CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  295 

 

 

 

n°295
 

" Suzanne "

 

 

(2013)-(Fr)-(1h34)  -     Drame 

 

Réal. :     Katell  Quillévéré  

 

 

Acteurs:  S.Forestier, F.Damiens, A.Haenel ....

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Subtil portrait de femme, "Suzanne" tranche par sa beauté, sa violence et sa complexité. Suzanne s'échappe et nous échappe. Tragique, tout simplement.

De manière surprenante et risquée, "Suzanne" adopte un montage ellipsé, structure qui lui permet de couvrir une vingtaine d’années de la vie de l’héroïne et de ses proches, s’attachant au parcours affectif plutôt qu’à la fugue criminelle judicieusement maintenue en hors-champ. 

Un film follement, superbement personnel.

Par la sobriété de sa mise en scène, où romance et réalité se mêlent, Katell Quillévéré ("Un poison violent") raconte le parcours accidenté de cette insaisissable femme-enfant que Sara Forestier, d'une intense retenue, incarne magistralement....

Katell Quillévéré offre à Sara Forestier le rôle bouleversant d’une jeune femme dont les sentiments et l’envie de liberté l’amènent à se perdre.

Le souffle de ce film lumineux emporte tout, au point que sa noirceur s'en trouve comme nettoyée. C'est aussi cela, le miracle du cinéma.

Katell Quillévéré évite certes toute moralisation hâtive, mais s’englue aussi dans un excès de linéarité, malgré des ellipses sèches où le montage fait office de défibrillateur.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

"Suzanne" nous plonge, une fois n'est pas coutume, dans un univers dur, difficile et sombre... Ici, enfin on est bien loin de tous ces personnages à la vie facile et oisive, dans des lieux de rêve comme récemment dans le léger et très superficiel "Casse-tête chinois" ! Cette histoire qui élude des pans complets de vie, comme pour mieux renforcer les moments clés, devient une très belle étude de caractères, pleine de sensibilité, de vérité et de justesse.

Vu en avant première, ce "Suzanne", second long métrage de Katell Quillévéré, est un très bon film, porté par un excellent scénario, parfaitement maîtrisé de bout en bout dans sa réalisation et servi par des comédiens absolument extraordinaires, d'un réalisme hallucinant ! Voilà un film qui se présente à nous en toute simplicité mais habité par une humanité vraiment magnifique, un film silencieux, des personnages très expressifs, des histoires tellement humaines et une inextinguible célébration de l'amour entre les êtres, contre vents et marées. Un film parfaitement juste dans son ton, qui toujours sait maintenir sa tension dramatique à travers une mise en scène d'une grande maîtrise, qui jamais ne sombre dans le mélo de bas étage et qui diffuse son émotion de manière crescendo jusqu'à atteindre des sommets d'intensité.

Ce film m'a littéralement bouleversée. Je sais très bien pourquoi. Parce que "Suzanne" parle du deuil, impossible. De la (mono)parentalité, si difficile. Et des liens familiaux, indélébiles. Notamment. Il parle aussi d'amour : l'amour aveugle, comme dans un rêve, sauf que, là, l'amour précipite le cauchemar. "Suzanne" a la beauté de Leonard Cohen et un magnifique sens de l'ellipse. Apre, vif et bouleversant.

Un drame poignant, très bien réalisé et interprété. François Damiens excelle dans un rôle à contre-emploi, et les autres comédiens (Sara Forestier, bluffante!) ne sont pas en reste. Certaines scènes sont vraiment choquantes et inattendues et l'ensemble se laisse suivre avec grand intérêt. On vit réellement avec les personnages, et ce du début jusqu'à la fin.

 

Particulièrement bien accueilli par la critique qui a applaudi la légèreté et la sagesse de la mise en scène de Katell Quillevéré, ainsi que ses ellipses "radicales", Suzanne ne me paraît guère mériter tant d'honneurs... si ce n'est sur le plan - non négligeable - de la qualité de l'interprétation de son trio central, fantastique de justesse et d'intériorité maîtrisée. Pour le reste, il me semble quand même que le beau naturalisme recherché est systématiquement sacrifié au profit d'un lyrisme assez convenu.

Ah l'amour. "Sentiment très intense, attachement englobant la tendresse et l'attirance physique", comme aime préciser madame Larousse, éditions 2006. Cet amour, la réalisatrice à bien du mal à le faire partager avec son public. Et même si on rajoute à ce drame de l'euphorie à quinze pour-cent des scènes, cela ne suffit pas au spectateur pour s'attacher aux personnages. Rajouté à cela de longs moments ou la caméra ne regarde QUE Sara Forestier, impressionnants mais trop nombreux. Vraiment dommage que l'ennui perdure, car le casting est véritablement IMPECCABLE! Une semi-déception, si on peut appeler ça comme ça.

Le biopic d'une inconnue, sincère mais encore plein de maladresse. On retiendra surtout les performances exceptionnelles et touchantes de François Damiens dans son meilleur rôle, de Sara Forestier et Adèle Haenel et enfin la confirmation de Paul Hamy.

 

"Trop d'ellipse tue l'ellipse".. Demander au spectateur d'être actif, d'imaginer et de combler les ellipses est une chose, le faire durant tout le film et de façon constante en est une autre. Tous les moments qui auraient permis de donner du relief au film sont absents. Les personnages sont constamment dans l'émotion, ça en devient presque "lourd". Beaucoup de bonnes idées mais qui malheureusement ne sont pas du tout approfondies.

Bien interprété, c'est certain, mais j'en ai un peu assez de ces films misérabilistes qui ne nous font vraiment pas rêver. On plante une caméra dans les "cités" et on a la même chose. J'ai vraiment envie, surtout par les temps qui courent, de voir autre chose …. !

 

 

 

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