CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  275 

 

 

 

n°275
 

" Mr. Turner "

 

 

(2014)-(An)-(2h30)  -     Biopic, Drame 

 

Réal. :     Mike Leigh  

 

 

Acteurs:  T.Spall, P.Jesson, D.Atkinson  ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Entre l'émerveillement provoqué par les tableaux du maître romantique et la trivialité de sa vie quotidienne, le cinéaste a creusé le sillon d'une oeuvre rare, à la fois moderne et intemporelle, sur la création artistique.

Une œuvre rude, rustre, vive, exubérante, stridente et grinçante, empreinte de fantaisie et de mélancolie. Une de ces fresques intimes – comme seuls Stanley Kubrick et David Lean savaient en exécuter – dont chaque plan exhale et exalte une foi absolue en le septième art.

Le réalisateur britannique approche avec force et grâce le mystère de création du maître.

Mike Leigh revient en force avec une fresque aussi parfaite plastiquement que superbement mélancolique.

Loin des conventions du biopic mais proche d’une vérité organique en plus d’être historique, Leigh livre une reconstitution unique en son genre, sensible, déroutante, incarnée.

Un film esthétiquement irréprochable, où l'acteur Timothy Spall épate, mais où l'on peut aussi trouver le temps long.

L’œil du peintre ne donne alors pas le sentiment de saisir quelque chose qui lui serait singulier, car tout est déjà là, sur l’écran, avant même qu’il ne pose le regard dessus.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Joué par Timothy Spall, la vie de Turner s’avère une formidable occasion pour l’acteur de livrer une composition incroyable de borborygmes, raclements de gorge, éructations et gestes bourrus bourrés de tics. Raconté par Mike Leigh, la vie de Turner s’avère constituer une œuvre très significative sur les vicissitudes de la vie d’un artiste : trop excentrique pour ses pairs, le génie de Turner n’était pas reconnu et il était vu et considéré comme un grossier personnage à moitié fou. La mise en scène est admirable car elle ne force rien, elle fait adhérer le spectateur par lui-même au regard que le cinéaste portait sur les situations qu’il lui montre.

Dès que Mike Leigh s'intéresse à un projet cinématographique, il lui donne directement, grâce déjà à son don indéniable pour la mise en scène mais aussi de par sa patte narrative talentueuse, une touche de sensibilité bien particulière. Timothy Spall peut bien le remercier, et vice-versa : il réalise-là l'une de ses meilleures interprétations. Mais derrière tout ça, que vaut réellement "Mr. Turner"? C'est un choc affectif de grande ampleur, réel drame en diapason bourré de détails du XIXème siècle,

 

"Qu'est-ce qui fait un artiste? Qu'avait Turner en lui pour devenir l'un des peintres les plus éminents du XIXe siècle? À la fin des deux heures et demi de projection, le mystère demeure". C'est ce que dit le critique du "Monde" qui classe pourtant le film dans la catégorie "chef-d'œuvre". C'est là que le bât blesse. Le film tourne (joliment) autour du personnage mais ne réussit jamais à évoquer le phénomène de la création. Visuellement le film est enchanteur, mais accumule les saynètes, tantôt pédagogiques, tantôt psychologiques, tantôt picturales de façon erratique et le vieillissement progressif du personnage semble devenir le seul fil conducteur. Chef-d'œuvre"? Pas si sûr...

Que dire de ce film, sinon affirmer qu'il est globalement décevant. Ben oui, un film de Mike Leigh, on s'attend à du super et on n'a que du très ordinaire. Comme son titre l'indique, "Mr Turner" est un film sur le peintre anglais William Turner, un biopic sur les dernières années de sa vie. Bien sûr, on y parle peinture mais on s'attarde aussi pas mal sur la liaison de Turner avec la patronne d'un Bed and Breakfast de Margate, dans le Kent. Présenté en compétition officielle au dernier festival de Cannes, Mike Leigh a permis à son acteur fétiche Timothy Spall, l'interprète de Turner, d'obtenir le Prix d'interprétation masculine. Très surprenant dans la mesure où ce comédien, souvent très bon d'habitude, n'a dans ce film qu'une chose à faire : grogner ! Non, je suis injuste, on lui doit un petit moment de grâce dans ce film, lorsque, avec sa voix éraillée et alcoolisée, il chante la fameuse lamentation de Didon du "Didon et Enée" de Purcell.

 

Film ambitieux sur Joseph Mallord William Turner et la fin de sa vie ( pas que la meilleure ), mais assez éloigné du véritable personnage qu'il etait...( le physique de l'acteur ne correspondant absolument pas au peintre moins grossier et bien plus classieux ) cela m'a un peu blessé pour lui de le voir dépeint ainsi...( en réalité l'idée de milos forman avec son amadeus grossier a certainement trotté dans la tête de Mike Leigh ) film aussi a mon sens beaucoup trop long, et finissant par devenir extrêmement ennuyeux.

Il est paradoxal de vouloir rendre hommage à Turner qui, parmi les premiers, sut capter les vibrations des couleurs, le frémissement de la lumière, avec un regard parfois visionnaire, en réalisant un film aussi terne, aussi grisâtre, aussi ennuyeux. Certes, la reconstitution de l'Angleterre aux débuts de l'époque victorienne est soignée, la photographie est superbe et traite les paysages à la manière de Turner, mais c'est bien la moindre des choses dans une œuvre consacrée à la peinture. Voulant procéder par petites touches à la manière d''un peintre, Mike Leigh accumule des scènes qui finissent vite par paraître répétitives et ne "décollent " à aucun moment. Et ce n'est pas le jeu uniforme de Timothy Spall qui sauve la mise: promenant de long en large sa trogne de bouledogue et s'exprimant le plus souvent par des grognements porcins, il rend vite inintéressant le personnage qu'il incarne, si bien qu'on ne voit plus le lien entre l'homme et son œuvre.

Si voir la vie du peintre sous nos yeux n'est pas dénué d'intérêt, le film tourne rapidement en rond. Succession de scènes lentes qui en disent parfois long sur le personnage et qui parfois ne racontent rien, le scénario est beaucoup trop laborieux pour que l'on puisse y adhérer complètement. La faute en grande partie au fait que Turner nous apparaît comme un personnage difficile à comprendre, peu aimable, peu expressif et donc peu attachant. Dès lors, il nous importe peu qu'il vive une histoire d'amour ou qu'il meurt d'une maladie et d'ailleurs on en vient à souhaiter que sa mort arrive trois quarts d'heure avant la fin tant voir le film est un supplice.

 

 

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