CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2344 

 

 

n°2344
 
" Paradis perdu "

 

 

(1940)-(Fr)-(1h43)  -      Drame romantique, Guerre   

 

Réal. :     Abel  Gance    

 

 

Acteurs:  F.Gravey, M.Presle, E.Popesco ...

 

Synopsis

 

 

En 1913, Pierre épouse Janine puis part a la guerre alors qu'elle est enceinte. Il apprend au front qu'elle est morte en donnant le jour a une fille. Il rentre, désespéré, ne veut pas voir sa fille et cherche en vain son paradis perdu. Mais le jour ou il accepte de reconnaître son enfant, il retrouve une raison de vivre

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

"Paradis perdu" est un film de commande bien loin des thèmatiques historiques et patriotiques qu'affectionnait Abel Gance. Ce dernier ne se cachera pas d'avoir accepté de tourner ce film pour des raisons purement alimentaire et traitera même d'idiots, ceux qui ont pu y voir dedans quelques touches de génie. François Truffaut fera partie de ces fameux idiots... Ce dernier confira bien des années après que "Paradis perdu" a été sa première grande expérience au cinéma lorsqu'il avait 8 ans. Le film a été tourné juste avant la deuxième guerre mondiale, dont une partie en Allemagne. Mais il ne sortira sous l'occupation qu'après la débacle française, ce qui confèrera aux spectateurs de l'époque, d'abord une certaine méfiance envers ce film faussment estempillé allemand, puis une nostalgie tout a fait imprévue lors de la scène de la déclaration de guerre de 1914 dans le film. "Paradis perdu" ne ressemble donc pas du tout à un film d'Abel Gance. Son ton romantique et dramatique s'apparente plutôt au style de Jean Renoir et plus tard à celui de Max Ophuls, voir David Lean dans "Docteur Jivago". C'est aussi le premier grand rôle de l'énorme carrière de Micheline Presle qui n'a que 16 ans au moment du tournage.

Un Abel Gance fort émouvant que Truffaut aimait beaucoup, divisé en deux époques, et racontant un amour pur mais perdu. On peut regretter quelques trous dans la narration au milieu du film, mais la première partie du film, au ton de comédie romantique, est pleine de trouvailles et la fin mélodramatique est très belle. Le tout est semé de certains plans baroques chers à Gance. A (re)découvrir.

Paradis perdu peut être découpé en deux parties distinctes. Ce long métrage d’Abel Gance est d’abord une romance convenue, très resserrée sur le couple d’amants que forme Micheline Presle et Fernand Gravey. Le réalisateur donne ainsi l’impression que les deux amoureux sont seuls au monde. A l’écran, une sorte de bulle de bonheur onirique prend forme, c’est le paradis perdu titre. Puis, avec l’irruption de la première Guerre Mondiale, Abel Gance fait soudainement bifurquer son récit romantique vers le genre dramatique. Dès lors, le film s’envole grâce notamment à quelques scènes d’une étonnante modernité. Cette seconde partie se démarque également de la première par une mise en scène sobre et non ostentatoire. L’épilogue banal ménage aux spectateurs un atterrissage en douceur. Paradis perdu a été réalisé durant le printemps 1939, quelques mois avant le déclenchement de la seconde Guerre Mondiale. Visible sur les écrans français à partir de décembre 1940, il fut un grand succès tant public que critique.

 

Hommage à la dernière légende du cinéma français, Micheline Presle, disparue un 21 février 2024 à l'âge de 101 ans! Le Cinéma de minuit bouscule ses programmes pour diffuser ce classique au temps du bal des artistes et des cousettes réalisé par Abel Gance qui lance ici une débutante de dix-sept ans à l'écran, entourée par l'émouvant Fernand Gravey! L'èmotion naît d'un rien et l'intrigue donne au film tout son romanesque! Fraîche et intense, Micheline Presle tue à jamais le corset...danse, fredonne et chante : « Rêves d'amour, bonheurs trop courts. Ô paradis perdu ! » Une époque! C'est mélodramatique à souhait mais on est sensible à l'interprétation et au cadrage de cette histoire d'amour déchiré! 

Le départ en classique comédie romantique d'avant guerre reste sympathique sans plus. l'irruption de la première guerre mondiale vient à temps faire basculer le film dans une dimension dramatique. Un style dans lequel le réalisateur excelle d'habitude et où Fernand Gravey déjà bon depuis le début tient formidablement la baraque. Il y a malheureusement quelques passages pas très assurés qui viennent limiter la puisance du film.

Un film très émouvant, où la débutante Micheline Presle crève l'écran aux côtés d'un Fernand Gravey convaincant. Les décors magnifiques ajoutent à la patine de l’œuvre et on appréciera notamment le numéro musical cannois sur la Marie-Galante, d'une exquise grâce, même si le tout n'échappe pas à un mélo convenu.

 

Pourtant considéré comme un des meilleurs films parlants de la carrière de son réalisateur, je ne peux pas dire que j'ai débordé d'enthousiasme pour ce "Paradis perdu". Les trente-quarante cinq premières minutes présageaient quelque chose de très bon d'autant que, chose que reconfirmera parfaitement deux ans la belle réussite qu'est "La Nuit fantastique", le couple Fernand Gravey-Micheline Presle fonctionne admirablement. Mais la seconde moitié, la faute à un moralisme très daté, est malheureusement très loin d'être aussi emballante. En étant beaucoup plus audacieuse et moins bien-pensante, cette partie du film aurait pu être digne de la première et donner un très beau film, dommage.

Mélodrame empesé, très apprécié en son temps (1940), y compris par un certain François Truffaut ! Visionné à l’occasion du décès de Micheline Presle (février 2024 à presque 102 ans), il m’a paru bien fait mais bien vieilli, comme le jeu des grands de l’époque, Fernand Gravey ou Elvire Popesco. Micheline Presle a mieux franchi les décennies que ce film.

 

 

 

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