CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2365 

 

 

n°2365
 
" Pas de vagues "

 

 

(2024)-(Fr)-(1h32)  -      Drame   

 

Réal. :     Teddy  Lussi-Modeste    

 

 

Acteurs:  F.Civil, S.Boumedine, B.Kebe ...

 

Synopsis

 

 

Julien est professeur au collège. Jeune et volontaire, il essaie de créer du lien avec sa classe en prenant sous son aile quelques élèves, dont la timide Leslie.Ce traitement de faveur est mal perçu par certains camarades qui prêtent au professeur d'autres intentions. Julien est accusé de harcèlement. La rumeur se propage. Le professeur et son élève se retrouvent pris chacun dans un engrenage. Mais devant un collège qui risque de s'embraser, un seul mot d'ordre : pas de vagues...

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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La tension est palpable, et l’étau semble se resserrer d’heure en heure pour cet homme au bord du précipice. Un ressenti renforcé par une mise en scène sans artifice et ultra réaliste, ainsi qu'un jeu d’acteur efficace.

Les personnages possèdent tous une face cachée, ce qui évite au récit de tomber dans la schématisation et lui confère une complexité supplémentaire – complexité sur laquelle se greffe avec intelligence une mise en scène acérée, tendue mais jamais mécanique, ainsi que l’interprétation d’une impeccable justesse de François Civil.

L'occasion pour Teddy Lussi-Modeste de montrer le désarroi d'un simple professeur dont l'idéalisme se cogne aux maux de la société. En déroulant sous nos yeux l'engrenage monstrueux de la rumeur, il accentue ici la tension de son film porté de bout en bout par le jeu ouvert, puissant de François Civil, capable de faire passer toutes les émotions de son personnage en proie à un cauchemar éveillé.

On regrette néanmoins que le film, réalisé avec soin, ne mène nulle part, laissant le spectateur sur une issue focalisée sur le personnage principal, et sans réponses aux questions posées par ce scénario inspiré par une histoire vraie.

"Pas de vagues" décrit avec minutie une mécanique qui s’emballe, une administration qui s’en lave les mains, les raisons des un·es et des autres et qui vont peu à peu menacer la carrière et la vie de couple d’un enseignant.

Le film est trop manichéen pour vraiment interpeller, tout est joué d’entrée de jeu : les bons et les méchants, les cultivés et les incultes, les courageux et les pleutres se distribuent selon une ligne de partage moral ou comportemental lourdement tracé.

Julien, héros malmené de l’enseignement public, s’efforce jusqu’au bout de sauver auprès de ses élèves la noblesse du cadre scolaire, mais sa cause est de toute façon perdue depuis le début : Civil, inlassablement filmé plein cadre, est mis au banc de sa propre classe. On est loin des films des années 2000 (Être et avoir, Entre les murs) qui réservaient encore aux élèves un contrechamp égalitaire. 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

J'ai été très touchée par ce film qui reflète tellement ce que nous, professeurs, vivons au quotidien. Étant moi même enseignante en zone d'éducation prioritaire, je me retrouve totalement dans ce que traverse le personnage du film dans l'abandon totale de notre hiérarchie. Nous restons seuls face à nos élèves. Merci pour ce film, merveilleusement bien interprété par François Civil qui est très juste dans son rôle. A voir absolument !

"Pas de vagues" assez bien noté par la critique est un thriller dramatique pertinent. En effet le réalisateur Teddy Lussi-Modeste à partir de sa propre histoire livre aux spectateurs (il a été accusé par un élève de harcèlement à tort) un constat impeccable sur les failles d'un système éducatif et judiciaire en pleine crise dans notre société française abordant le thème de l'homophobie, la crise des banlieues et du harcèlement scolaire d'une manière frontale et assez réaliste avec un François Civil qui tient son meilleur rôle dans sa carrière.

