. Il manque la poésie de "The Pillow Book", le chef-d’œuvre de Greenaway. Mais le cinéaste est cohérent en restant fidèle à son univers.

Sans intérêt. N'ayant aucun penchant pour les personnes de mon propre sexe, ce genre de film m'ennuie terriblement. Comme les dialogues creux, les images coupées en 3 pour meubler la vacuité du scénario avec des repères historiques du vrai Eisenstein. Ce film sonne le vide.

Un film hystérique sur un personnage hystérique qui peut en quelques simagrées résumer la relation à la révolution (des classes) aux relations qu'entretenaient alors l'URSS et le Mexique zapatiste à une sodomie... Le Mexique sodomise l'URSS dans une approche d'un "dialectisme historique" à la sauce Eisenstein... Il en faut des notions de marxisme pour apprécier ce film, qui est avant tout baroque. Tourné de manière picturale et très moderne (les effets spéciaux sont là mais n'écrasent pas les sujets), le film considère le spectateur pour un élève. On en a parfois un peu rien à faire, dixit mon ami Jérôme Pirot, véritable cinéphile. Non, nous ne sommes pas des incultes. Ce film est quelque peu prétentieux. Les gens doivent savoir, voire deviner ce qu'il advient des personnages au vu des événements. Quant à Eisenstein, on ne le devinait pas aussi hystérique. De plus, ce film n'est pas fini, les personnages ne sont pas suffisamment travaillés. Un défaut du scénario ou la volonté du réalisateur de s'imprégner du sentiment d'échec du tournage de "Que Viva Mexico !" ?

 

Eisenstein cinéaste ? Greenaway s'en moque (tout au moins dans ce film). Eisenstein homosexuel ? Ah, voilà ce qui passionne le réalisateur britannique. On a donc le droit (et pour certains, le supplice) de voir des scènes de cul (pas d'autre terme, désolé…) très explicites et plutôt provocatrices. Vous vouliez voir la légende Eisenstein ? semble nous dire Greenaway, eh bien voyez plutôt ses fesses. L'acteur qui se prête à cette exhibition n'a pas froid aux yeux (pas qu'aux yeux, d'ailleurs), il est totalement investi mais il compose un personnage des plus fatigants, surexcité, surexpressif, explosif, éructant, pleurant, gémissant, se vautrant dans une folie qui ne semble pas crédible.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA