CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  416   

 

 

n°416
 
" Les particules élémentaires "

 

 

 

(2006)-(All)-(1h53)  -     Drame   

 

Réal. :     Oskar  Roehler   

 

 

Acteurs:  M.Bleibreu, C.Ulmen, F.Potente  .....

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Film intelligent, original, parfois aride, qui bénéficie d'une excellente interprétation.

Sans suivre fidèlement le roman le réalisateur allemand Oskar Roehler en restitue l'atmosphère désenchantée avec une grande finesse.

L'histoire est plus soft mais tient bien la route.

Le recours à un certain sentimentalisme fait partiellement échouer ces Particules élémentaires et les ramène dans un chemin finalement déjà assez balisé qui rogne insensiblement la puissance du matériau de base.

Le film est une haute trahison. Mais on le trouve bizarrement plein d'humanité et sans ambiguïté.

On passe du rire à un agréable malaise. Dommage que le réalisateur n'assume pas son propos jusqu'au bout.

Si cette adaptation retrouve le cynisme neurasthénique du best-seller de Michel Houellbecq, il en élude la dimension théorique et scientifique, bref, tout son aspect visionnaire.

Beaucoup pensent qu'il faut être frappé, suicidaire ou très ambitieux pour adapter  "Les Particules élémentaires". Et globalement, Oskar Roehler ne s'en sort pas trop mal.

Si cette adaptation allemande reste fidèle à l'intrigue du roman, c'est d'une manière trop plaquée, dénuée d'imagination.

Son film devrait rejoindre rapidement les oubliettes des adaptations inutiles.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

FILM  très intéressant, remarquablement interprété, on sourit souvent (de nombreux moments savoureux!), on rit parfois, et les personnages sont attachants. Emotionnellement riche, cette chronique sur la vie de 2 frères paumés chacun dans son genre (Jekyll + Hyde = Houellebecq ? ^^) vous ferez passer des moments doux-amers, entre le tragique, le comique, le grotesque. Beau film, a voir (quant aux scènes "choquantes"....tout est TRÈS relatif...) !

Troublant sans aucun doute. Une froideur malsaine flane tout au long du film. Et pourtant cette froideur est intense. D'où le génie de la mise en scène. Le spectateur est tiraillé entre des sensations distinctes et bien différentes. Le grand amour est là, malgré le délire sexuel d'un côté, et la discrétion d'un autre. Un film allemand qui ne laisse pas indifférent et qui pousse à la réfléxion! A voir, c'est d'une grande qualité!

C'est peut etre tout simplement le film le plus fort que j'ai vu de ma vie. Du grand cinéma. Un sujet difficile, abordé brillament. Une acupuncture dans la moelle épinière. Ça vise juste et fort. Bravo.

 

Un film que j'ai trouvé plutôt fidèle au livre, mais sans l'humour caustique. Seul le drame semble avoir été retenu mais ce n'est pas un mal, car cela renforce l'expression de désarroi de ces personnages torturés par les malentendus homme-femme plutôt bien vus...

Le réalisateur nous montre des personnages faillibles, détestables, aimants et attentionnés, détruits et pleins d'espoir. A s'acharner sur ces deux frères comme ça, la vie en devient presque le personnage principal et l'opposition des récits des frangins donnent au réalisateur assez pour couvrir une large palette d'émotions. Les deux acteurs sont d'ailleurs juste dans leurs rôles. Le film, s'il sait déranger arrive aussi à nous toucher et c'est avec une certaine envie qu'on découvre chaque minute. Sans rien révolutionner, un bon drame pince sans rire et un bon film de cette "nouvelle" vague du cinéma allemand.

A première vue, c'est vraiment très cru. Presque choquant pour un public sensible. Néanmoins, sous une forme provocante, ce film traite d'un certain nombre de sujets graves et intéressants, sans tomber dans le côté rébarbatif ou donneur de leçon. Au contraire, il nous amène à réfléchir sur de nombreux points, abordés sous un aspect pourtant déconcertant.

La trahison d'un roman ne fait pas forcément une mauvaise adaptation : mais là pour le coup, on est aussi loin de l'esprit de Houellebeck que " les aventures de oui oui" d'un roman d'Easton Ellis : tout est plat, aseptisé, les scènes s'enchainent sans aucun lien entre elles, et le cynisme et le mordant houellebeckien n'apparaissent jamais. Tout n'est pas à jeter, loin de là; l'acteur qui joue Bruno est trés convaicant et émouvant, ses scènes avec Chrstiane sont plutot belles, mais en revanche, les passages avec le frère puceau (d'une molesse infinie) plombe assez cruellement ce film.

Le challenge était pratiquement impossible, car toutes les grandes oeuvres littéraires ont du mal à être transposées à l'écran. Ce n'est pas pour rien que Céline n'a jamais pu être adapté au cinéma, malgré tous les projets, car la"dentelle" Célinienne n'était pas racontable. De même pour Houellebecq , le seul grand écrivain français contemporain. Son style , au scalpel , pointilliste, cynique, n'est pas adaptable au cinéma. Le film le démontre. Quand il veut coller au récit dans la 1ere moitié, il est lent, soporifique, interminable. Et puis à partir du moment où Michel rencontre Christiane , le film trouve sa tonalité propre. Le ton est juste et le film est alors émouvant , il nous touche et avec quelque chose de Houellebecquien.

 

Que retenir de ce galimatias abscons ! A trop montrer, le film écoeure; à trop parler, il sature l'entendement ; Reste la provocation houellebecquienne (relents de racisme, omniprésence caricaturale du sexe ....). Mais il ne suffit pas de provoquer pour faire un grand film .....

Houellebecq proclame que s’employer à construire littérairement des personnages crédibles et réalistes lui a toujours semblé, je cite de mémoire, "une pure foutaise". Résultat: dans ses livres, il va droit au but sans s’encombrer de détails inutiles et nous sidère par la précision chirurgicale de son style et la noirceur absolue de son regard. Roehler part exactement dans la direction opposée. Son film déroule paresseusement une histoire et se contente de mettre en scène dans un ambiance mollassonne les mésaventures de personnages confrontés au nihilisme contemporain et à la décadence de la vieillesse. Aucune intensité dramatique, aucune.

 

 

 

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