CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2340 

 

 

n°2340
 
" Jeanne Dielman "

23 quai du Commerce 1080 Bruxelles

 

(1975)-(Be)-(3h18)  -      Drame    

 

Réal. :     Chantal  Akerman    

 

 

Acteurs:  D.Seyrig, J.Doniol-Valcroze, H.Storck ...

 

Synopsis

 

 

Le quotidien d'une mère de famille qui se livre occasionnellement à la prostitution.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

 

Succession de plans fixes plus admirables les uns que les autres où rarement ils auront ètè aussi serviables pour une actrice, "Jeanne Dielman 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles" est pour Chantal Akerman l'aboutissement de ses recherches prècèdentes, formelles aux U.S.A, narratives en Europe! C'est avant tout pour la réalisatrice belge la rencontre d'un sujet et d'une forme! On pourrait rèsumer à propos de son film fleuve, son itinéraire géographique et cinématographique! C'est dire du même coup ce qui fait le prix de ce minutieux inventaire des gestes de la vie quotidienne d'une femme, cette autre façon de dire l'imminence du dèsordre dans l'ordre immuable de la répétition et qui imposa à juste titre Chantal Akerman comme une très grande du cinéma! Delphine Seyrig y est exceptionnelle dans cette histoire d'amour et de mort parce qu'elle organise son temps de façon à ne pas laisser de trous jusqu'au moment où son train-train commence insidieusement à se dérégler en débouchant sur l'angoisse la plus absolue: voir l'interprète à l'aura mythique de "L'année dernière à Marienbad" transformée en ménagère attachée aux gestes-rites de la cuisine, du ménage, du maternat, est fascinant d'un bout à l'autre, de la première à la dernière séquence! Chef d'oeuvre unique en son genre qui ne ressemble à aucun autre, "Jeanne Dielman..." est un des deux ou trois grands films de toute l’histoire du cinéma belge où le coeur des « akermanphiles » bat plus fort en arrivant dans ce quai du Commerce à Bruxelles! Un délicat et poignant moment de cinéma en somme, parfait pour découvrir l'univers d'Akerman dont la filmographie est particulièrement alléchante! Rares sont les films qui en disent autant avec si peu de mots...

Ces 3h20 dans la vie de Jeanne Dielman, mère de famille bruxelloise qui se prostitue occasionnellement, ont marqué durablement les cinéphiles du monde entier. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elles inventaient, à leur sortie en 1975, une écriture cinématographique largement inédite. En imposant son dispositif de plans fixes et en exposant en temps réel des rituels ménagers qui constituent l’essentiel des journées de l’héroïne du film – superbe Delphine Seyrig dans un rôle à contre-emploi – Chantal Akerman posait une brique décisive à l’édifice du cinéma contemporain. Formellement impressionnant de maîtrise, le long-métrage met sa structure au service d’une critique épidermique des sociétés modernes et du rôle imposé aux femmes dans celles-ci, qui finissent par intégrer leur propre avilissement au point de reproduire jusqu’à l’absurde des tâches quotidiennes n’ayant d’autre but que de remplir des journées désincarnées, tout en préparant la prochaine génération à reproduire ce modèle. Akerman filme de manière remarquable, par petites touches, cette machine intérieure délirante et bien huilée.Le travail sur le décor et les lumières est superbe. Un chef d’œuvre qui marque profondément.

«Jeanne Dielman» (1975) est très certainement le chef-d'oeuvre d'Akerman. La réalisatrice y dénonce une certaine manière d'aliénation de la femme avec une incroyable efficacité. Elle filme, trois heures durant, avec une précision chirurgicale, les faits et gestes quotidiens d'une veuve qui vit seule avec son fils dans un appartement bruxellois et qui, pour arrondir ses fins de mois, se prostitue. Akerman a le génie de nous faire ressentir en profondeur le vide existentiel d'une femme littéralement abrutie par la répétition quotidienne des mêmes tâches ménagères, au point de nous faire comprendre de l'intérieur son geste final désespéré. La mise en scène méticuleuse, qui assume l'héritage de films expérimentaux comme «Hôtel Monterey», est tout à fait remarquable. Basée sur de très longs plans fixes, elle épouse, en temps réel, une vie réglée comme du papier à musique où le moindre désordre, qui semblerait insignifiant dans une mise en scène concise et rapide, acquiert les dimensions d'une véritable tragédie (les pommes de terre trop cuites!). On ajoutera, pour celles et ceux qui ont connu la ville de Bruxelles dans les années 70, que la réalisatrice traduit à merveille l'ambiance très particulière qui était jadis celle de la capitale belge, avant qu'elle ne perde son âme! Un film extraordinaire!