Il est très rare que j’écrive une critique aussi vite après avoir vu un film mais si je peux aider, modestement par cet écrit, à ce que le film soit davantage vu, autant apporter ma pierre à l’édifice. Au contraire de « Une Vie », la bande-annonce n’en dévoile pas trop sur ce thriller, car cela en est un, quitte à faire passer le film pour ce qu’il n’est pas. Car, au contraire de « Un métier sérieux », la vision des professeurs est, ici, tout sauf manichéenne : tous les collègues du jeune prof de français reflètent bien l’étendue de la palette de la population française avec ses travers et ses idées préconçues. Comme « La salle des profs » (Das Lehrerzimmer) sorti en France au début du même mois, « Pas de vagues » dépeint bien le milieu scolaire et la solitude du professeur face aux difficultés et ce à tous les niveaux, des collègues à l’administration, en passant par la hiérarchie et, bien sûr, les moments en classe, seul face aux élèves. Ce film, très rythmé et au scénario remarquablement bien construit, devrait servir de matériau aux professeurs, justement, pour faire grandir les élèves, « leurs grands frères » et leurs parents. François Civil, comme d’habitude, est parfait dans le rôle et tient le film sur ses frêles épaules.

 

Un thriller bien mené, sur des thèmes ne laissant pas indifférents et qui comme son personnage principal nous embarque dans cette machine à broyer qu’alimente la rumeur, l’égoïsme, l’indifférence, la peur… Mais cela manque un peu de finesse au niveau des personnages et de leurs comportements un peu trop caricaturaux. Et puis sur le fond il y a quelque chose de gênant à ce que cette rumeur ait pour origine la parole d’un enfant alors qu’elle est bien souvent discréditée à tort. En espérant que les spectateurs sauront faire la part des choses.

"Pas de vagues" est inspiré d'une histoire vrai celle du réalisateur par ailleurs enseignant dans le secondaire.
Le film a les défauts de ses qualités. Engagé mais manquant de profondeur, bien interprété mais créant un malaise, le personnage principal attirant tout autant notre compassion que notre agacement ( on a un peu envie de le secouer à certains moments de l'intrigue). Sa principale qualité est de poser l'ensemble des éléments du débat sur la table et son principal défaut est de ne pas proposer de direction claire ou de solutions possibles à ce qu'il dénonce. On sort donc un peu sur notre faim d'autant que la dernière séquence qui semble montrer la sincérité de l'enseignant dans le domaine privé ne règle aucun des récits développé dans le film.

 

Un 1er film qui veut trop en dire et qui au final ne raconte pas grand chose. Le problème est qu'il multiplie les thématiques et que le film se perd en route. En cela, la BA est trompeuse. Le personnage de Civil subit naïvement les évènements. François Civil faut ici le minimum. Son couple avec le personnage de Shaïn Bouledine ne tient pas la route, il n'y a aucune alchimie entre eux. Le casting des élèves est plutôt réussi par rapport à celui des enseignants. Donc un film pas à la hauteur, ni de son titre, ni des enjeux des questions scolaires.

Ultra mauvais film, parfaitement révélateur de l'état catastrophique du cinéma Français. François Civil n'est pas crédible pour un sou dans le rôle d'un prof naïf, inexpérimenté et homosexuel (le film insiste lourdement sur ce fait). Le réalisateur détruit toutes les valeurs de l'école républicaine. Pas de laïcité en danger. Pas de réel pédagogique ni sociologique. Juste un film convenable, conventionnel qui renverse le réel contemporain de l'école (celle de Samuel Paty à Dominique Bernard). Enfin, c'est très mauvais parce que c'est mal écrit, idéologiquement douteux avec une mise en scène balourde et peu inspirée. Nous sommes à des années-lumière d'Albert Camus. Ici, c'est l'école de la bienveillance cinématographique, de la fiction sur-scénarisée.

Mais quelle déception ! Le film est bien, les acteurs convaincants, le sujet brûlant donc il y avait du potentiel. Sauf qu’il n’y a pas de fin. Rien, pas de conclusion, pas d’ouverture sur des possibles. Ça tombe à plat et on en ressort déçus. C’est du gâchis.

 

 

 

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