CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2351 

 

 

n°2351
 
" Il reste encore demain "

 

 

(2024)-(It)-(1h58)  -       Comédie dramatique   

 

Réal. :     Paola  Cortellesi   

 

 

Acteurs:  P.Cortellesi, V.Mastandrea, R.Maggiora ...

 

Synopsis

 

 

Mariée à Ivano, Delia, mère de trois enfants, vit à Rome dans la seconde moitié des années 40. La ville est alors partagée entre l’espoir né de la Libération et les difficultés matérielles engendrées par la guerre qui vient à peine de s’achever. Face à son mari autoritaire et violent, Delia ne trouve du réconfort qu’auprès de son amie Marisa avec qui elle partage des moments de légèreté et des confidences intimes. Leur routine morose prend fin au printemps, lorsque toute la famille en émoi s’apprête à célébrer les fiançailles imminentes de leur fille aînée, Marcella. Mais l’arrivée d’une lettre mystérieuse va tout bouleverser et pousser Delia à trouver le courage d’imaginer un avenir meilleur, et pas seulement pour elle-même.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première    Ecran Large     Elle    Ouest France   L'Obs   Critikat.com   La Croix 

 

Une prouesse cinématographique inattendue, cruelle, drôle, sans concession, et incontournable pour plus d’une raison.

Pas étonnant que la jeune génération italienne ait été particulièrement sensible à Il reste encore demain. Se déploie au fil du film l’intelligence redoutable d’une femme – devant et derrière la caméra – qui va déjouer les pièges d’un système patriarcal et vieillissant en multipliant les faux-semblants.

La force de ce film féministe, c’est qu’il traite d’un sujet sombre de façon très originale, oscillant entre humour, légèreté et drame. Les scènes de violences sont dansées, les personnages font sourire autant qu’ils peuvent nous glacer et le twist final est bien amené. Le film porte un souffle, une énergie qui fait un bien fou.

Le MacGuffin est assez lourd – Delia survivra-t-elle à une énième volée de coups si Ivano venait à lire la lettre ? – mais vient, in extremis, nouer l’alliance entre une aventure individuelle et celle collective du féminisme politique. 

Si sombre soit-il, et parfois glaçant, le film contourne le drame par l’humour et l’usage d’artifices formels. Conduit avec vitalité, illuminé d’instants de folle gaieté, teinté d’une ironie quasi burlesque, Il reste encore demain se tient sur le fil d’une tragi-comédie qui a le mérite de laisser entendre, au milieu des vieilles voix du passé, l’espoir d’un avenir meilleur.

Paola Cortellesi la filme dans un noir et blanc léché, propret, style publicité pour pâtes al dente. La débutante hésite sur le ton à donner, néoréalisme ou comédie italienne. N'est pas Dino Risi qui veut. Si le propos est louable, touchant, la naïveté conduit ici à la maladresse, avec une bande-son anachronique, des chansons à la guimauve et des accents de roman-photo.

Entre hommage en noir et blanc au néoréalisme et comédie d’émancipation, la première réalisation de l’actrice Paola Cortellesi apparaît comme une curiosité ne sachant guère sur quel pied danser

On veut bien se réjouir de l’existence de cet objet de synthèse d’un goût très incertain si on obtient une dispense pour le suivant.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Ce gros succès public transalpin est totalement mérité. Voilà un film très réussi et très fort sur les violences si longtemps faites au femmes et la nécessite de la révolte. On est loin de Barbie. C'est le monde réel, la vraie vie, celle de l'Italie de l'après-guerre, lorsque les femmes italiennes - à l'instar de leurs homologues françaises - votèrent pour la première fois afin de choisir entre le maintien de la vieille monarchie parlementaire et l'espoir d'un renouveau républicain.Pour filmer cette époque pas si révolue, Paola Cortollesi s'est inspirée des codes du grand cinéma italien des années 50-60 : même cadrage, grain, mouvements de caméra. Pour éviter le ridicule d'une mise-en-scène exagérément surannée, elle a inséré des passages musicaux et dansés allégoriques donnant une modernité au film, sortes de passerelles entre hier et aujourd'hui pour rappeler que ce passé n'est pas totalement achevé. Elle traite son sujet sans tomber dans le pathos, avec des pointes d'humour et un esprit décalé faisant un peu penser à la façon dont Roberto Benigni avait osé parler de la déportation il y a 25 ans. Ce sont de magnifiques portraits de femmes qui donnent envie de lever le poing.

