CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  271 

 

 

 

n°271
 

" Léviathan "

 

 

(2014)-(Rus)-(2h21)  -    Drame 

 

Réal. :     Andrey  Zvyagintsev  

 

 

Acteurs:  A.Serebryakov, E.Lyadova, V.Vdovitchenkov ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Le cinéaste concocte une œuvre majeure du cinéma contemporain, à l'instar d'un Orson Welles en son temps. Une fresque épique sur un destin emblématique de notre époque.

Aucune morale, pessimiste, Léviathan est un film superbe porté par des acteurs magnifiques.  

Film supérieurement intelligent, parfois très drôle – ce qui est nouveau –, magnifiquement filmé et interprété, "Léviathan" offre une richesse inouïe de thèmes de réflexion. Du grand, très grand cinéma.

Les forces du mal convoquées dans un grand film épique, où vibre, dans un décor tellurique, le mysticisme de l’âme russe. Cela valait une Palme.

Andreï Zviaguintsev propose une fable contemporaine, pleine d’ironie et de désespoir, où l’ampleur de la mise en scène le dispute à la précision du scénario.

Film noir aussi ténébreux et aride qu’était poétique et lumineux Elena, Leviathan est une œuvre pétrifiante tant elle est cruelle.

Zviaguintsev approfondit sa peinture dénonciatrice et désespérée de la Russie poutinienne commencée avec "Elena" et livre, une fois encore, une œuvre au scénario admirable, dérangeante, forte, superbe.

Si, sur l'instant de la projection, ce programme demeure un rien corseté, le film se décante bien mieux qu'on ne l'imaginait. Et laisse donc le meilleur : maîtrise, ampleur et densité extrêmes.

 "Leviathan" prouve le talent de Zviaguintsev mais aussi une certaine raideur dans son expression. Un brin d’humilité, de dialectique et de décontraction ferait du bien à son cinéma.

C'est certes un beau film mais qui suppose toutefois d'aimer un réalisme assez pesant.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Le souci avec Leviathan, c'est qu'on aura vite fait de le ranger dans une catégorie donnée, un peu comme certains l'ont fait avec Winter sleep : film russe, film calibré pour Cannes, film engagé. En réalité, Zvaguintsev nous propose ici un menu autrement plus copieux qu'un film à thèse ou qu'un exercice de style. Leviathan est un pur produit de ce que la Russie peut produire de meilleur : mélange irrésistible de perfection plastique, de ricanement sarcastique, de lyrisme échevelé, d'autodérision décentrée. La mise en scène est fluide, délicate, enlevée, racée. Le scénario est scorsesien : on pense que l'intelligence peut triompher de la force brute, mais les choses se compliquent par le biais des passions.

De superbes plans de côtes battues par les flots de la mer de Barents ouvrent et ferment ce film tout en faisant entendre une sublime musique composée par Philip Glass : la mer, splendeur de la création mais aussi, selon la Bible, lieu où séjourne le monstre marin Léviathan. Source d'inspiration pour le philosophe Thomas Hobbes ou pour Julien Green qui en fit le titre d'un de ses romans les plus sombres, voici donc à nouveau Léviathan affairé à répandre le mal dans un coin perdu du nord de la Russie.  Mais si le contexte est russe, la réalité décrite ici est universelle.

Léviathan restera comme l'un des films les plus marquants de 2014. Sa mise en scène, jamais voyante, est prodigieuse, son scénario d'une densité incroyable et son interprétation d'un réalisme terrible. Zviaguintsev joue des archétypes et des schémas slaves -la vodka, la corruption, la religion- avec une virtuosité qui relève de la simple évidence. Une leçon de (très) grand cinéma.

Ce n'est évidemment pas un film d'action, mais la psychologie est vivante et en rapport avec le caractère russe, presque sans concession....... Après le pique-nique, qui est une véritable leçon de cinéma politique et d'humour, le film enclenche la quatrième, tout s'active, s'affole et l'on est pris dans un tourbillon de faits presque littéraires dans leur absurdité, on pense à Tchekhov et aux destins tragiques de la littérature russe.......je l'ai trouvé supérieur sur un registre réaliste au dernier film de Ceylan en Anatolie...... Ajouté à cela une technique parfaite, images, cadrages, panoramas, son, jeu d'acteurs, le film mérite largement les prix récoltés ici et là dans des festivals.

C'est le genre de long-métrage qui aurait pu tout aussi bien remporter la Palme d'or car sous le couvert d'une Russie gangrenée par la gnôle et la mafia, "Leviathan" en dit plus qu'un long discours ennuyeux sur le malaise qui ronge le pays! A ne surtout pas voir en cas de déprime et de dépression où vous pourriez finir de la même façon que Lilia / Elena Lyadova...

 

Il est bien difficile de ne pas reconnaître que « Leviathan » impressionne, grâce (ou à cause) d'une mise en scène imposante qui ne fait pas toujours dans la subtilité. Zviaguintsev a voulu frapper un grand coup avec cette dénonciation d’une Russie actuelle corrompue. Mais il le fait avec des gros sabots. Les premières minutes donnent le ton, et laissent craindre le pire (métaphores abusives, noirceur caricaturale et jeu d’acteur forcé). Ces défauts, heureusement pas présents sur toute la durée, étouffent une histoire forte et ambiguë, trop rarement mise en valeur par des trouvailles (ellipses, non-dits, associations d’images) à la fois fines et percutantes. Le prix du meilleur scénario au dernier festival de Cannes (à mon sens immérité) n’est pas une totale caricature de film d’auteur (seulement partielle) et aura eu le mérite de critiquer avec virulence le dysfonctionnement d’un pays et de montrer le désespoir de ses habitants exploités.

 

On part dans un sens puis dans l'autre -, l'expropriation, l'avocat amant qui va faire exploser le couple, la belle-mère perdue, tandis que s'ourdit le complot entre les deux très méchants tenants du pouvoir local (et russe ?) à savoir le maire mafieux et le pope ignoble. On ne sait pas laquelle va choisir le réalisateur. Au final, aucune. A la fin, Kolia va tranquillement quitter sa baraque (ça retombe comme un soufflet après tant de lutte... Juste un "s'il construit un palais ici, je lui fous le feu"), alors pourquoi lui coller un meurtre ? Long, très long. On ne s'attache à rien. Ni à l'histoire, ni aux personnages taillés sans nuances. Heureusement qu'il y avait les paysages. Ah oui, j'oubliais les images de la destruction de la maison. Symbolique de pelleteuse. Et ça a décroché le prix du scénario à Cannes.

J'ai adoré ses trois premiers films. Mais celui-ci est une caricature. Le pauvre monsieur lui arrive tous les malheurs du monde...; Le maire est gros, corrompu et tous sont alcooliques. Simpliste et caricatural. C'est vraiment dommage parce qu'il a beaucoup de talent.

Je suis allée voir ce film en raison des critiques élogieuses et aussi parce que j'avais beaucoup aimé Elena le précédent film de Zviaguinsev. Quelle déception !! C'est trop LONG !! le film met une heure à se mettre en place et ne commence a être intéressant qu'au bout d'une heure. Malgré des paysages surprenants, il faut vraiment s'accrocher pour rentrer dans le film et essayer de s'intéresser aux personnages, tous antipathiques et alcooliques.

 

 

 

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