Micheline Presle est impériale en épouse
bourrelée de remords car irrésistiblement attirée par un jeune homme
plein de verve et de morgue qui lui fait rompre tous ses liens
familiaux en s'affichant femme adultère alors que son époux est
parti sur le front qui fait rage. Gérard Philippe lui, avait
beaucoup hésité à accepter le rôle se jugeant trop vieux pour camper
ce lycéen tourmenté. Bien lui en a pris d'accepter car il est
confondant de réalisme et parvient à rendre toutes les nuances de ce
personnage versatile. Au passage Autant-Lara en profite pour
égratigner le patriotisme triomphant qui ne résonne clairement que
la victoire venue. Comment la Nouvelle Vague a t-elle pu être
cruelle à ce point avec ce grand réalisateur ?
Gèrard Philipe sublime d'insolence, dont
la fragilitè et la force ètaient de n'être pas un acteur
d'attitudes, se glisse admirablement dans la peau de François,
personnage complexe, introverti et tout en facettes, rendant les
prèccupations èternelles de la jeunesse face à la guerre et aux
faiblesses des hommes! Soigneusement photographiè (la balade en
canot est sublime), "Le diable au corps" demeure encore aujourd'hui
un magnifique film scandale qui n'a pas pris une seule ride.
Un film porté comme une symphonie qui
irait crescendo, mu par la fascination d'Autant-Lara pour cette
histoire qui vient bousculer toute moralité et convention au nom de
l'amour. Très fidèle au roman, le film atteint des sommets lorsque
l'amour qui unit Gérard Philippe à Micheline Presle atteint son
paroxysme. Un vrai chef d'oeuvre du cinéma français qui obtient là
ses lettres de noblesse. Merveilleux.
Gérard Philipe joue à la perfection le
rôle d'un adolescent charmant mais veule, quant à Micheline Presle,
elle joue le plus grand rôle de sa carrière en femme passionnée. Ils
forment à eux deux un des plus beaux couples du cinéma français, si
ce n'est le plus beau. Un film magnifique qui malgré les années n'a
pas pris la plus petite ride.
Merveilleux tandem Gérard Philipe (si
gosse et si homme à la fois!) - Micheline Presle (si fragile, si
tourmentée). Les sentiments des deux acteurs sont si bien rendus
qu'ils accrochent la pellicule. Le charme opère d'autant plus à
cause (ou grâce) à la qualité médiocre du son et de l'image
accentuant le romanesque (ou romantisme). Un bijou de Claude
Autant-Lara !
Ce "Diable au corps" est loin d'être mauvais mais m'a
pourtant laissé sur une impression bien partagée. Ce qui gêne
aujourd'hui n'est pas le sujet abordé ni le classicisme absolu
de la mise en scène (bien que très honorable), c'est cette
inconstance dans le rythme, nous poussant aussi bien à l'ennui et à
la lassitude parfois, qu'à une certaine émotion et même passion
grâce à certaines scènes particulièrement saisissante due à.la
sensibilité à fleur de peau d'un duo d'acteurs des plus inspirés.
Mais je dois avouer qu'au vu du chef d'oeuvre promis, la déception
était quelque peu présente. .
Je suis un peu mitigé quant à mes impressions : d'un côté j'ai
beaucoup aimé car c'est une très belle histoire, très prenante avec
de très bons acteurs sur un thème fort (celui de l'adultère en temps
de guerre) mais d'un autre je m'attendais à une histoire d'amour
plus forte, plus bouleversante et je dois dire que je n'ai pas trop
accroché au personnage de François ! Je le trouve en même temps
puéril et autoritaire. Cependant le thème est poignant
et pour l'époque c'était un sujet tabou et Autant Lara l'a bien
retranscrit à l'écran. Un grand classique que je suis heureux
d'avoir enfin vu.
Tout est très convenu dans ce film,
l'intrigue est prévisible, le seul attrait est le dilemme de la
femme qui trompe son mari parti à la guerre et pourtant ce thème est
à peine esquissé. Bon ce genre de long-métrage ne m'attire pas, à la
base cela explique peut-être les choses.
Certainement un très beau film mais à
mes yeux si petit, si fragile, si timide face au chef d’œuvre de
Raymond Radiguet que je n’ai su prendre que peu de plaisir durant
ces 1h50. Un film qui chante la déchirure de la guerre, oui, et fort
bien mais qui est resté maladroit face à l’ampleur des sentiments.
Dommage.
Micheline Presle adorable d'accord !
Mais dans le roman autobiographique célèbre il 'agit des amours
-choquantes à l'époque d'un ado (14-15 ans) et d'une jeune femme
mariée dont le mari est au front. Presle et Philipe avaient tous les
deux 25 ans, on est donc loin du compte et les efforts de Philipe
pour faire gamin sont pathétiques voire ridicules. En plus une
musique encombrante au possible. Autant-Lara est à son meilleur dans
le grinçant (L'auberge rouge), pas là-dedans !
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