CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  338 

 

 

 

n°338
 
" Providence "

 

 

(1977)-(Fr-Sui)-(1h50)  -     Drame  

 

Réal. :     Alain Resnais   

 

 

Acteurs:  D.Bogarde, J.Gielgud, E.Burstyn  ....

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

 

 Un film brillant, réalisé en 1977, il pose des bases scénaristiques, narratives et visuelles qui ont fait école : mise en abyme des personnages et du narrateur, mélange de réalité et d'imaginaire, étude de caractères, déstabilisation du spectateur, etc... Le décor, créé et filmé à la perfection, immerge dans une ambiance surréaliste : nature inquiétante, architectures mélangées, intérieurs et pièces à géométrie variable. A l'instar d'un Dirk Bogarde, procureur, dandy, impitoyable et blasé, les acteurs sont impeccables, dans des rôles ambigus et ambivalents. Les dialogues sont ciselés entre théâtre et tragédie fantastique. Resnais, déjà au sommet de son art.

Dans ce film crépusculaire hanté par les ombres de la guerre, Alain Resnais organise un jeu de cache-cache baroque entre le rèel et l'imaginaire! Mettant à nu les fantasmes et les angoisses d'un homme sur le point de mourir, il nous entraine dans un univers irréel, véritable théâtre de la cruauté et organise comme un grand jeu de l'imaginaire, une sorte de kaléidoscope! Réflexion sur la création, "Providence" est un grand film, tempéré d'un humour insolite, à la distribution prestigieuse (Dirk Bogarde, John Gielgud, Ellen Burstyn, David Warner...), et récompensé par sept Cèsar (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original, meilleure musique, meilleur décor, meilleur son et meilleur montage)! Un classique très rarement diffusé qu'il faut absolument dècouvrir...

Un pur chef d'œuvre, peut-être mon Resnais préféré. Subtil, intelligent, à la fois complexe et fluide, superbement interprété, magnifiquement écrit et filmé de main de maître. Un chef d'œuvre, je vous dis.

Bâti sur le thème de la création littéraire, « Providence » est l’une des œuvres les plus abouties de son auteur. Resnais, ancien monteur, accomplit ici le prodige de raconter en une nuit l’histoire d’un écrivain, joué par John Gielgud, et sans que l’on sache bien quelle est la part de fiction et de réel au fur et à mesure qu’il conçoit le livre dans son esprit. Rarement une œuvre de cinéma ne nous aura aussi profondément introduit à l’intérieur du mécanisme complexe qu’est la pensée.

 

J'imagine que c'est le type de film qu'on adore ou qu'on déteste. Comme souvent dans ce cas, je me situe au milieu. J'ai beau avoir eu beaucoup de mal à pénétrer dans cet univers unique, lorsque je m'y suis fait le charme a un minimum opéré. C'est qu'en nous proposant une narration révolutionnaire, Alain Resnais nous déconcerte un bon bout de temps, avant de nous séduire pour plusieurs raisons. D'abord, celle extrêmement inventive et gratifiante de nous donner l'impression qu'une œuvre est en train de se construire devant nous. Personnages, dialogues, situations, décors... Le cinéaste n'hésite pas à explorer les infinies possibilités que lui offre un tel concept, si bien qu'on ne sait jamais où « Providence » va nous emmener, sentiment éminemment agréable. Cette sensation d'être littéralement plongé dans la tête d'un écrivain a quelque chose de vivifiant, comme si nous participions activement à ce qui est en train de se construire.

Pièce maîtresse du travail fait par Resnais dans son étude cinématographique du lien flou entre la réalité et l’imaginaire, Providence est un film qui s’amuse à brasser tous les genres, du fantastique au drame psychologique en passant par la comédie, au risque de paraitre quelque peu foutraque, pour illustrer la démarche de création littéraire d’un vieil auteur. La façon qu’a le scénario de laisser constamment le spectateur dans le doute quant à la nature réelle ou fictive de chacune des scènes est un procédé qui, bien qu’il ait été depuis utilisé avec davantage de finesse, était si original à l'époque qu’il remporta l’un des nombreux césars que rafla le film en 1978. C’est peut-être plus la thématique, qui se concrétise dans les dernières minutes, de la volonté qu’a le narrateur de créer une histoire avant de mourir qui va aujourd’hui le plus parler aux cinéphiles désireux de redécouvrir cette œuvre méconnue dont le rythme lent et la narration bizarrement alambiquée rebuteront beaucoup de spectateurs.

Il y a trois arbres dans «Providence» (Grande-Bretagne, 1976) d’Alain Resnais, celui, touffu et sombre, de la création ; celui, décharné et flétri, de l’imagination atrophiée et celui, fleuri et vert, de la vie. Chacun de ces arbres incarnent une «nappe du temps» comme le dit Deleuze. Ce récurant objet de travail chez Resnais, qu’est l’accointance du réel avec la fiction, donne là le fruit de l’impétueux récit d’un vieil écrivain.

Le générique est sobre (les noms sont seulement inscrits sur un fond noir) mais on est tout de suite capté par une belle et envoûtante musique. Providence est un film étrange, il est assez difficile de le noter. Le film ne m'a pas totalement plu mais je lui reconnais une réelle originalité, le jeu des acteurs est fabuleux. Si vous êtes un vrai cinéphile alors regardez Providence.

Un film dont la beauté esthétique et artistique incroyable prend le pas sur un film malgré tout dépourvu de souffle et un peu bancal.

 

Je vais faire une confession. J'ai beau lui reconnaître une singularité et une audace, le cinéma d'Alain Resnais me sort par les yeux par l'ennui profond qu'il procure chez moi. "Providence" n'est pas une exception. C'est un film singulier, ce serait de mauvaise foi de dire le contraire ; c'est un film audacieux parce que dans les trois premiers quarts on suit les délires d'imagination d'un vieil écrivain au crépuscule de sa vie. Mais le risque avec un tel sujet, c'est que ça finisse par tourner sérieusement en rond ; et c'est le cas. Pour moi le film s'oublie très facilement, comme tous les Resnais que j'ai vus en fait.

 

 

 

 

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