CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2349 

 

 

n°2349
 
" Extension du domaine de la lutte "

 

 

(1999)-(Fr)-(2h00)  -      Comédie dramatique    

 

Réal. :     Philippe  Harel    

 

 

Acteurs:  P.Harrel, J.Garcia, C.Mouchet ...

 

Synopsis

 

 

Un technicien en informatique n'ayant plus aucune ambition doit effectuer une tournee en province avec un collegue de travail qui, malgre des echecs successifs, continue a chercher l'amour.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match  Cinopsis.com    Libération    L'Humanité    Première    Repérages     Elle    Ouest France   L'Obs    Critikat.com   La Croix 

 

 Un film qui tente d'éclairer mieux l'état moral du citoyen moyen et qui comme tel, mérite toute notre attention...

Philippe Harel réussit son coup. Bien qu'un tantinet longuet, son film se tient et n'est pas sans ressembler à « Tandem », cette comédie acide de Patrice Leconte. Il dévoile en tout cas les richesses du duo Harel-Garcia.

Cette drôle de comédie est une merveilleuse adaptation d'un roman de Michel Houellebecq, auteur inénarrable et surmédiatisé des Particules élémentaires. Philippe Harel restitue parfaitement l'écriture de Houellebecq, clinique et cynique à souhait.

Philippe Harel s'en sort honorablement : il signe une comédie noire, moins dérangeante que le livre, mais qui, malgré quelques couacs et provocations inutiles, avance en se bonifiant continuellement.

Constamment bercé par une voix off un peu envahissante, tour à tour burlesque, émouvant, lugubre, le film commence comme une comédie pince-sans-rire à la Jean-Philippe Toussaiont et ce termine (...) par un plan digne de "Sissi impératrice".

Grâce à une mise en scène en perpétuel décalage avec le propos - noirissime -, Harel met de la vie dans une histoire où la vie est précisément absente et un peu de gaieté là où il n'y avait que du cynisme.

Le plaisir des deux voix "off" est si proche de celui de la lecture qu'on en vient à penser que toute cela aurait mieux fonctionné à la radio.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un des films les plus déprimants qu'il m'a été donné de voir. Tous les éléments de ce qui font la tristesse de l'homme moderne sont réunis ici. Une ville chiante (Rouen), de la pluie, un boulot de merde, le monde de l'entreprise, la misère sexuelle, l'humiliation, la solitude. Je n'ai pas lu le roman, mais Philippe Harel incarne vraiment le caractère de Houellebecq, dans sa façon de parler, de fumer sa cigarette, de regarder le monde de haut. Si vous n'êtes pas dépressif, le film vaut vraiment le coup. Si vous êtes dépressif, assurez vous d'avoir une corde à votre disposition pour vous pendre dès le générique de fin.

N'ayant pas lu le livre de Houellebecq, je ne peux apprécier l'opportunité, voire l'excellence, de l'adaptation qu'en fait ici Harel (c'est déjà lui le scénariste). Pour autant, cette "Extension du domaine de la lutte" filmique est, en elle-même, jubilatoire. La "Struggle for Life" darwinienne appliquée à l'"Homo oeconomicus" du 20e siècle (le film date de 1999). Lutte pour exister (en société, au travail..), et surtout (on reconnaît une des thématiques favorites de MH) pour copuler (là, quelques passages un poil surlignés). PH colle au plus près le verbe houellebecquien, incisif et drolatique : la voix de "notre héros" (qui soliloque) et celle du récitant se répondent, se surprennent, se doublent, se confondent. Le "héros" qui vit seul, et sans vie sociale (ou quasiment), a le douloureux avantage (il en a le temps, n'étant pas distrait par une vie sentimentale, familiale...) de disséquer sa condition avec une parfaite lucidité : de l'amertume ordinaire à la tentation de la folie - "extension" du domaine de la lutte... Saisissant. Philippe Harel, interprète pour le réalisateur PH, fait un double très convaincant de Houellebecq - jusque dans la gestuelle de la cigarette. C'est le "clown blanc", sérieux et digne (jusqu'au jour où..). José Garcia, son principal commensal, est de son côté un convaincant "Auguste", loufoque et pathétique. La vie est une pantomime.

