CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2355 

 

 

n°2355
 
" Les carnets de Siegfried "

 

 

(2024)-(An)-(2h18)  -      Drame historique, Biopic  

 

Réal. :     Terence  Davies   

 

 

Acteurs:  J.Lowden, S R Beale, T.Ashley ...

 

Synopsis

 

 

En 1914, le jeune Siegfried Sassoon, poète en devenir, est enrôlé dans l’armée britannique. De retour du front, révolté par ce qu’il a vu, il devient objecteur de conscience. Ses pamphlets pacifistes lui valent une mise au ban par sa hiérarchie, mais aussi une forme de reconnaissance artistique, lui ouvrant les portes d’une nouvelle vie mondaine. Mais dans cette société du paraître, Siegfried se perd, tiraillé entre les diktats de la conformité et ses désirs de liberté.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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Le mélange impur et artificiel de ce film Frankenstein, entre peinture en mouvement, train fantôme, boîte à musique et documentaire, serait incommode si la mise en scène si personnelle de Davies – ses plans longs, frontaux et symétriques, qui immobilisent les personnages au centre d’un cadre centrifuge – ne se confiait pas tout entière à l’expressivité des acteurs, chargés de rendre par le modelé de leur visage et la musicalité de leur élocution toute l’émotion des scènes. 

Terence Davies n’est pas un antiquaire (de droite) du temps passé mais un anthropologue (de gauche) du temps présent. À cet égard, intensément proustien jusqu’à son style où les plans étirés sont comme les phrases gigognes de la Recherche.

Voix off permanente, tonalité littéraire puissante, extraits d’actualités d’époque, reconstitution des réactions de l’armée, poids de la religion et désir de sainteté, tout est là, dans ce film très personnel, qu’il faut aborder comme un petit concert spirituel et non comme un biopic classique. A cette condition, l’œuvre s’ouvre comme une très belle fleur de papier dans l’eau.

Sobre, élégant, et d’une rare théâtralité, Les Carnets de Siegfried pénètre admirablement dans la psychologie complexe d’un poète, Siegfried Sassoon, écartelé entre le conformisme dû à sa classe, son désir d’émancipation sexuelle et son combat pour les lettres. Terence Davies est au sommet de son talent.

Porteur d’une ambition littéraire presque proustienne, "Les Carnets de Siegfried" est le portrait opaque, parfois rébarbatif, d’un homme souffrant de n’avoir su ni vivre, ni mourir.

Homosexuel, mondain, poète, finalement marié et converti au catholicisme, Sassoon est une figure que l’on devine torturée et paradoxale mais qui nous apparaît ici comme excessivement lisse, semblant parcourir le film dans des costumes trop repassés, avec une sorte de retenue affectée qui frise le cabotinage.

Davies veut faire ressentir la douleur d’une existence brisée à plusieurs reprises – par la guerre, l’amour, les interdits sociaux – mais la durée excessive du film, les scènes de disputes très répétitives entre Sassoon et ses amants, et le jeu guindé des comédiens donnent à l’ensemble un aspect monotone et suranné.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Terence Davies livre sa vision de la vie du poète anglais relativement peu connu, Siegfried Sassoon. L’artiste s’est illustré au combat dans les tranchées en 1915 et 1916 en tant que lieutenant. Il a vu périr ses hommes dans d’horribles souffrances puis s’est engagé dans une périlleuse lutte pacifiste. Les tribunes qu’il publie lui valent une forte notoriété dans les milieux artistiques et lui évitent la cour martiale : il est relégué dans une clinique psychiatrique en Ecosse. Là, malgré ses tourments, il trouve un climat émotionnel favorable et des amis qui lui permettent d’exprimer et d’assumer son homosexualité. Après-guerre, il mène une vie mondaine et sentimentale animée, passant d’un amant à l’autre avant de « se ranger » en épousant une admiratrice. Davies filme Sassoon sans mièvrerie, avec empathie. Il montre son courage, son honnêteté et sa maîtrise de soi. Il est aidé par un pléiade d’acteurs formidables dont Jack Lowden. Davies resserre son propos sur des thèmes majeurs : le combat pacifiste de celui qui a connu les horreurs du front, la survie quand les amis sont morts ou invalides, une forme d’acceptation de la norme par les homosexuels anglais. L’image du film est belle mais sa grande force tient à la qualité de ses dialogues et des poèmes de Sassoon : Les joutes verbales pleines d’humour et de finesse dans les cercles mondains sont éblouissantes, les poèmes, très beaux. Terence Davies tisse une alliance extrêmement délicate entre la grande et la petite histoire. Un grand film, en lice pour être le meilleur film de 2024.