En 2008, constitue une épreuve pour le spectateur, on ferait plus court aujourd'hui, surtout la première bobine. Comme l'entracte permet de souffler, la seconde partie passe vite, l'envoûtement gagne, quelque chose dans la mécanique pourrait donc craquer ? Toute femme "élevée dans les traditions" va rire d'elle-même ou d'une de ses proches : car c'est un cours de maniaquerie autorisant à s'identifier en sortant à Jeanne l'austère, qui ne peut élever son esprit trop longtemps hors de ses tics d'intendante, mais enfourne ses cuillerées de soupe avec l'incorrigible sensualité de Delphine Seyrig ! Bruits de la maison bourgeoise (ascenseur, chaudière, large place au gaz, café qui passe, portes et interrupteurs, toutes choses actionnées autant de fois qu'il le faut), va et vient du porte-bébé aux chaussons roses, cérémonial des habitués (cette soupière à billets !), tête à tête avec le fiston occupé à s'inventer un accent qu'il pense le fin du fin. Un humour décapant hante l'ensemble, les petits riens de l'existence sont mis à mal, mais rassurent d'une autre façon... A voir bien reposé surtout. A l'avantage de donner la fringale !

 

Un film très particulier, expérimental, où nous est détaillée à l’aide de plans fixes et quasiment en temps réel (20 minutes pour faire le café) la vie d’une ménagère-veuve apparemment plan-plan, mais obligée de se prostituer pour survivre et nourrir son fils. Et on attend trois heures que quelque chose arrive… Et ce quelque chose arrive et explique beaucoup d’autres choses. Un film trop long mais pas sans intérêt… et une expérience à ne pas renouveler trop souvent!

 

Apparemment, ceci est un bon film, comme quoi l'on a jamais fini de s'éduquer au cinéma. N'ayant pas appris à apprécier des scènes de cinq minutes où il ne se passe rien (et quand je dis rien, je veux dire rien ; j'ai apprécié Solaris et Stalker, par exemple), ni su déceler le message derrière les rituels de Jeanne Dielman, ménagère modèle entourée d'une tristesse morne qui fait croire au passage de Marguerite Duras à Bruxelles, pour moi ce sera un non. Un non à l'apathie, à la durée, et finalement aussi à ces gestes répétés, quoique précis, dont j'ai fini par ne plus pouvoir. Akerman arrive en tout cas à me faire confesser ma propre faiblesse : ce cinéma-là, ce n'est pas pour moi.

3h18 sans presque aucun dialogue et sans aucune action. A la fois fascinant et choquant de voir que la doxa cinéphile nous vende ce film comme un chef d'œuvre. Arrêtons 5 minutes, je pense qu'il ne l'ont tout simplement pas vu car faire répéter 3 fois en 3h13 la journée quotidienne d'une mère au foyer de l'après guerre effectuant à peu de choses près les MÊMES tâches et répétant EXACTEMENT les mêmes dialogues avec son fils... Quel intérêt??? Et il faut voir les dialogues... Qui parle aussi peu dans la vie? Qui est aussi morne que ça? Bah j'espère personne. C'est d'une tristesse, une vision de la vie si fade, ça frise le malaise -> cf. La scène de repas quotidienne de 10 minutes, donc 3 fois 10 minutes dans le film [je vous laisse faire le calcul] dans le silence absolu entre la mère et son fils, sans parler du reste du film tout aussi silencieux. Non mais sérieusement les mecs, on se fout de qui avec ce film? Je veux bien être ouvert à de "nouvelles formes de langage du cinéma" je pense qu'il y a des limites. Même la fin qui aurait pu être "profonde" et en fait ridicule après 3h à s'emmerder de la sorte.

À contourner, peu importe les critiques et les notes, à voir absolument pour un endormissement culturel certain.
Ne ratez pas la plus grande blague belge de tous les temps. L'adresse de Jeanne ? 1080 Bruxelles 1080 pour les 3 tours d'horloge. Bruxelles, célèbre pour ses choux, et désormais son navet...

D'un ennui abyssal. Il ne se passe rien dans ce film mais alors absolument rien. C'est le quotidien d'une femme ordinaire en temps réel. Si au moins la photo était belle mais non la lumière est clinique et laide, si au moins la mise en scène était virtuose mais non elle est statique et inexistante ou bien si la musique était belle mais non il n'y en a absolument aucune. Et ça dure 3h15. Un véritable mystère que ce film soit souvent cité comme un grand film du 7eme art. Ça me dépasse complètement...

 

 

 

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