CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  361 

 

 

n°361
 
" La sapienza "

 

 

(2015)-(Fr,It)-(1h44)  -     Drame  

 

Réal. :     Eugène Green   

 

 

Acteurs:  F.Rongione, C.Prot, L.Siuccio  ....

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Green refuse la connivence immédiate pour mettre en place un rapport où la défiance initiale, l’acceptation des aspérités, voire des ridicules (la dimension comico-grotesque du film est part intégrante de sa démarche) sont la condition même d’un cheminement vers la lumière.

"La Sapienza" est un film sur la réconciliation, d’abord avec soi-même et ensuite avec le monde. Jamais peut-être on n’avait senti Eugène aussi ému par ses personnages, ses acteurs.

Chez Eugène Green, on ne se sent vivant qu’au milieu de sentiments sans mélange, on est heureux seulement dans l’intensité, qu’elle soit noir charbon ou d’une lumière d’or.

C’est majestueux et en même temps léger, gorgé de malice. Les fantômes du passé vivent en bonne intelligence avec le présent. Voilà un film euphorisant sur la langueur.

Par ses codes esthétiques rigoureux, ses dialogues très écrits énoncés d’un ton neutre, qui admet pourtant d’infimes inflexions, et le jeu millimétré des champs contre-champ, "La Sapienza" nécessite du spectateur qu’il en accepte la singularité.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Le film apparaît moitié comme une fiction, moitié comme un documentaire sur l'architecture italienne. C'est magnifiquement filmé. Le scénario est réduit à des personnages qui se cherchent, errent. Le verbe est beau, la diction théâtrale et souvent les acteurs regardent la caméra (je déteste cela). J'ai eu du mal à rentrer dans le film, mais j'ai trouvé les personnages sympathiques et attachants. Surtout, plus le film avançait et plus il me plaisait, dans une lente séduction. Je découvre le cinéma d'Eugène Green, magnifique, rare et élitiste.

La sapience, c’est le savoir qui conduit à la sagesse, la Sapienza c’est un film magnifique de Eugène Green, à la beauté limpide, que ce soit dans les décors, la photographie de Raphaël O’Byrne, les paysages du lac Majeur et de Stresa, et bien entendu la Rome Baroque de Borromini et du Bernin, sans oublier la lumineuse beauté de Aliénor (Christelle Prot Landman, une découverte pour moi) et la musique de Monteverdi.

Il est des films qui ont la grâce et l'intelligence qui forcent l'admiration dès les premières images. C'est exactement le cas de "La Sapienza", l'une de ces œuvres atypiques comme pouvaient l'être celles d'Eric Rohmer et de Manoel de Oliveira. Atypique, le film l'est d'abord par la théâtralisation permanente exigée des acteurs : un minimalisme dans la gestuelle, des voix le plus souvent neutres, attachées à exprimer le suc des mots en forçant sur l'artifice - toutes les syllabes parfaitement prononcées, avec une insistance sur les liaisons, oui, un théâtre des corps et des voix, le tout éclairé par une lumière artistiquement maîtrisée. Bref, un régal.

Voici le grand retour d'Eugène Green, enfin ! Et il est en pleine forme. Loin du cinéma réaliste et convenue, qu'il est agréable de ce laisser aller dans sa proposition de cinéma riche, poétique, radicale, généreuse, imprévisible et drôle. C'est beau et cette beauté est trop rare pour la bouder, ça fait tellement du bien par les temps qui courent.

 

Il y a deux façons de considérer la Sapienza d'Eugène Green. L'une est de détester un film totalement artificiel où les personnages, leur diction emprunté, leur raideur ampoulé, leurs états d'âme embourgeoisés feraient passer Rivette ou Rohmer pour des boulevardiers putassiers. L'autre est au contraire d'applaudir un chef d’œuvre de sensibilité, un merveilleux voyage dans l'Italie de la Renaissance, des bords du Lac Majeur aux terrasses de la Villa Médicis, au son de la musique subliment (forcément sublime) de Monteverdi.

 

Ce film plaira aux snobs, qui pourront discuter à loisir de la qualité de la photo, du parallèle entre l,architecture et l'histoire, entre la symétrie des prises de vue et celle des récits.. En fait, pour le spectateur de base ce film est plutôt rasoir. La finalité du film, c'est une morale à deux balles, la réconciliation avec soi et avec les autres passe par l'amour et la lumière,qui permettent de se libérer des fantômes du passé. .. .. Ouahh trop fort !

Je pensais qu’on était en période de crise que l’on ne pouvait évidemment pas prêter un centime à un « réalisateur » pour un film : -Aux dialogues risibles et grotesques à l’insu des « acteurs » -Aux acteurs qui n’en sont pas, dont chaque parole sonne faux (l’actrice française est particulièrement gratinée) -Au scénario plus que léger et aux rapports humains aseptisés Mais si !! Cela peut donc laisser de l’espoir à plein de gens… L’intérêt du film se résume en un soupçon d’histoire sur deux architectes de la Renaissance italienne et les images de leurs créations qui nous gardent les yeux ouverts. Dans la petite salle où j’étais 6 à 8 personnes sont parties durant la 1ère demi-heure, un de mes voisins ronflait et je me suis moi-même laissé aller à dormir devant cette bouse soporifique.

 

 

 

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