(1976)-(Fr)-(1h54)  -     Policier, Drame   

 

Réal. :     André Téchiné   

 

 

Acteurs:  I.Adjani, G.Depardieu, M-F.Pisier  ...

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      L'Express       Elle     Charlie Hebdo     Le Nouvel Obs    La Croix   

  bonnes            moyennes           mauvaises 

Je ne suis pas fan de Téchiné, mais il faut passer outre cet à priori, surtout quand on a Adjani et Depardieu à la barre. Étonnant film et magistral dans un sens, mise en scène sans faille. Ambiance fin de siècle, et arriver à donner cette sensation de décadence, avec des plans construits à la Kubrick dans la recherche du visuel monumental. L’histoire où se mélangent fiction politique et fresque cinématographique, est reléguée au second plan, devant la métaphore, le double personnage de Depardieu, est en lui même, un tour de force filmique. Tous ces personnages semblent désaxés, désenchantés, la mise en scène par contre est puissante, baroque et grandiloquente, ça colle parfaitement au sujet. Pas de doute, ce film est intéressant et important. Comment mettre une scène de théâtre dans un métro, et le métro dans un travelling, sans que ça fasse chiqué, sans se casser la gueule? Regardez ce film, vous saurez.

Un film à part, dans lequel on se demande toujours où va nous emmener le scénario. Il faut aimer les atmosphères embrumées, les histoires un peu tordues (mais qui se tiennent) et ne pas avoir peur des rythmes assez lents. Adjani offre une très belle composition, et même Depardieu dont je ne suis pas fan d'habitude s'en sort très bien. Le film doit beaucoup aussi aux nombreux seconds rôles, tous très bien servis.

C'est un plaisir de revoir ce "vieux" film français. Les acteurs sont excellents, que ce soient les premiers ou les seconds rôles : Adjani, Depardieu, Jean-Claude Brialy...quel grand maître tout de même ce Téchiné ! Bravo !

Si une scène m’a paru un peu ridicule à force d’effets de style (le meurtre), en revanche pour le reste c’est très bien. Décors, mise en scène, photographie, musique aussi, tout cela concourt à donner une ambiance fort réussie, mystérieuse, intriguante, nous plongeant dans un univers réel mais difficilement déterminable. J’ai aimé ce côté poétique et symboliste, triste aussi, avec l’excellente bande son qui n’est pas pour rien dans l’impact du métrage.

Bon, c'est pas si mauvais tout de même ! Il est vrai que Baroco ne figure pas parmi les meilleurs films de Téchiné ( il faudrait redécouvrir Les Roseaux Sauvages ) et que son esthétique reste très datée... Pourtant, il se dégage de ce film une atmosphère très particulière, proche d'un rêve insaisissable. Isabelle Adjani n'est pas réellement extraordinaire... En revanche, Gérard Depardieu est magistral dans ce double rôle : silhouette imposante, voix fragile, regard enfantin plein de désinvolture...

On arrive à être pris par quelques scènes à la fin. Autrement c'est terriblement creux, gratuit, prétentieux. Quelques intérêts secondaires : pour l'observation c'est bien un film de la fin des années 70, du début de la désindustrialisation et du chômage de masse qui donne une esthétique misérabiliste chic. Pour les amoureux du Nord, la reconstitution d'une sorte de Belgique fantasmée avec chemins de fer, ports, décors art-nouveau, industries et femmes en vitrine ne manque pas de charme. C'est tout.

Probablement un film qui a inspiré Mullholand drive... totalement incompréhensible, à l'esthétique soignée (pour l'époque) avec de bons acteurs (notamment Marie France Pisier remarquable). Dommage que l'envie de casser le téléviseur nous prenne au bout de 5 minutes de film et ne nous lâche plus...

J'avais un souvenir lointain, flou et plutôt désagréable de Barocco, j'aurais dû m'en tenir à cette impression... Heureusement que je n'ai pas commencé par ce Téchiné, je crois que j'aurais refusé de voir les autres. Le réalisateur délaisse sa sensibilité (et son scénario) pour un film toc, prétentieux et à l'esthétique datée. Les comédiens ont l'air paumé, Depardieu, absent, parait s'emmerder au moins autant que nous. Adjani oscille entre luminosité et ridicule. Seule, Pisier tire réellement son épingle du jeu dans le rôle le plus "léger" de ce film soporiphique. Il est temps pour moi de revoir Hôtel des Amériques, Les Roseaux sauvages ou Les Egarés pour oublier cette fause note.

Attiré par une affiche alléchante, je suis entré dans une salle d'art et essai. Je n'en ai pas l'habitude mais je suis sorti avant la fin victime d'indigestion à force d'incompréhension.