Le film que toute une génération de "cadres moyens" sans charme et sans charisme attendait ! Un tel réalisme dans la description de la misère sociale et surtout sexuelle vaut l'admiration et élève Michel Houellebecq au rang des plus fins observateurs de notre époque. Le film reprend vraiment l'esprit de toute l'oeuvre de houellebecq citant même certains extraits de ses essais et également des "particules" ; il y décrit avec un cynisme à l'état pur la triste condition de l'homme moderne face à une vie de plus en plus vide de sens. De ses technico-commerciaux dans des flunchs de banlieue parisienne aux cadres puceaux enviant le métisse caressant les jolies cuisses d'une blanche, houellebecq a su percevoir toute la déchéance de cette génération post-soixhuitarde frustré et individualiste. Un film de pur génie !!! Et pour ceux qui ont aimés : Lisez l'oeuvre de houellebecq (les essais surtout !)

 

Ce film, qui reprend le roman éponyme de Houellebecq, est particulier par son antihéros déprimé et déprimant, et son narrateur qui l'est tout autant. Toutefois c'est une analyse assez fine de la société du fric et du libéralisme sexuel, où certains ont plein de partenaires successifs quand d'autres sont "condamnés à la masturbation", tel Tisserant ici joué par José Garcia que toutes les femmes rejettent. C'est aussi une vive critique des psys qui nous renvoient tous les problèmes au lieu d'accuser ladite société de consommation abrutissante, sans autre but qu'elle-même. Je déplore seulement les quelques secondes de porno que l'auteur aurait pu tout aussi bien éviter, et la toute fin qui gâche un peu la philosophie du film. En bref, un film assez bon mais à regarder si l'on n'est pas trop suicidaire !

 

Fidèle adaptation du roman de Michel Houellebecq, ce film s’écarte si peu du texte qu’il en devient souvent bavard et ennuyeux. Les voix off récitent des pans entiers du livre, donnant ainsi un côté soporifique au récit. Un peu plus de dynamisme n’aurait pas été du luxe, même si la misère sociale et sexuelle exposée tout au long du livre et du film méritait un traitement aussi volontairement déprimant pour que le propos soit convaincant. Le héros apparaît maniéré et insupportable au possible, aigri, les doigts affreusement jaunis par le tabac : très bonne interprétation de Philippe Harel, on croirait voir Houellebecq en personne. José Garcia, de son côté, est méconnaissable et parfait en pitoyable raté s’enfonçant de plus en plus dans l’échec social et sexuel. Par contre, tout se gâte lorsque l’on s’intéresse aux seconds rôles, tous plus mauvais les uns que les autres… Avec une mention spéciale à Cécile Reigher, dont la prestation flirte amoureusement avec le ridicule. De nombreux, très (trop ?) nombreux fondus aux noirs viennent séparer des scènes qui envoient irrémédiablement les deux personnages vers la perdition absolue. Entre temps, quelques images pornographiques sont venues s’insérer à l’écran, presque sans raison. Une preuve de plus que l’idée de mettre en images la prose de Houellebecq n’était pas forcément bonne. Autant lire le livre, car le film n’apporte finalement pas grand-chose à l’œuvre.

Âmes sensibles s'abstenir avec cette Comédie déprimante mise en scène par Philippe Harel, réalisateur et acteur magistral dans le rôle délicat du héros de ce film. Il est bien secondé par José Garcia, lui aussi très bon dans un registre inhabituel. Le plus dérangeant (donc désagréable) dans ce film est son ton synthétique et froid, imprégnant au spectateur le mal-être du héros à la vie sans distraction, sans amis et sans histoires. Adapté par Philippe Harel d'après l'œuvre de Michel Houellebecq, le scénario d'une noirceur démesurée rend le film totalement déprimant. Avec des citations de Shopenoher ou Kant,

 

 

 

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