Surtout, ne faites pas comme ces deux spectateurs partis au bout de vingt minutes ( est ce le noir et blanc ?), ne lisez pas non plus le synopsis, laissez vous porter par de film, qui semble sorti des années cinquante ( Vittorio de Sica ) par le noir et blanc donc, par les ellipses nombreuses et morales je trouve, par la famille vue à l'italienne, par les rues de province d'une Rome pittoresque....c'est vrai que el film met du temps à démarrer, mais il est parcouru de sublimes chansons en italien,, j'aurais aimé en entendre trois ou quatre de plus , tellement romantiques, lisez bien les sous titres, même si le film est en français...La scène du repas est un bijou, toute l'hypocrisie des hommes en quelques dialogues et plans assurés, précis, les gens se disent leurs vérités droit dans les yeux....A partir de ce moment, il n'y a plus de comédie, ( très occasionnelle), le film vire au drame, devient tragique, encore une fois ne lisez pas le synopsis, ni d'infos, car la fin est très inattendue, je n'ai pu me retenir de pleurer.....Un film à voir, sans hésiter, pour son message, à voir comme des italiens, dirais, vu le succès transalpin....

Je vous conseille chaudement de voir ce film si vous aimez le parfum du néoréalisme du cinéma italien d'après guerre en magnifique noir et blanc 4/3. Si vous aimez l'humour glaçant (mais drôle) à la roberto Benigni (dans la vie est belle). Un film comme un thriller face à l'horreur du patriarcat et du droit delitto d'onore, loi qui prévalait en itatlie encore jusqu'en 1981.
Plus que du féminisme, ce film insuffle un besoin viscéral d'humanité et de liberté (cher à notre époque toujours tourmentée par ce problème). Un trés grand moment de cinéma. Paola Cortellesi ici attachante, réalise un sans faute dans cette oeuvre théâtral et moderne à la fois dans sa mise en scène avec parfois des thèmes musiquaux inattendus et pertinents. 

 

Pas mal pour un film italien des années 2020, je m'attendais a pire. Beaucoup de manichéisme mais c'est pour la bonne cause 😇. Paola Cortellesi, meilleure actrice que realisatrice. On est quand même très loin du néo réalisme italien et des chefs-d'œuvre des années '70 !

J’ai été surpris par la musique décalée, les invraisemblances du scénario parfois et par la fin du film qui m’a plongé dans un abîme d’incompréhensions. Mais je comprends que le film un peu racoleur ait plu même si le thème de la violence sur les femmes est traité avec beaucoup de légèreté.

 

Loin d'être le chef d'œuvre annoncé, ce n'est pas un navet car on ne s'ennuie pas. Malgré le thème abordé des violences conjugales on reste dans une comédie avec des scènes parfois drôles. Malgré le noir et blanc et l'époque aucune comparaison avec le néo réalisme de Vittorio de Sica ou Dino Risi. Ce pamphlet sur le patriarcat est un peu lourdingue, c'est le féminisme pour les nuls !

Alors c'est cela, ce nouveau chef d'œuvre du cinéma italien qui a réussi à faire venir 5 millions de spectateurs dans les salles de la péninsule ! C'est vraiment à se taper la tête contre les murs ! Franchement, ce n'est pas parce qu'un film veut se montrer à la pointe du féminisme et, en particulier, dénoncer les violences familiales faites aux femmes, qu'on doit accepter un grand n'importe quoi en matière de cinéma. Dès le début, on comprend qu'il n'y aura aucune finesse et que la réalisatrice va faire tout ce qu'il ne faut pas faire lorsqu'on cherche à défendre une cause : charger la barque à ras bord en exagérant les situations ce qui a pour effet de prêter le flanc à l'incrédulité sur l'ensemble du "dossier". Tourner en noir et blanc cette histoire dont l'action se déroule en 1946 ? Pourquoi pas, sauf que cela rend encore plus cruelle la comparaison avec le néoréalisme d'un Vittorio de Sica ou avec la "Comédie à l'italienne" d'un Dino Risi ou d'un Ettore Scola, des modèles que la réalisatrice a cherché très maladroitement à imiter. Et cette idée de mettre du rap en accompagnement musical de ces images "vintage", d'où vient elle, à quoi sert elle ? La réalisatrice a-t-elle voulu montrer par ce biais que notre époque connaissait toujours les violences conjugales ? Si c'est le cas, le procédé est à la fois très lourd et très naïf. 

Alors je crains de n’avoir pas vraiment compris ce petit frère du Roma de Cuaron. Deux heures sur une femme battue qui a l’opportunité de s’en sortir mais trouve plus important d’aller voter… Je comprends bien que le droit de vote des femmes est important, mais je doute qu’il permette de mettre fin au patriarcat. Même si une femme est élue à la tête du pays, la violence conjugale n’a pas disparu pour autant. Une question d’éducation en revanche pourrait en venir à bout. Le twist final m’a gâché mon plaisir et mon désir de liberté et d’émancipation pour Delia et sa fille.

 

 

 

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