Rendu excellent de l'Intrigue, de l'Ethique et des Emotions avec Brio tant pour l'Écriture que le Talent et la Performance des Acteurs 

 

Quand l'on nous présente Siegfried Sassoon, on découvre un homme qui s'érige contre la guerre qu'il combat avec ses mots dans une lettre intitulée « Déclaration d'un soldat » qui va lui valoir des problèmes. Il ne semble pas contre la guerre de « libération », mais plutôt contre la guerre de « conquête » et c'est comme cela qu'il voit celle dans laquelle il est engagé. Il s'emporte contre la façon dont elle est menée ou plutôt prolongée, car il pense que ceux qui en ont les moyens auraient pu l'arrêter. Cette partie du film qui se poursuit à l'hôpital militaire est plutôt intéressante notamment pour ce qui est de sa relation avec son frère et son psychiatre. Pour le reste, quand Terence Davies s'intéresse à la vie privée de son personnage principal, ça m'a beaucoup moins parlé surtout que la personnalité de Siegfried change et pas en bien. Peu importe ce qu'il a fait et l'impact qu'il a eu, la vie sentimentale de Sassoon ne m'a pas intéressé un seul instant. J'ai finalement ressenti ce que j'ai toujours ressenti avec le cinéma de Terence Davies à savoir de l'ennui. C'est le troisième film que je regarde de ce réalisateur et ce n'est toujours pas le grand amour entre lui et moi, même si j'ai eu bon espoir avec celui-ci, car le début est vraiment pas mal.

Le sujet est en soi très intéressant, mais la réalisation me semble manquer de clarté. Le rythme du montage crée souvent de la confusion. Concernant les passages anti guerre ils ne permettent pas toujours de situer les positions du héros, quant aux traitement des aventures amoureuses, je le trouve un peu fade et sans grand intérêt.

 

La vie de Siegfried Sassoon, poète anglais plutôt méconnu de ce côté-ci de la Manche, aurait sans aucun doute pu être traitée de manière flamboyante par un réalisateur autre que Terence Davies. Mais ce dernier, membre d'une génération éminente de cinéastes britanniques (Frears, Leigh, Loach, ...) est resté fidèle à un cinéma intellectuel, parfois exagérément précieux et n'a retenu de cette longue existence que des éléments bien précis : le traumatisme causé par la première guerre mondiale et ses liaisons sentimentales et homosexuelles. La tonalité est sombre de bout en bout, avec des dialogues brillants mais parfois ampoulés, des poèmes récités en voix off, des scènes d'archives de la grande guerre et ... une ellipse temporelle gigantesque. C'est un film qui porte indubitablement la marque de Terence Davies et qui en dit vraisemblablement plus sur lui que sur Sassoon. L'ensemble, malgré son esthétisme raffiné et son défilé de "beaux gosses", a un côté théâtral très marqué, pour ne pas dire vieillot, avec une absence de rythme qui ne serait pas préjudiciable si le personnage principal attirait davantage l'attention. Il est pourtant joliment joué par l'excellent Jack Lowden mais, malgré ses louables efforts, le personnage de Sassoon parait bien sinistre, nous laissant quelque peu dans l'indifférence à son égard, en grande partie à cause des partis pris d'un scénario qui a choisi de se focaliser sur le caractère saturnien de son héros.

Un biopic qui commence par un pamphlet sur les choix politiques liés à la guerre puis, émaillé de poèmes narrés. Les séquences se succèdent étrangement, avec une sorte de distance, une sensation de survol. L'important est souvent mal amené, pas vraiment approfondi quand le superflu semble l'être, appuyé par des dialogues exigeants. Malgré des images fortes sur la guerre, quelques effets de réalisation intéressants, cette évocation de S. Sassoon reste terne, trop platonique et manque d'émotions.

Biopic sur Siegfried Sassoon, poète et écrivain britannique du début du 20e siècle. Film assez décousu, avec des extraits de films de guerre, par moments des effets spéciaux qui vieillissent d'un coup les personnages. Il y a finalement assez peu d'extraits de ses poèmes. On assiste au défilé de ses amants. Puis finalement à son mariage avec une femme avec laquelle il a l'air odieux. Film ne générant que peu d'attachement et de compassion.

Je pensais découvrir un grand poète pacifiste. C'est tellement mal fichu qu'on a plutôt l'impression de voir un écrivaillon qui a fait 3 poèmes pour échapper au front puis plus rien du tout d'artistique... son plus beau poème ayant finalement été écrit par un autre. Puis c'est la vie d'un aristocrate anglais qui fiche rien de sa vie à part enchaîner les amants. Il finit par se marier... c'est chiantissime les 3/4 du temps, les personnages sont tous insipides ou irritants. Siegfried est plutôt attachant mais sa vie ratée sans réelle substance donne un film tout aussi raté et sans réelle substance. À moins que ce ne soit l'inverse mais le résultat est le même...

 

 

 

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